Résumé / Présentation
Dougal-Lennart Sanderson, lun 16/03/2015 - 21:15

Cette année, les playoffs font furieusement penser au « Jour de la Marmotte ». Si nous ne voulons pas retrouver les mêmes adversaires la saison prochaine, il va falloir briser la boucle.

 

Pourtant, la mission risque d'être délicate. En effet, Zurich possède clairement l'équipe la plus complète de la Ligue, et ne compte aucun véritable point faible. La fatigue d'avoir dû disputer sept matches en quarts ? C'était déjà le cas l'année dernière. Il leur en avait fallu autant contre nous, ce qui ne les avait finalement pas empêchés d'étriller en finale une future équipe de bas de classement. Autant donc ne pas compter sur cet élément. En attendant que Matt D'Agostini en fasse autant, passons donc en revue le champion en titre

 

Au but, les Lions possèdent en la personne de Lukas Flüeler l'un des tous meilleurs gardiens du pays, l'un des seuls avec Tobias Stephan et Leonardo Genoni à quasi systématiquement poster des pourcentages d'arrêts supérieurs à 92%. Certes, il n'est pas à l'abri d'une occasionnelle saute de concentration (n'est-ce pas Vuko ?), mais cela coûte rarement un match à son équipe. Derrière lui, on trouve un vieux tromblon de LNB (Urban Leimbacher) et l'inévitable jeune du cru (Luca Boltshauser). Concernant ce dernier, il est encore difficile de savoir à quelle catégorie de gardiens formés à Zurich il appartient : celle des stars (les susmentionnés Flüeler et Genoni), celle des grosses pives (Lukas Meili, Tim Wolf) ou celle plus rare des gardiens totalement surestimés dont il est interdit de dire du mal même lorsqu'ils se plantent magistralement dans le Colorado. De toute façon, il y a peu de chances qu'il entre en jeu.

 

Devant Flüeler, la défense compte deux étrangers format NHL avec Henrik Tallinder et Marc-André Bergeron. Si le Québécois n'est pas toujours irréprochable en phase défensive, il est un véritable quatrième attaquant de l'autre cõté de la patinoire, et particulièrement en supériorité numérique. On trouve également dans l'arrière-garde zurichoise l'inamovible papy Seger, qui est toujours aussi fort pour marquer des buts qui font bien chier lorsqu'il ne joue pas les Lichtsteiner du hockey en allant perpétuellement chougner auprès des arbitres. Côté vieux grognards, on n'oubliera pas Severin Blindenbacher, aussi redoutable quand par hasard il cadre un tir que pour briser les vertèbres cervicales des attaquants adverses. Si cette défense est expérimentée, elle possède aussi dans ses rangs le très prometteur Jonas Siegenthaler et ses 17 ans.

 

Quant au secteur offensif, on y trouve le meilleur attaquant suisse du championnat (Roman Wick), le fantasque mais toujours dangereux Robert Nilsson, le précieux Morris Trachsler, le sniper Patrick Bärtschi, un Luca Cunti en quête de rebond après une saison en demi-teinte ou encore les redoutables jeunes du cru Mike Künzle, Chris Baltisberger et Reto Schäppi. Ceci sans compter un Ryan Keller qui va bien encore trouver le moyen de se mettre à marquer cinq buts par match comme l'année dernière et un Dan Fritsche remis de sa terrrrrrible fracture du nez et que son équipe peut se permettre d'aligner en quatrième ligne. N'en jetez plus, la cour est pleine. Le tout coaché par le pétulant Marc Crawford, dont le face-à-face avec Chris McSorley promet des étincelles. (On ne dit pas ça à chaque série ?) En effet, si l'ex-entraîneur de NHL est mis hors de lui par le premier hockeygott biennois venu, il ne sait pas ce qui l'attend.

 

Devant une armada pareille, faut-il céder au désespoir et capituler en rase campagne devant la perspective d'une g'osse t'ipotée ? (Supense insoutenable…) Bien sûr que non, voyons ! Haut les cœurs ! Debout les morts ! (J'en fais beaucoup, peut-être ?)

 

Tout d'abord, nous enregistrons le retour du meilleur des centres suisses qui n'ont pas un frère nain évoluant à Fribourg. (Dans la mesure où on peut évoluer à Fribourg, bien sûr.) Conjugué à des étrangers en feu par la seule vertu de la feuille d'érable sur leur passeport, il y a de quoi donner au dernier rempart zurichois du travail à profusion.

 

À l'autre bout de la patinoire aussi, le futur ex-champion en titre n'aura pas la tâche facile grâce aux deux belles surprises des quarts de finale. D'une part, Robert Mayer a confirmé tout le bien que l'on pensait de lui en se montrant extrêmement solide. De plus, Gauthier Descloux a parfaitement su l'épauler lorsque l'envie de coller un pain bien mérité à Brett McLean s'est révélée trop forte. D'autre part, la défense qui nous a tant causé de sueurs froides en saison régulière a parfaitement su resserrer son jeu. Et Eliot Antonietti, non content de ne plus commettre de bévue, se permet même de lancer des contres meurtriers en prenant tout le monde de vitesse, sauf Taylor Pyatt, bien entendu.

 

Si tout le monde peut confirmer ces belles dispositions et que les Aigles restent disciplinés, tant dans le jeu qu'en dehors, alors les Lions seront en réel danger face à ces maudits volatiles.

 

Si Reto Steinmann est victime d'une providentielle coupure d'internet couplée à une soudaine panne de téléphone, aussi…

Les bières