Le conseil d’administration du GSHC SA travaille tous azimuts pour détendre la situation financière. Les salaires de décembre seront versés. Mais ceux de janvier ne sont pas assurés.

 

Les salaires de décembre seront versés aux employés du GE Servette HC SA. Vu la situation financière précaire dans laquelle se débat le club de National League, cette information est excellente – elle n’allait pas de soi il y a un mois. La dinde de Noël n’aura pas d’arrière-goût immonde dans la bouche des salariés d’une organisation toujours détenue à 100% par Hugh Quennec. Mais il n’y a pas de quoi déboucher le champagne non plus.

 

Selon nos informations, la situation reste critique. À ce stade, aucune solution pérenne n’a été trouvée par les dirigeants pour assurer le paiement des créances à partir de janvier. Les nuages noirs continuent de boucher l’horizon d’un club au-dessus duquel se balance une inquiétante épée de Damoclès.

 

Hugh Quennec en Russie

 

Pour tenter d’échapper à la faillite, tout le monde y met du sien. Y compris sur la glace, où l’équipe dirigée par Craig Woodcroft a repris de jolies couleurs depuis début décembre. Mais cette embellie sportive n’assure que de façon marginale le renflouement des caisses vides et ne permet en aucun cas d’écarter une issue funeste. Qui serait catastrophique pour le hockey genevois et pour la nouvelle patinoire du Trèfle-Blanc.

 

En cas de dépôt de bilan du GSHC SA, la pertinence du projet immobilier basé à Lancy, devisé à plus de 300 millions, serait en effet remise en question – à quoi bon un nouvel écrin s’il n’y a pas de club de l’élite à y loger? D’où la multiplication des efforts entrepris tous azimuts pour éviter le naufrage.

 

Ainsi, Hugh Quennec se serait déplacé en Russie la semaine passée pour tenter de relancer un ancien mécène du club. Avec quel résultat? Mystère. Ces démarches effectuées par l’homme d’affaires canadien sont cependant regardées d’un œil sceptique par l’entourage proche du club et, notamment, par certains sponsors fidèles et influents.

 

Les blocages induits par «HQ»

 

C’est d’ailleurs de ces gens-là que pourrait venir le salut du GSHC. Ils auraient les moyens de sauver leur club de cœur en y injectant les fonds nécessaires pour lui permettre de souffler. Mais cette mesure ne va pas forcément de soi tant que Hugh Quennec agite officiellement les manettes, continue-t-on d’entendre un peu partout dans la République et canton.

 

C’est justement pour essayer de régler cet important blocage – d’aucuns le jugent rédhibitoire pour trouver une solution à la crise – que des manœuvres sont entreprises en ce moment. En clair, certaines personnes très attachées au club cherchent à faire comprendre au président Quennec qu’il serait vital qu’il se mette en retrait au profit d’une solution à affiner.

 

Sous la forme d’un versement d’argent pour récupérer des actions qui ne valent plus rien (au contraire), eu égard à la situation financière critique dans laquelle se trouve l’organisation genevoise?

 

Sous la forme d’un échange actions du club/position en vue dans la future organisation du projet de nouvelle patinoire du Trèfle-Blanc?

 

Sous la forme d’une mise sous pression externe qui conduirait Hugh Quennec à lâcher du lest contraint et forcé, comme cela avait été fait à Malley en décembre 2015 – la légendaire conférence de presse menée par Patrick de Preux, président du club vaudois, suivie par les pancartes «Quennec dégage» agitées par les fans du LHC?

À voir ce que «HQ», que l’on dit toujours profondément attaché à la destinée du club, est d’accord d’accepter dans ce cas de figure-là.

 

Le sursis est court

 

D’autres pistes sont également envisagées, sous la forme par exemple d’un prêt consenti par un investisseur ou un mécène pour que le club puisse traverser cette mauvaise passe sans sombrer. L’argent frais mis à disposition serait remboursable dès que le projet de nouvelle patinoire du Trèfle-Blanc serait acquis, via un feu vert de l’État.

 

Pour l’heure, le club «grenat» a obtenu un nouveau sursis pour tenter de s’extirper de l’impasse financière dans laquelle il se trouve. Il est court. Sera-t-il suffisant?