11 janvier 2017

Plusieurs membres des clubs de soutien et d’anciens dirigeants du GSHC travaillent pour éviter le pire. La tension est à son comble aux Vernets.

 

Hugh Quennec a une solution crédible sur la table pour éviter une catastrophe à l’organisation dont il reste, à ce jour, l’unique propriétaire. Une dizaine de personnes sont prêtes à s’unir pour voler à son secours afin d’éviter qu’un trou gigantesque ne se creuse au terme de la saison 2017-18. De sources sûres, il est estimé à près de huit millions de francs. Vu la situation financière extrêmement délicate à laquelle il est confronté, le Canadien ne peut décemment pas ignorer cette main tendue, tant elle paraît solide et secourable.

 

Elle est aussi locale. Ce groupe d’une dizaine de personnes est constitué de plusieurs donateurs affiliés aux clubs de soutien historiques de GE Servette. Deux anciens dirigeants sont aussi impliqués dans cette démarche imaginée pour redonner de la vie et un second souffle à une organisation dont l’aura s’est considérablement ternie ces derniers mois.

 

Deux scénarios, au cas où

 

Ces personnes désirent rester dans l’ombre. Elles nous ont bien fait comprendre une chose: elles espèrent en premier lieu que Hugh Quennec déniche lui-même une solution aux problèmes d’argent qu’il doit assumer en qualité d’unique actionnaire du club. Si cela ne devait pas être le cas, elles nous ont fait savoir qu’elles seraient déterminées à entrer en scène.

 

À ce stade, elles envisagent deux scénarios. Elles seraient d’accord de racheter le club (donc les actions) à «HQ» à un prix qui reste encore à négocier avec le principal intéressé. Si cette possibilité venait à être écartée, elles seraient également prêtes à donner un coup de main au président afin qu’il puisse éviter un «grounding». En échange de quoi? Là aussi, des négociations serrées devront être rapidement menées afin de trouver un terrain d’entente.

 

Il convient d’insister sur le côté urgent des démarches à entreprendre. La raison est simple: selon nos informations, le versement des rémunérations de janvier aux employés du club n’est pas assuré, contrairement à ce que certaines personnes laissent entendre en ce moment. Histoire de calmer des salariés de plus en plus inquiets (lire l’encadré)? Sans aucun doute.

 

Investisseurs méfiants

 

Dans ce contexte de tensions et d’urgence extrêmes, l’arrivée de Mike Gillis pourrait être de nature à rassurer. Mais on nous a affirmé que cette visite était prévue de longue date et qu’elle n’avait rien à voir avec les problèmes actuels.

 

Cela dit, certains observateurs s’étonnent, vu le contexte hypertendu, de la passivité de celui que l’on présentait en mars 2017 comme le nouvel homme fort du club. Comment expliquer que les investisseurs, dont il est devenu le représentant officiel, soient prêts à débourser plus de 300 millions de francs dans le projet de nouvelle patinoire du Trèfle Blanc et qu’ils ne sont pas enclins à aider le club à traverser cette mauvaise passe?

 

La question fait sens. La réponse des investisseurs qui nous a été transmise aussi. En résumé, ces derniers se montrent extrêmement méfiants depuis le 30 juin 2017. Ce jour-là, l’État de Genève, la Ville de Genève et la Ville de Lancy s’étaient fendus d’un communiqué de presse commun où il était fait mention de la nécessité d’un appel d’offres (nouveau concours d’investisseurs) pour réaliser le futur écrin du GSHC. Depuis ce moment-là, la confiance des promoteurs envers les autorités locales s’est étiolée. Elle ne sera entièrement revenue (et leur volonté de donner un coup de main financier pour sortir le GSHC de l’ornière) qu’au moment éventuel où ils recevront le feu vert de l’État pour leur projet. Ce n’est pas encore le cas, même si le dossier avance de nouveau dans le bon sens depuis le mois passé. Suffisamment vite pour éviter le pire et/ou l’entrée en scène du groupe local prêt à voler au secours de Quennec? La question reste ouverte.