23 octobre 2015

Benjamin est attaquant au Lausanne HC, Eliot défenseur à GE Servette. Et Christian la moitié de ce qui a rendu tout ça possible. Rencontre en marge du derby lémanique de ce soir.

 

Il y a un côté Astérix et Obélix chez les frangins Antonietti. Ce n’est pas seulement physique (on parle de leur taille, pas de leur volume), ça va bien au-delà.

 

Benjamin, 24 ans, mesure 179  cm et pèse 79 kg. Eliot, 22 ans, culmine à 196 cm et affiche 107 kg sur la balance. Tous les deux ont été propulsés sans ménagement par leur papa, Christian, dans la marmite du hockey sur glace.

 

«J’ai entraîné mes deux garçons au CP Meyrin, raconte le chef de clan. J’ai aussi été président du club. Forcément, ils étaient tout le temps fourrés à la patinoire. Je les ai attirés dans ce milieu, mais le virus du hockey, ils l’ont attrapé tout seuls.»

 

Même sang, mais si différents

 

Au fil de la discussion, il apparaît clairement que beaucoup de choses différencient les deux frangins. Outre l’aspect physique, le poste et le club où ils évoluent – autant d’évidences –, il y a surtout le caractère. «Benjamin est quelqu’un de conflictuel. Eliot est beaucoup plus doux et posé», estime Christian Antonietti.

 

Ces traits de personnalité se retrouvent quand l’après-carrière est évoquée. «Eliot sait où il va, il est pleinement conscient qu’il existe une vie quand le hockey de haut niveau prendra fin, explique le papa. Benjamin, par contre, c’est le flambeur par excellence. Il profite à fond du moment présent.»

 

Les différences se retrouvent aussi quand le développement des deux carrières vient sur la table. «La LNA convient parfaitement à Benjamin, dit Christian Antonietti. Il travaille dur pour jouer dans cette ligue, il a fait et fait encore énormément de sacrifices et il se sent parfaitement bien à Lausanne. Eliot, lui, adorerait jouer un jour en Amérique du Nord.»

 

Christian Antonietti n’est pas très chaud à l’idée de voir le défenseur de GE Servette partir outre-Atlantique. «C’est très égoïste de ma part, mais c’est parce que je le verrais nettement moins. Après, il est évident que ça fait partie de ses rêves et qu’un père est heureux quand son fils parvient à les réaliser.»

 

Questions au syndicaliste

 

L’ancien patron de l’Union du personnel du corps de police de Genève ne manquerait pourtant pas de temps pour se rendre à Chicago, à Montréal ou à New York. A 53 ans, il jouit déjà d’une retraite que sa profession de gendarme lui a permis d’atteindre jeune. «Mais on va plus facilement voir un match à Lausanne ou à Fribourg qu’en NHL», fait-il remarquer.

 

Cet ancien syndicaliste n’hésitait jamais à monter au front quand il était encore actif. Il n’échappe pas à deux questions: combien de fois se serait-il mis en grève pour protester contre Chris McSorley s’il était à la place d’Eliot? «Tous les jours, pour demander des augmentations de salaire, rigole-t-il. Plus sérieusement, Chris est dur et exigeant. Mais comme il le dit lui-même, s’il ne l’était pas, il se serait déjà fait virer des Vernets depuis longtemps. En fait, il est lucide.»

 

Question numéro deux: combien de fois se serait-il déjà mis en grève pour protester contre le système de jeu ultradéfensif prôné par Heinz Ehlers s’il était à la place de Benjamin? «Les attaquants du LHC doivent énormément travailler en back-checking, mais comme le succès est au rendez-vous, comment peut-on se mettre en grève contre lui?»

 

Les Antonietti sont des mordus. Des vrais. Une preuve de plus? Noé, le petit dernier, est gardien chez les moskitos top de la GE Servette Association. «Moi, j’ai aussi un rêve, termine-t-il. C’est que tous les trois évoluent une fois dans la même équipe.» Qui sait? 

 

Etes-vous plutôt...

 

Les Vernets ou Malley?

 

Les Vernets. J’y connais plein de monde, j’aime beaucoup m’y rendre. Après, j’ai aussi envie de vous répondre ni l’un ni l’autre. Tant à Genève qu’à Malley, on a vraiment besoin d’une nouvelle infrastructure.

 

Hockey nordique ou hockey nord-américain?

 

Je vais vous faire une réponse de Normand: hockey suisse!

 

Huet ou Mayer?

 

Huet, clairement. Je suis admiratif de sa carrière. Mayer a encore tout à prouver.

 

GE Servette ou Lausanne HC?

 

Ah, celle-là, tout le monde me la pose! Ce que j’aime, c’est le hockey romand.

 

Ehlers ou McSorley?

 

Je suis très emprunté pour vous répondre, puisque je ne connais pas Ehlers.

 

Tom Pyatt ou Hytönen?

 

e les trouve très bons tous les deux. Je n’ai aucune préférence.

 

Benjamin ou Eliot?

 

Comment voulez-vous que je réponde à ça? (Large sourire)