L’Aigle Romain Loeffel fait son retour ce soir, face à Fribourg, après avoir purgé sept matches de suspension

Le hasard fait parfois bien les choses. Même si Romain Loeffel s’en serait bien passé. Suspendu sept rencontres par le juge unique Reto Steinmann pour un coup porté à un juge de ligne, le défenseur neuchâtelois fait ce soir son grand retour à la compétition. Et ce, bizarrement, contre un club qu’il connaît plutôt bien puisque Ge/Servette reçoit aux Vernets un certain… Fribourg-Gottéron, lanterne rouge de LNA. Club dans lequel Romain Loeffel a évolué durant plusieurs saisons. Avant d’être transféré – à la surprise générale – à la clôture du marché l’an passé. Mais le jeune homme de 23 ans n’en fait pas pour autant tout un fromage.

«Franchement, cette histoire d’échange, c’est loin derrière désormais, précise l’intéressé. Affronter les Dragons n’a rien de particulier pour moi. J’ai juste hâte de rejouer et de me sentir partie intégrante du groupe.»

Un sentiment partagé par Chris McSorley. Le boss des Aigles est heureux de pouvoir compter à nouveau sur son puissant défenseur, notamment en power play. «Le retour de Romain va nous être bénéfique, c’est certain. Son tir rageur de la ligne bleue nous fera du bien.» Rôle confié, en l’absence de Loeffel, à Antonietti. «C’était peut-être un peu trop tôt pour Eliot d’assumer une telle responsabilité. Ce n’était pas juste un simple baptême pour lui mais un baptême du feu. Et le feu, ça marque. Il est jeune et je sais qu’il a encore tout le temps pour s’améliorer.» S’enflammer?

Hier, Romain Loeffel est revenu – un peu – sur sa suspension et son retour à la compétition. Un ouf de soulagement.

Romain Loeffel, vous avez dû trouver le temps long dernièrement…

Trois semaines sans jouer, ça commence effectivement à faire beaucoup. J’ai les jambes qui fourmillent. Je me réjouis du match face à Fribourg. J’espère pouvoir aider mes coéquipiers à remporter ce derby romand. Vivement le coup d’envoi…

S’entraîner tout en sachant que l’on doit aller s’asseoir en tribune une fois la rencontre venue, ce ne doit pas être facile tous les jours?

C’est sûr. Mais je n’ai pas non plus voulu me prendre la tête: le but était de ne pas changer mes habitudes, de me rendre à la patinoire toujours dans la bonne humeur et de rester positif. J’ai pris mon mal en patience. De toute façon, que pouvais-je faire d’autre? J’ai aussi énormément travaillé le côté physique pour compenser le fait de ne pas disputer de rencontre officielle.

Pouvez-vous revenir en quelques mots sur votre suspension?

Sur le coup, j’ai été surpris par la lourdeur de la sanction. Il faut dire que je n’ai pas non plus spécialement envie de m’étaler sur cette affaire… De toute façon, ce qui est fait est fait. Heureusement que notre programme était chargé et que l’on a disputé passablement de rencontres ces dernières semaines pour que je puisse signer mon retour au plus vite. Il y a aussi eu ce match de Ligue des champions face à Briançon, qui m’a permis de rester dans le coup.

Suivez-vous les actuelles mésaventures de vos anciens coéquipiers fribourgeois?

Non, pas spécialement. Mais avec les problèmes qu’ils rencontrent en ce moment, ce n’est pas difficile d’avoir de leurs nouvelles. C’est dans tous les journaux…

Vous sortez d’un week-end décevant, avec seulement 1 point pris sur 6. Ce soir, la totalité de l’enjeu est de mise?

C’est rageant de perdre contre un Kloten ou un Lugano sur qui on aurait très probablement dû l’emporter. Il suffit cependant d’une ou deux petites erreurs pour enrayer la machine. Cela s’est vu face aux Zurichois et aux Tessinois.

Enfin, vous êtes plutôt Louis Matte ou René Matte (ndlr: frères et respectivement entraîneurs adjoints des Aigles et des Dragons) ?

(Il hésite) Louis Matte. Ayant côtoyé les deux, je peux vous dire que ce sont deux personnes très sympathiques. Le feeling passe toutefois mieux avec Louis.

La méthode Zenhäusern (par Daniel Visentini)

Le «méchant» Kossmann viré, c’est le «gentil» Zenhäusern qui dirigera désormais Fribourg-Gottéron, dès ce soir aux Vernets. Le trait est à peine forcé pour des Dragons qui n’ont plus la flamme. Mais du côté des Vernets, on ferait bien de se méfier de la bête blessée. Parce que le nouvel entraîneur va tout mettre en œuvre pour ne pas rater ses débuts, parce que les joueurs qui maugréaient n’auront plus d’excuses.

«On ne fait pas grand-chose en un jour, dit celui qui a donné son premier entraînement hier matin. J’ai fait un petit discours, qui reste à l’interne. Après… je suis surtout là pour communiquer des intentions, pour faire passer un message. Ensuite, avec les matches et les entraînements, les systèmes et les tactiques se mettront en place.»

Gerd Zenhäusern est un jeune entraîneur avec une méthode qu’il veut mettre en place, fort de ses premières certitudes sur la débâcle fribourgeoise (dernière place au classement, 61 buts encaissés en 13 matches). «J’ai regardé bien sûr quelques matches de Gottéron, explique-t-il. J’ai vu un manque de confiance. D’où vient le malaise, je ne sais pas encore. Mais je suis là pour redonner confiance, individuellement, aux joueurs. L’aspect psychologique est important dans mon approche, je suis comme cela, je pense que donner des impulsions positives, c’est important. Mais tout cela passera par le travail.»

Et c’est donc par un derby qu’il commencera. «C’est une bonne chose, lance Zenhäusern. Je suis justement en train de visionner Ge/Servette. Parce qu’il le faut bien. Mais le plus important, pour nous, pour moi, c’est de voir des joueurs prêts à se battre, prêts à aller au combat, lutter pour l’essentiel. Il n’y a pas 36 000 façons de jouer au hockey…»

Power-play

L’affiche Ge/Servette accueille ce soir la lanterne rouge de LNA, Fribourg-Gottéron, aux Vernets (19 h 45/Teleclub).

Equipe Lombardi a «0%» de chances de jouer la rencontre face aux Dragons, selon Chris McSorley. Blessés à Lugano, Mercier et Picard étaient sur la glace hier matin à l’entraînement. La seconde place de surnuméraire devrait revenir à ce dernier ou à Paul Ranger. Romain Loeffel a, lui, purgé ses sept matches de suspension.

Adversaire Fribourg se déplace à Genève avec un nouvel entraîneur à sa tête. Gerd Zenhäusern parviendra-t-il à faire décoller les Dragons?