18 septembre 2014

Désormais dernier rempart de Zoug, l’ancien gardien grenat s’attend à un match rempli d’émotions samedi face à Ge/Servette

 

Tobias Stephan s’apprête à signer son grand retour à Ge/Servette. Mais dans la peau, cette fois-ci, de l’adversaire. Et ce, au grand dam du public des Aigles, qui a vu son gardien emblématique s’envoler pour Zoug après la défaite en demi-finale des play-off face aux ZSC Lions lors du dernier exercice. Désireux de se rapprocher de sa famille en terres alémaniques, non sans un pincement au cœur, le dernier rempart s’attend à vivre une rencontre compliquée samedi soir aux Vernets (19 h 45), notamment sur le plan émotionnel. Entretien avec celui qui n’a «pas oublié» son passage sur les bords de l’Arve.

 

Tobias Stephan, que vous inspire votre retour à Genève, avec le tricot de l’adversaire?

 

Les sentiments sont partagés. Je me réjouis de revoir le staff, mes anciens coéquipiers et tout le public genevois. Je m’attends à une rencontre difficile et remplie d’émotions. Cela ne va pas être évident à gérer. Plus les jours passent et plus je commence à réaliser. Ça va me faire bizarre d’évoluer aux Vernets avec un autre maillot sur le dos.

 

A votre avis, quel accueil va vous réserver le public grenat?

 

(Il rigole) J’espère qu’il sera chaleureux! L’ambiance dans cette patinoire est toujours extraordinaire. Je suis vraiment heureux à l’idée de retrouver les fans de Ge/Servette. J’ai une relation spéciale avec eux.

 

De votre côté, comment allez-vous gérer cette rencontre?

 

Rejouer aux Vernets ne va pas être facile pour moi. Les émotions vont refaire surface, c’est certain. Ce sera à moi de les contenir pour me concentrer sur la partie et faire tout mon possible pour ne pas être submergé par les sentiments. Je vais devoir me faire violence. On verra…

 

Ge/Servette ne sera donc pas qu’un «simple» rival le temps d’une rencontre?

 

Non, évidemment. Mais j’évolue pour un nouveau club et je dois me comporter en tant que professionnel.

 

Vous avez passé cinq saisons sous les couleurs de Ge/Servette. Que gardez-vous de votre vie en Grenat?

 

Je dois beaucoup au club et j’en garde d’excellents souvenirs. J’ai passé de merveilleux moments de ma vie à Genève et cela me manque parfois. Ce n’est jamais facile de commencer une nouvelle aventure. Ge/Servette est toujours dans un coin de ma tête.

 

Vous avez prévenu votre entourage de votre passage éclair dans la Cité de Calvin?

 

Ma copine a déjà envoyé quelques SMS (rires) ! Je me réjouis de revoir mes amis restés à Genève. Je me répète, mais ça va me faire bizarre de revenir dans cette ville. J’y ai vraiment vécu de belles choses.

 

Avez-vous gardé des contacts avec certains joueurs ou membres du staff?

 

Je m’entretiens régulièrement avec Sébastien Beaulieu, l’entraîneur des gardiens. Je suis aussi en contact avec Daniel Vukovic et Jimmy (ndlr: le chef matériel dont Tobias Stephan arborait une caricature à son effigie à l’arrière de son casque la saison passée). Et quelques autres anciens coéquipiers de temps à autre…

 

Mardi soir, vous vous êtes incliné sur la glace des Zurich Lions 6-4 après avoir mené 0-4. Que s’est-il passé?

 

C’est dommage parce que je pensais tenir une revanche personnelle après notre défaite avec Genève-Servette lors du septième acte en demi-finale des play-off. On a fait un super premier tiers, tout semblait trop facile. J’ai l’impression qu’on a eu un peu de chance aussi en inscrivant des buts comme par magie. Puis, dans le deuxième tiers, on s’est relâché et on s’est fait punir. Face à une équipe comme Zurich, ça se paie cash et ça s’est vu mardi.

 

Programme du week-end

 

Vendredi: Fribourg - Ge/Servette (19 h 45/Teleclub). Samedi: Ge/Servette - Zoug (19 h 45/Teleclub).

 

Zoug, le nouveau départ

 

Tobias, le changement entre Genève et Zoug a-t-il été brutal?

 

C’est totalement différent. Ce n’est pas comparable. Zoug est un lieu paisible, alors qu’à Genève tout va à 100 à l’heure, on se sent vraiment en ville. Le changement est assez radical, c’est vrai. Il y a des choses qui me manquent et d’autres moins.

 

Parlez-nous de votre nouveau club.

 

J’ai de la chance car j’ai retrouvé à Zoug de super coéquipiers. L’ambiance est bon enfant. Il y a beaucoup de jeunes et l’esprit d’équipe est bon. Pour l’instant, tout se passe bien en ce qui me concerne.

 

Les experts voient Zoug comme un potentiel favori cette saison en LNA. Qu’en dites-vous?

 

C’est vrai qu’on a un effectif à la hauteur. Notamment avec l’arrivée de Robin Grossmann, qui joue en équipe de Suisse. On a livré de très bonnes prestations en Ligue des champions et le début de saison est plutôt bon, malgré la défaite à Zurich mardi (lire ci-contre) . L’objectif fixé cette saison par le nouveau coach, Harold Kreis, est le top 4 en saison régulière. Le but est aussi de proposer un jeu offensif et attractif, tout en ayant une bonne assise défensive. Je pense qu’on a largement les moyens d’y parvenir.

 

Collaud est sorti de sa réserve

 

Il se trouvait au Cepta quand il a reçu, vendredi, un message urgent de l’entraîneur des gardiens de Genève-Servette. Le temps de s’excuser auprès de son professeur, il s’est empressé de rejoindre Sébastien Beaulieu à la patinoire. Le car du GSHC, celui de la première, était prêt à partir à Kloten. A l’intérieur, Chris McSorley, Goran Bezina et tous les gars de LNA l’attendaient.

 

Gardien habituel de la deuxième équipe des Grenat, Corentin Collaud (19 ans) vient de vivre deux journées extraordinaires avec les Aigles. La première fois à la Kolping Arena et la seconde, mardi soir, aux Vernets, pour la venue du HC Bienne. Le garçon a secondé Christophe Bays, ce bon No 1 qui prend de plus en plus de place dans sa cage.

 

L’autre portier du GSHC, Robert Mayer, étant blessé et Gauthier Descloux ayant rejoint Red Ice Martigny, c’est lui qui a été donc choisi pour être «mis à la porte», celle qui se trouve devant le banc des joueurs. «Vendredi, comme je l’ai appris au dernier moment, j’ai stressé comme un fou, mais je suis arrivé finalement à l’heure au rendez-vous», sourit Corentin, encore sur son petit nuage.

 

L’apprenti menuisier n’oubliera jamais cette belle expérience. «J’ai vraiment touché en plein cœur le monde des pros», s’extasie le jeune homme, qui rêve de cette vie-là. Entraînement le matin, match le soir, que du bonheur. «Il ne me reste plus qu’à donner le meilleur de moi-même avec la deuxième équipe du GSHC pour espérer peut-être revivre ça un jour, même en LNB.»

 

Alors qu’à l’école ou hier soir, ses copains de «la deux» l’ont gentiment chambré à l’entraînement «parce qu’on m’a vu à la télé», Corentin Collaud est prêt à crever l’écran et sortir de sa réserve, samedi à Sion (19 h), pour la reprise du championnat de première ligue.