24 mars 2017

Le GE Servette HC a fait sensation, mercredi, en diffusant dans un palace genevois ce document intitulé «Des finances saines». Qu’en dire?

 

1. Pourquoi tant d'étonnement là autour ?

 

MYSTÈRES «On ne communique pas sur les chiffres.» Cette phrase, des dizaines de journalistes l’ont entendue depuis 2001 et l’arrivée des Nord-Américains aux Vernets. Répétée comme un mantra, elle était fort utile quand des questions relatives au budget de GE Servette étaient posées. À force, un montant de 11 millions de francs a commencé à circuler, sans qu’aucun connaisseur du hockey suisse ne soit dupe – bien trop peu pour se payer l’équipe que Chris McSorley a coachée durant les dernières années de son règne derrière le banc «grenat». Bref, quand ces chiffres sont apparus mercredi à l’écran, cela a brisé un tabou et provoqué la surprise.

 

2. Pourquoi cette fiche d'information ?

 

TRANSPARENCE Quand la «promotion» de Chris McSorley au rang de manager général et sa destitution de son rôle de coach ont été annoncées, il a aussi beaucoup été question de transparence. Ce n’est pas étonnant. Des reproches sur l’opacité de la gestion du GSHC depuis l’arrivée au pouvoir de Hugh Quennec ont été constamment formulés, sans que l’homme d’affaires canadien ne s’en émeuve. Mais comme le feu, qui couvait depuis plusieurs mois, a violemment pris aux Vernets après l’élimination en quart de finale des play-off et suite aux rumeurs ayant longtemps entouré le futur de  Chris McSorley, il a bien fallu agiter les lances à incendie.

 

3. Qu'en dit un spécialise de la comptabilité ?

 

FUMEUX Les revenus en saison régulière? «On voit qu’ils sont en diminution depuis deux ans, c’est tout, commente ce spécialiste de la comptabilité, qui a évolué en juniors élites durant sa jeunesse. Est-ce les rentrées liées au ticketing, au merchandising, au sponsoring?Ou autre? Mystère.» La ligne hockey opérations? «Elle concerne, j’imagine, les dépenses liées aux salaires et aux frais de la première équipe. La seule chose que l’on peut éventuellement en déduire, c’est que ces dépenses sont relativement stables.» La ligne finance et administration? «Désolé, mais je n’ai aucune idée de ce que ça peut représenter.En fait, ces chiffres sont nébuleux. On peut leur faire dire tout et n’importe quoi.»

 

4. Est-ce sérieux ?

 

NON Présenter un document de ce type dans un palace de la place financière genevoise n’est pas sérieux. Le communicant chargé d’animer les débats nous a affirmé que des fiches d’informations avec plus de données auraient dû être projetées, mais qu’il avait été victime d’un problème technique. Cela dit, notre spécialiste de la comptabilité souligne qu’il n’y a qu’une manière de savoir de quoi est faite la réalité financière du GSHC. «Il faudrait le bilan de la SA et le compte d’exploitation. Ces documents sont soumis aux normes comptables et à un organe de révision, donc rédigés dans les règles. Et même avec ça, il est possible de maquiller un résultat via descharges extraordinaires.»