Dominés 7-2 à Lugano, les Grenat vont devoir réagir ce soir face à Lausanne
Deux buts et 1-1 après 61 secondes de jeu seulement. Il était écrit que le GSHC et le HC Lugano voulaient tout faire pareil samedi soir à la Resega. Et quand Florent Douay donna l’avantage aux visiteurs (11’02), il ne fallut que 69 secondes aux maîtres des lieux pour remettre les compteurs à égalité. Mais alors que rien ne le laissait présager, les Grenat allaient déraper dans le 2e tiers. Deux buts encaissés en l’espace de 2’17 suivi d’un 5e en infériorité numérique: à 5-2, tout était irrémédiablement consommé. «2-2 à Lugano après un tiers, ce n’était pas si mal que ça même si on avait pris un but dès le 2e shift. Ensuite, on a complètement craqué», relève Roman Loeffel. Et le défenseur neuchâtelois des Aigles d’illustrer: «Lugano a été plus rapide que nous et a gagné tous les duels. Ce n’était pas le Ge/Servette qu’on a l’habitude de voir. Je n’ai pas d’explication à ça, et je ne pense pas qu’il y en ait.»
Mayer jette la mitaine
Deuxième plus efficace gardien de la ligue avec 92,49% d’arrêts, mais pas dans sa soirée la plus inspirée, Robert Mayer cédait alors sa place à Gauthier Descloux après 35’08 de jeu. De ce 2e tiers catastrophique, le GSHC ne se remettrait pas décidément pas. Ce d’autant que les joueurs de Chris McSorley n’étaient pas parvenus à exploiter quatre minutes consécutives de supériorité numérique alors qu’ils étaient menés 4-2. «Même si on a toujours le deuxième jeu de puissance de la ligue, ce n’est plus vraiment ça depuis quelque temps. Le jeu de puissance doit rester l’une de nos forces», insiste Loeffel. Le HC Lugano exploitera deux de ses cinq situations spéciales de la soirée, Ge/Servette aucune. L’affaire était bel et bien entendue, ce d’autant que les Grenat n’allaient pas laisser leurs tripes sur la glace avec, ce soir à Lausanne, leur 3e match à disputer en l’espace de quatre jours.
Devenus inséparables partenaires de jeu après s’être affrontés lors des quarts de finale des play-off aussi bien en 2014 qu’en 2015, voilà que Lugano et Ge/Servette naviguent à nouveau dans des eaux voisines, au classement où ils pointent respectivement au 4e et 5e rang. Avec un HC Davos carrément impressionnant, ce sont même les deux équipes en forme du moment. A côté de la plaque en ouverture de championnat, le HC Lugano s’est racheté une conduite. Depuis que Doug Shedden a succédé à la bande à Patrick Fischer, les Tessinois ont désormais engrangé onze succès lors de leurs quatorze dernières sorties et surfent sur une série de six victoires. Si verticalité et vitesse sont devenues deux des armes fatales du HCL, l’entraîneur canadien rappelle volontiers qu’il a aussi cherché à ramener «de la passion et des bonnes habitudes». Les bonnes habitudes de la victoire.
11 victoires en 14 matches
Après avoir raté son début de saison avec notamment huit revers lors de ses dix premiers matches, le GSHC carbure, lui aussi, au super. Et ce n’est pas une défaite à Lugano où plus beaucoup d’équipes vont s’imposer cette saison qui doit ternir un bilan de onze victoires en quatorze rencontres. Un bilan qui ne peut faire que des envieux. «Depuis plusieurs saisons, Genève a bâti son jeu sur le physique», rappelle le top scorer Loeffel. «Mais si on est trop soft comme on l’a été contre Lugano, nul besoin de réfléchir plus loin: on perd.»
Le derby pour réagir
Le 23 octobre, une panne de l’écran géant de la patinoire de Malley provoquait le report de la rencontre entre le Lausanne HC et Ge/Servette. C’est ce soir que le derby lémanique sera rattrapé. Un match qui tombe à pic pour le LHC qui récolte les royalties en points et en capital confiance d’une série victorieuse de quatre rencontres. On ne peut pas tout à fait en dire autant du GSHC qui se présente à Malley après la fessée reçue deux jours plus tôt à Lugano. «Une claque avant un derby, ce n’est pas forcément une mauvaise chose», ose Romain Loeffel. «Cela va nous faire réagir. Ce match à Lugano, il faut l’oublier. On doit retrouver notre aplomb.» Un avis corroboré par Marco Pedretti: «Encaisser sept buts, c’est inadmissible. A nous de corriger les erreurs qu’on ne doit pas refaire.»
Même si Cristobal Huet a perdu en efficacité dans les buts vaudois et même si la défense du LHC a, de temps à autre, des ratés nuisant à sa régularité, cela reste la marque de fabrique de l’équipe de Heinz Ehlers: «Il ne faut pas croire que c’est facile d’aller jouer à Lausanne, qui présente toujours un jeu aussi défensif. Et, défensivement, il faudra qu’on soit nous aussi bien meilleur», rappelle le défenseur Loeffel qui en connaît un rayon sur le sujet: «Passer à côté d’un match en en prenant sept comme à Lugano, ce n’est pas plaisant du tout.»
Surtout, le GSHC n’a remporté «que» trois de ses six derniers matches. Et, dans une ligue où les équipes sont si proches les unes des autres, toute baisse de régime, aussi minime soit-elle, se paie comptant. «On doit se remettre en question, mais pas trop quand même», nuance le Neuchâtelois. «On n’est pas dans une phase où on a sept ou huit défaites d’affilée. Dans un championnat où on peut être vite en haut ou vite en bas, il est toutefois important d’être à fond chaque soir.» A commencer par ce soir à Malley. «Parce qu’un derby reste quelque chose de spécial.»