2 février 2018

Largement dominés par Zurich, les Aigles glissent lentement mais sûrement sous la barre. Inquiétant et logique à la fois

 

C’est l’heure du grand ménage aux Vernets. Et il semblerait bien que tout ne se passera pas uniquement dans la partie administrative. Depuis la prise de pouvoir de la Fondation 1890 – autonome –, l’ombre de Hugh Quennec s’en est allée. Et avec lui celle de Marc Rosset, aussi invisible que les Aigles jeudi soir. Désormais débarrassé de son encombrant président canadien, remplacé par le mutique François Bellanger, le club des Vernets n’en finit pas d’inquiéter. Et cette fois, on ne parle pas de ce qui se passe dans les coulisses du club puisque le nouveau propriétaire est bien décidé à remettre les pendules à l’heure, lui qui offre dans ce domaine de sérieuses garanties.

 

Un audit de deux semaines

 

Depuis vendredi passé, il a ouvert les portes des placards. Il fouille dans les tiroirs. À la recherche d’éventuels cadavres qui auraient été dissimulés. En d’autres termes, la Fondation 1890 se donne le temps de réaliser un audit complet avant d’agir. Une méthode déjà appliquée lorsque cette même fondation avait posé les fondations du Servette FC nouveau.

 

Si l’on peut légitimement se montrer optimiste sur l’avenir à long terme des Aigles, il semble bien que sur la glace, les joueurs et le coach ne se mettent pas au diapason. Il faut dire et reconnaître que le sort n’a pas été tendre avec Craig Woodcroft qui doit si souvent composer avec une infirmerie aussi bien garnie que le panier d’un loto communal. Et comme si cela ne suffisait pas, le Canadien doit composer avec une presse qui ne roulerait pas forcément pour lui. Voilà donc un entraîneur qui sera assistant du Team Canada aux Jeux olympiques et qui ne supporte pas la critique?

 

Il faut pourtant dénoncer les choix très curieux qu’il effectue parfois. Il faut pourtant souligner sa propension à chambouler ses lignes. Il faut aussi remarquer que le box-play mis en place est aussi dynamique que son architecte. Il faut aussi regretter que les jeunes soient mis au ban de la première équipe. Que ce soit lors des entraînements ou lors des matches. On se dit tout de même que Guillaume Maillard, international M20 qui chauffe son siège en tribune tandis que l’immense Daniel Rubin joue sur le deuxième bloc du power play, ça pique un peu les yeux. Et que dire de Floran Douay, contraint de grignoter quelques ridicules secondes de jeu au sein du 4e bloc tandis que Makai Holdener se donne de la peine et en a aux côtés de Juraj Simek et du capitaine Kevin Romy.

 

Après avoir retenu leur souffle pendant plusieurs semaines, après un mois de décembre qui a fait naître de sérieux espoirs, c’est un peu comme si le sauvetage du club avait provoqué un relâchement généralisé. Un peu comme le gros coup de barre qui balaie celui qui vient d’échapper au pire.

 

Dans ces conditions, Craig Woodcroft ne trouve pas les mots pour soigner les maux qui rongent son équipe depuis de longues semaines. On a beau essayer d’être constructifs, comme l’a appelé de ses vœux Goran Bezina dans notre édition de jeudi, il est bien difficile de sortir quelque chose de positif en cette semaine de vérité durant laquelle toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire.

 

Rester constructif…

 

Mettons donc sous le tapis les poussières de la discorde. Et constatons qu’avec une défense encore chancelante, un gardien simplement ordinaire, des leaders offensifs lunaires, Ge/Servette prend la direction des play-out. Et si, tout simplement il n’y avait plus de jus dans ce groupe usé jusqu’à la corne? Car on se demande bien comment il faut expliquer, après le naufrage pathétique à Ambri, que les Aigles aient pareillement subi le jeu contre Zurich, une équipe qui ne patine pas non plus dans le bonheur cet hiver. Oui, comment justifier qu’après deux tiers, les visiteurs aient adressé 32 tirs contre seulement 11 aux Genevois?

 

Difficile de comprendre comment un entraîneur de la trempe de Craig Woodcroft n’a pas su trouver la potion magique pour renverser la vapeur. En 2018, le sympathique Ontarien n’a honte de rien. Surtout pas de ce bilan éloquent de trois victoires en onze matches disputés. Il est bien difficile d’être constructif dans ces conditions. Plus que jamais, l’heure est au grand ménage aux Vernets.