22 février 2016

Le dernier rempart des Aigles a été la pièce maîtresse de la victoire de Ge/Servette, samedi soir à Kloten

 

Il a cloué les Aviateurs au sol. Si l’escadrille de Sean Simpson n’a pas pu décoller samedi soir à Kloten, ce n’est pas en raison d’une météo colérique et peu clémente. Il fallait en effet regarder ailleurs que dans le ciel menaçant pour expliquer la défaite des Zurichois dans leur Swiss Arena. C’est bel et bien en bout de piste vers lequel les têtes devaient porter leur regard, où Robert Mayer a dicté sa loi devant sa cage.

 

En véritable tour de contrôle, le dernier rempart des Aigles a dégoûté Tommi Santala et Cie, déroutant les missiles zurichois à chaque tentative d’intrusion dans l’espace genevois. Car le portier de Ge/Servette avait à cœur de se racheter après une rencontre en deçà de son talent, mardi soir face à Davos (6-1).

 

«Nous avons beaucoup discuté après la claque reçue aux Vernets et il était important de bien entamer la rencontre contre Kloten, analysait Mayer. Nous savons qu’il est toujours très difficile de venir jouer ici et nous devions prendre les choses en main. Mener au score au terme du premier tiers était l’objectif majeur. Car bien souvent, quand les Aviateurs ouvrent la marque à la maison, il est très difficile par la suite de refaire son retard.»

 

Le retour en grâce

 

De retour en grâce samedi soir, le gardien grenat expliquait son passage à vide de mardi suite à la Slovakia Cup qu’il avait disputée avec l’équipe de Suisse quelques jours plus tôt. «Après ma performance contre les Grisons, je me devais de réagir. Mardi, je ne vous cache pas que j’étais très fatigué suite à mon retour de Slovaquie. Je ne me sentais pas très en confiance. D’ailleurs, pour être tout à fait honnête, je savais que quelque chose clochait avant même le début de la partie. J’étais inquiet. C’est pourquoi il était très important pour moi d’être très vite dans le bain et concentré sur mon objectif. Et tant mieux pour nous, la rencontre a tourné à notre avantage.»

 

La confiance de retour au beau fixe, Robert Mayer a sorti le grand jeu samedi. A l’image de cette incroyable relance – pratiquement jusqu’à la ligne bleue – à la mi-match: «J’ai vu que j’avais pas mal d’espace devant moi, du coup je me suis lancé à l’attaque (rires) ! Comme j’étais sûr de moi et que je sais que Matt D’Agostini me connaît très bien, j’ai décidé de le suivre.»

 

Souvent décrié pour ses sorties «kamikaze», Mayer a mis tout le monde d’accord à Kloten en délivrant une nouvelle fois cette saison un assist sur le 0-4 signé Gerber. «J’adore quitter ma cage. Bouger le puck et patiner fait partie de mon plan de jeu. J’aime pouvoir mettre la pression sur l’adversaire et donner de l’espace à mes coéquipiers quand j’en ai la possibilité. D’ailleurs, les gars attendent régulièrement de moi que je fasse ce genre de sorties. Ils en ont maintenant l’habitude.»

 

Une pénalité «inventée»

 

La soirée aurait été parfaite pour les Aigles s’ils n’avaient pas encaissé le 1-4 – certes anecdotique – à quelques minutes de la fin du troisième tiers, en infériorité numérique. Une réussite de Sheppard qui n’était pas du goût de Chris McSorley: «L’arbitre a tout bonnement et simplement inventé une pénalité sur ce coup. A aucun moment Roland Gerber ne fait obstruction sur le Zurichois.»

 

Le coach était toutefois très fier de son équipe. Et à trois rencontres de la fin de la saison régulière, l’Ontarien attend de ses protégés qu’ils rééditent leur performance de samedi dès demain soir à Berne. «Nous sommes à nouveau installés à la deuxième place du classement et maintenant nous devons nous y accrocher de toutes nos forces pour ne plus la lâcher.»

 

Dans la capitale, Robert Mayer pourrait, cette fois-ci, clouer définitivement la gueule des Ours, battus hier à Zurich (2-5) et bien partis pour hiberner plus tôt que prévu cette année. 

 

Riat a montré la voie

 

Damien Riat a été le premier à faire parler la poudre samedi soir à la Swiss Arena. Pour sa première saison en LNA, le jeune homme de 18 ans – qui fêtera son anniversaire vendredi – a pris au fil du temps une ampleur de taille dans la formation de Chris McSorley. Auteur de son huitième but en 43 rencontres, l’attaquant des Aigles savoure l’instant présent.

 

Tout comme son coach, qui ne voyait sûrement pas en début de saison son aiglon prendre aussi vite son envol. «C’est un super gamin qui s’entraîne très dur. Damien sait ce qu’il veut et je vois beaucoup de potentiel en lui. Il mérite tout ce qui lui arrive et je sais qu’il peut montrer encore beaucoup de choses. C’est un vrai professionnel.»

 

Damien Riat, vous attendiez-vous à vivre une saison d’une telle ampleur?

 

Non, c’est vrai, je ne m’attendais pas à m’adapter à la LNA aussi rapidement mais Chris McSorley me donne beaucoup de temps de jeu. De mon côté, je fais tout afin de justifier la confiance qu’il m’accorde. Je veux tout faire pour continuer sur cette voie.

 

Quel était le mot d’ordre face à Kloten pour effacer la claque subie à domicile face à Davos?

 

Mettre du rythme d’emblée. Rentrer dans le match beaucoup plus tôt que ce ne fut le cas aux Vernets mardi. C’est ce qu’on a fait et ça a fini par payer.

 

Il reste trois matches avant la fin de la saison régulière. Regardez-vous le classement ou vos têtes sont-elles déjà tournées vers les play-off?

 

Par le biais de ces rencontres, nous essayons le plus possible d’affiner notre jeu afin d’être le mieux préparés possible pour les séries finales. Maintenant il est vrai que notre regard croise parfois celui du classement mais ce n’est pas notre place finale qui va changer quoique ce soit à notre philosophie de jeu.