19 décembre 2018

Le Top Scorer des Aigles a inscrit un but de génie et délivré une passe magique pour faire basculer le match dans son camp

 

Quelle classe! Tanner Richard est fait pour jouer aux Vernets. Il est sans doute l’Aigle le plus excitant du moment. Capable du meilleur lorsqu’il ferme sa bouche pour mieux ouvrir les vannes d’un incroyable talent. Quand c’est ce Tanner Richard-là qui évolue sur la glace, le public achète. Il en redemande. Dans un derby plutôt emballant malgré quelque temps faibles, il a régalé deux fois, offrant la panoplie complète de ce que les coaches attendent de lui.

 

 

La première séquence a permis à Ge/Servette de revenir (à 2-2) dans le match alors que LHC avait renversé le score sans vraiment avoir eu besoin de hausser le ton. Sur une superbe remontée de puck de Tömmernes, Richard a adressé une merveille de passe directe à Floran Douay. Il faut vraiment avoir un œil de rapace pour lire le jeu avant tout le monde et délivrer ce genre d’offrande dans un parfait timing.

 

Le public explose

 

Il s’agissait là d’une simple mise en bouche avant l’action du match (de la saison?). Sur ce coup-là, Tanner Richard a tout fait. Tout seul ou presque. Comme un grand. Comme à Zurich avant la pause mais en y rajoutant encore une couche de folie. Il y a d’abord eu cette récupération de puck derrière son propre but. Un grigri plus tard, tout ce que déteste Chris McSorley, soit dit en passant, et le voilà qui met trois Lausannois dans le vent. Sa remontée du palet est ensuite aérienne jusque dans la zone de défense lausannoise. Après une première tentative, il récupère une nouvelle fois la rondelle, feinte, couche des défenseurs. En déséquilibre, il trouve encore la lucidité pour nettoyer la lucarne droite de Sandro Zurkichen.

 

À vrai dire, il y a bien longtemps que les Vernets n’avaient pas explosé de la sorte. Il faut dire que ces deux dernières saisons, les coups d’éclat ont été bien rares. Plaçant le club genevois sur une pente aussi glissante que dangereuse. Il se murmure que Genève n’est plus une destination qui attire. Dernier exemple en date, le choix de Marc-Antoine Pouliot qui a préféré demeurer à Bienne alors que Chris McSorley en avait fait l’une de ses priorités en vue de la saison prochaine. Mais a-t-on véritablement besoin d’un tel renfort lorsque l’on possède un Tanner Richard dans son effectif?

 

Le Canado-Suisse s’est imposé comme le dépositaire du jeu. C’est lui qui peut décider de renverser le cours d’un match. Il faut donc se féliciter que son contrat ait été prolongé en tout début de saison. Un vrai bon transfert en réalité car le Richard actuel ne peut pas laisser indifférent les clubs les plus fortunés. À commencer par ce LHC qui se voit déjà en haut de l’affiche avec son entrée programmée dans sa nouvelle patinoire. Il faut croire que l’argent ne fait pas tout. Pour le moment.

 

Un véritable avenir

 

Il y a d’ailleurs fort à parier qu’à Genève, pas grand monde regrette le départ programmé de Cody Almond, attiré par les dollars lausannois. À voir son fantôme patiner mardi soir, Jan Alston, le directeur sportif des Lions a dû se poser certaines questions. Est-ce vraiment ce joueur-là qui a été engagé à plus d’un demi-million la saison? Quand on voit l’abattage d’un Floran Douay, impeccable dans tous les secteurs de jeu, quand on voit un Guillaume Maillard enfin de retour en grâce (mais pourquoi avoir attendu si longtemps avant de relancer le talentueux attaquant), quand on constate que Gauthier Descloux va chercher des points avec sa mitaine, oui, quand on voit tout cela, on se dit que ce groupe a un véritable avenir.

 

Il peut voyager en première classe!