3 février 2018

Ge/Servette ramène un succès inespéré de Kloten après une fin de match au courage. De quoi aborder la pause avec le moral

 

C’est un peu la flamme du Bellanger. Le nouveau président qui a soufflé sur les braises pour éviter une faillite a inspiré ses joueurs. Alors qu’on les pensait vidés, à court de jus et d’idées, près du dépôt de bilan, les Aigles ont renversé le cours d’un match qui semblait leur échapper. Au final les deux points ramenés de Kloten pèseront peut-être très lourd au moment du décompte final. Combinée à la défaite de Langnau à Zoug, la victoire genevoise permet aux Aigles de s’éloigner quelque peu de la barre. Deux points d’avance, c’est peu. mais comme disait Raymond Devos, «trois rien c’est déjà quelque chose»… D’autant plus que le prochain adversaire de Genève sera justement ces Tigres de Langnau bien décidés à s’inviter au bal des play-off.

 

Une pause bienvenue

 

C’est peu de dire que la pause dédiée aux Jeux olympiques fera un bien fou du côté des Vernets. Trois semaines et demie pour effectuer une remise à plat. Certains, plus que d’autres, ont un vrai besoin de couper avec la vie grenat qui n’a pas été exempte de tensions depuis plusieurs semaines. Les incertitudes financières ont pesé sur le moral de l’entreprise. Et les joueurs n’ont pas échappé à la règle.

 

Une fois le changement de direction effectué, il y a eu comme une grosse chute de tension qui s’est ajoutée à l’hécatombe en défense. Il y a des individualités qui auront vraiment besoin de se ressourcer et de se refaire un physique et un moral tout neuf (Da Costa, Romy, Almond). Mais au premier rang des guerriers usés et meurtris, il faut tirer un grand coup de chapeau à Henrik Tömmernes. Il y a comme un joli symbole à le voir lui, le joueur le plus (sur)utilisé par Craig Woodcroft, inscrire le seul tir au but lors d’une séance crispante durant laquelle Damien Riat a ajusté le poteau.

 

Le défenseur des Aigles n’a pas été le seul héros de la soirée. Au moment du décompte final, il faudra aussi se souvenir de ce formidable coup de collier des trois dernières minutes. Alors que Genève pouvait croire que rien ne lui sourirait, le visiteur s’est offert une fin de match de folie, retournant le match comme une crêpe en ce soir de Chandeleur. Une première fois par Kevin Romy qui n’a pas eu d’états d’âme pour ajuster le but laissé vide par un Lucas Boltshauser mis à terre lors d’une scène confuse avec Nick Spaling. Obstruction ou pas? Pas. Colère noire de Kevin Schläpfer et du public alémanique.

 

Riat part à Bienne

 

Profitant du désarroi et de la déconcentration de la lanterne rouge, il faudra 25 secondes de plus pour que Damien Riat égalise, là aussi avec ce brin de réussite qui a si souvent manqué aux Aigles cette saison. De quoi pousser un gros ouf de soulagement. Rien de tel finalement qu’un succès arraché au courage, presque à l’énergie du désespoir, en partie grâce à un joueur formé au club qui partira pourtant à Bienne la saison prochaine comme nous l’a confirmé son agent hier soir. Ce break olympique constituait sans doute le bon moment pour clarifier la situation d’un joueur qui a pris sa décision au cœur de la tempête. Ce cœur grenat partira sans doute avec une pointe d’amertume. Mais il n’a que 20 ans et une belle carrière devant lui. Il aura sans doute à cœur de tout donner pour sortir par la grande porte.

 

Mais que peuvent véritablement espérer cette équipe et Damien Riat dans trois semaines? Cela dépendra bien évidemment de l’évolution des blessures. D’autant plus qu’hier soir, un défenseur de plus a rejoint les vestiaires. Tim Grossniklaus, heurté de plein fouet au visage par un tir – sur l’action du 3-1 de Vincent Praplan – n’a pas terminé le match. Sonné. Touché. Et on espère, pas coulé.

 

Il faut donc espérer que les Aigles pourront soigner leurs maux. Ce sera sans leurs internationaux (Fransson, Almond et Loeffel) et sans leur coach principal, Craig Woodcroft, appelé comme assistant du Team Canada. Tout est réuni pour entretenir la flamme.