50ème et dernier match de la saison régulière dans le cadre le moins sexy du monde.

Rapperswil, 4 mars 2014, dernier match de la saison régulière. Seul enjeu : commencerons-nous les playoffs à domicile ou à l’extérieur, et contre qui ? Avouez que le tableau n’était guère enthousiasmant.

En fait, c’est un peu comme si vous preniez la route pour vous rendre chez une fille – ou un mec, pour nos lectrices -chez qui vous n’avez pas envie d’aller. Elle n’est pas franchement belle, elle habite loin mais elle vous tient un peu par ce qui fait de vous un homme (là Mesdames, je vous laisse « traduire »). Elle connaît quelque chose de pas bien joli sur vous et menace de tout balancer si, deux fois par saison, vous n’allez pas lui rendre visite. Alors vous vous exécutez.

En plus de ne pas être franchement attirante, elle a un peu la réputation d’être une fille facile sur laquelle 11 de vos potes – ou pas – sont déjà passé régulièrement Pourtant, pour une raison inexpliquée, vous ne parvenez pas à prendre votre pied à chaque fois. Vous êtes un mec bien : sans sentiment, ça ne vous intéresse pas. Ou alors en dernier recours.

A votre décharge, elle n’est pas très douée la pauvre fille : elle se donne autant de peine qu’elle en a. Et qu’elle en fait. Mais, sous la pression terrible qu’elle vous impose, vous faites contre mauvaise fortune bon cœur.

Une fois n’est pas coutume, vous éprouvez les pires difficultés à prendre votre pied, mais sa bonne volonté vous ferait presque de la peine. Du coup, bon prince, vous ne pouvez vous empêcher de lui glisser un petit sourire satisfait de temps à autres, histoire de…

Au bout d’un moment, vous finissez par vous rendre compte que plus vite vous en finirez et plus vite vous pourrez rentrer chez vous et attendre paisiblement une visite bien plus agréable dans votre canapé. Pas que vous n’aimez pas vous déplacer pour rendre service, mais vous aimez aussi quand on vient vous rendre visite. Surtout que la saison des chaleurs commence bientôt.

Du coup, après plus d’une heure d’efforts désintéressés, vous retrouvez la fougue de vos 17 ans, et d’un coup de rein que vous n’aviez jamais réalisé auparavant, vous réussissez enfin à atteindre le 7ème ciel. Mission accomplie vous dites-vous. Mais comme vous restez un mec, vous vous cassez rapidement sans demander votre reste. Pas moyen de passer la nuit ici.

Loin de vous en vouloir, elle vous rejoint juste avant que vous ne franchissiez la porte et vous glisse à l’oreille : « c’était absolument pRODigieux ! »