La fin de la saison régulière approche: le boss tire un bilan plutôt positif, même si son équipe ne s’est pas toujours montrée à la hauteur
Ouf! Les clubs de LNA voient enfin le bout du tunnel. Encore sept matches – huit pour Genève-Servette et Rapperswil, appelés à se rencontrer ce soir aux Vernets – et la saison régulière sera enfin terminée. Avec quel bilan pour les Aigles, au vol parfois erratique? En demi-teinte, comme le verre à moitié vide ou à moitié plein, c’est selon. Car si Genève-Servette est virtuellement qualifié pour les séries finales, à défaut de l’être mathématiquement, il ne peut viser mieux que le sixième rang. La parole est à la défense, on veut dire Chris McSorley.
Vous ne cessez de répéter que Genève-Servette 2014-2015 est la meilleure équipe que vous ayez entraînée depuis votre arrivée aux Vernets, qu’elle peut battre n’importe quel adversaire et devenir championne de Suisse. Comment expliquer alors votre modeste septième rang actuel et le fait que vous n’arrivez pas à enchaîner les victoires?
Ne nous voilons pas la face, nous n’avons pas toujours été à la hauteur. Je ne cherche aucune excuse, sinon les blessures et le jeu des chaises musicales des gardiens quand Mayer, Bays, Descloux et Flückiger ont tous rejoint l’infirmerie. Mais je reste persuadé que cette équipe vaut mieux que son classement actuel. Elle se situe au même niveau que Zoug et Lugano. Pour preuve nos parcours en Ligue des champions (huitième de finaliste) et en Coupe de Suisse (demi-finaliste).
Qu’est-ce qui vous permet d’être aussi affirmatif?
Mon analyse repose sur mon système de notation des joueurs. Mon objectif est d’améliorer mon équipe saison après saison et de me rapprocher, ou d’atteindre un jour, le chiffre idéal de 100 points, toutes données confondues. En 2012-2013, la marque s’établissait à 88, l’exercice suivant à 93 et cette saison elle culmine à 96.
Rassurez-nous, les notes que vous attribuez à chaque joueur avant le coup d’envoi de la saison ne sont pas figées dans le temps!
Non, je corrige mes chiffres après chaque entraînement et chaque match. Comme ça, je sais exactement où j’en suis à mon tableau de marche. Mieux, je me projette déjà sur les contours de la future équipe de Genève-Servette.
Vous avez développé un haut niveau de jeu à la Coupe Spengler. Pourquoi n’arrivez-vous pas à reproduire un tel schéma en championnat?
Bonne question! Les années précédentes, nous avions surfé sur la vague portante de la Spengler. Cette saison, nous nous sommes tous vus trop beaux après notre deuxième sacre, moi y compris. Nous avons tous oublié de travailler…
Vous avez six étrangers sous contrat. Picard, chouchou des supporters, n’a plus griffé la glace en championnat depuis le 23 décembre 2014. Est-il définitivement condamné – sauf blessure des titulaires actuels – à rester assis dans les tribunes?
Non! Alex connaît nos attentes. Il a connu un passage à vide et n’a pas répondu à mon attente. Sincèrement, le niveau de ses performances ne lui permettait pas de postuler à une place de titulaire. Mais je vous rassure, il jouera d’ici à la fin de cette semaine. J’attends de lui qu’il apporte ses émotions, son impact physique et son côté provocateur. Tout ce qui fait sa marque de fabrique.
Paul Ranger, c’est votre choix de défenseur étranger. Avec 23 matches seulement comme titulaire, et de surcroît privé de Coupe Spengler, le Canadien est-il une erreur de casting?
J’assume mes responsabilités. S’il y a quelqu’un à blâmer dans cette affaire, c’est moi seul (ndlr: et le joueur il va sans dire!) . Paul constitue clairement une déception et une énigme. Il est loin du niveau qu’il a affiché la saison passée avec Toronto en NHL. Louis (ndlr: Matte, assistant de McSorley) et moi lui avons montré la voie à suivre. Mais apparemment, il n’a pas assimilé le style de jeu européen. Pour l’heure, même s’il ne joue pas, il reste Servettien, à moins qu’une offre intéressante ne nous soit adressée d’ici à la fin de la période des transferts des joueurs étrangers, le 15 février à minuit.
Genève-Servette pourrait défier le HC Davos de votre ami Arno Del Curto en play-off?
(Grimace) Pour l’instant, je ne pense pas encore aux quarts de finale. Je dis toujours à propos des séries finales: «Choisir son adversaire, c’est comme choisir le poison que tu vas avaler.»
Vous faites de plus en plus confiance aux joueurs issus des juniors élite (Rod, Descloux, Chuard, Impose, Douay, Dupertuis et avant eux – sans remonter à la nuit des temps – Antonietti et Jean Savary…), sans oublier les retours au bercail de Kast et Iglesias. Est-ce une volonté de vous appuyer à l’avenir sur le Mouvement Genève Futur Hockey?
Je suis fier du travail effectué par Pat Emond, François Bernheim, Igor Fedulov et Jean-Philippe Paradis au sein de Genève Futur. Grâce à eux, nous sommes devenus un pôle d’excellence. Et les jeunes joueurs savent que Genève-Servette compte sur eux à l’avenir. Pas comme à l’époque où Flavien Conne et Olivier Keller, par exemple, étaient allés chercher fortune ailleurs.
Loeffel séduit par Glen Hanlon
Seul joueur de Genève-Servette sélectionné avec l’équipe de Suisse à la Slovakia Cup, Romain Loeffel n’a pas boudé son plaisir à Banská Bystrica. Malgré la défaite sans appel face à la Slovaquie (0-5), après la victoire devant une Allemagne elle aussi expérimentale (4-1). «Ce fut l’occasion de découvrir le nouvel entraîneur, Glen Hanlon, explique-t-il. Son approche du jeu m’a séduit. A l’entraînement, nous avons surtout travaillé le système de jeu afin que tout le monde soit sur la même longueur d’onde.»
Au-delà de cette première prise de contact positive, Loeffel a retrouvé quelques joueurs avec lesquels il a fait toutes ses classes internationales chez les juniors. «Comme d’habitude, dit-il, j’ai partagé ma chambre avec Benjamin (Conz). On se connaît bien tous les deux.»
En Slovaquie, le gardien de Fribourg-Gottéron a confirmé son retour en forme. «Face à l’Allemagne, reconnaît son pote Loeffel, il nous a permis de rester dans le match au cours des dix premières minutes. Ensuite, l’ouverture du score de Pestoni sur penalty nous a ouvert la voie de la victoire.»
Power-play
A l’affiche Genève-Servette reçoit Rapperswil, le cancre de la ligue, ce soir à 19 h 45 aux Vernets.
Infirmerie Marti (épaule, saison terminée), Bezina (hanche) et Rod (muscles abdominaux) ne sont pas éligibles ce soir. «Nous évaluons la situation au jour le jour, précise Chris McSorley. Mais nous ne prendrons aucun risque avant le début des séries finales.» Jacquemet, lui, est remis.
Etrangers Ranger ne figure toujours pas dans les bons papiers des coaches (voir interview ci-contre) . Une certitude: Picard, qui n’a plus griffé la glace en championnat depuis le 23 décembre 2014, effectuera sa rentrée soit contre Rapperswil, soit, plus sûrement, face aux ZSC Lions, vendredi, ou le lendemain à Bienne.
Gardiens Chris McSorley et Sébastien Beaulieu attendaient le dernier entraînement de Mayer et Bays pour désigner le titulaire.