Résumé / Présentation
Kevin Loeffel, mer 29/11/2017 - 15:35

On connaît tous ce moment où tu as presque rattrapé ton tram en courant, mais qu’il te file sous le nez quand tu es à 10 centimètres.

Ce moment où tu as presque réussi à avoir un ticket pour Paléo.

Ce moment où tu as presque réussi à te parquer sans démolir la voiture de derrière.

Ce moment où tu as presque battu Zurich à domicile.

 

Evidemment, dans ce genre de cas, tu désespères un peu. La dernière chose dont tu as envie, c’est de retenter ta chance, même si ça à l’air plus facile.

 

Donc partir à Ambri-Piotta, dans leur patinoire aux allures de congélateur communal, loin de tout, ce n’est pas franchement le projet qui donne le plus envie. Ajoute à ça que tu joues encore plus de matchs cette semaine qu’Almond ne passe de jours à l’infirmerie en une saison, et on obtient un programme plus déprimant que celui de la RTS le dimanche après-midi.

 

Heureusement qu’il n’est pas annoncé dans la presse que notre club est plus endetté que l’état grec et que les cadres du vestiaire vont être vendus ; parce que sinon ce serait la déprime totale.

 

C’est donc sur cette note joyeuse que le match commence, avec peu d’envie comme on peut s’y attendre. L’ouverture du score après moins de deux minutes est assez logique.

 

Aucun joueur ne semble vraiment concerné pendant ce premier tiers. Cependant, il est dur de leur en vouloir, puisque l’on est beaucoup de supporters à partager cette résignation.

 

En plus, difficile d’être préoccupé par le match quand, au vu de l’important effectif d’anciens Genevois à Ambri, la menace pèse pour les joueurs d’être achetés par le club léventin et se transformer en surgelés Findus pour le reste de la saison.

 

Le premier tiers se finit, et on peut remercier l’apathie locale pour rentrer aux vestiaires avec une différence d’un but seulement.

 

C’est alors que l’improbable se réalise. Les joueurs reviennent métamorphosés en deuxième période.

 

Pour ceux qui seraient dans le coma depuis deux ans, non, je ne veux pas dire par là que subitement un hockey champagne s’est mis en place. Pour les concernés, calmez-vous, respirez un grand coup et regardez un match de Rubin (petit indice, peu de chance de voir un airhook, ni une accélération plus rapide que ma grand-mère à vélo, en marche arrière, les freins serrés et le vent de face).

 

Ce que je veux dire par là, c’est que nous avons pu apercevoir, pour une des rares fois de la saison, un engagement total de l’équipe. La qualité première du club des Vernets a toujours été son physique, son abnégation et son volume de jeu. Un jeu rude, qui poussait les adversaires dans leurs derniers retranchements.

 

Alors oui, certes, des pertes de pucks étaient évitables, aucun goal n’a été marqué durant ce tiers, mais c’est bien mieux que ce qui nous a été donné à voir jusqu’ici. Ne pas voir Traber se prendre une pénalité stupide ou la défense aussi peu énergique que Johann Schneider-Amman sous Xanax, c’est déjà une sacrée victoire.

 

Nos joueurs transformés en guerriers, c’est un accomplissement qui commençait à vraiment tarder. Mention spéciale à Da Costa, qui a incarné cet esprit en donnant tout sur la glace.

 

En bref, on a pris beaucoup de plaisir en regardant ce second tiers, ce qui est probablement presque aussi rare qu’un communiqué honnête du club.

 

Dans le dernier tiers, sous forme de nirvana du hockey genevois, les joueurs n’ont pas connu leur habituel relâchement coupable. Au contraire, ils sont revenus avec une hargne encore plus féroce.

 

Spaling a confirmé son excellente forme actuelle en marquant ses 4 et 5ème goals en 4 matchs (le second sur une grosse bourde de Descloux).

 

L’égalisation d’Ambri n’a pas découragé les joueurs et le dernier tiers s’est achevé sur un hockey très plaisant, avec des attaques dans un sens comme dans l’autre.

 

La prolongation fut du même cru, avec un engagement total des deux équipes. Mayer a sorti quelques parades essentielles et Descloux a empêché Da Costa de sceller la marque.

 

Pour les tirs au but, il y a peu de suspens quand Henrik Tömmernes s’en va en tirer un, au vu de ses statistiques. Fidèle à son habile feinte, il nous offre un point supplémentaire dont on a bien besoin plus tard.

 

Au final, on a presque réussi l’objectif des 3 points, mais ce qui compte au final, c’est qu’on a presque vu l’équipe de ces dernières années : une équipe qui en veut, qui se bat pour les tous les pucks. Sans doute pas la plus talentueuse de la ligue, mais qui joue avec le cœur. Et ça, je n’y croyais presque plus…

Les bières

Nick Spaling

Essentiel tant dans la concrétisation que dans le jeu. Indispensable et exceptionnel hier soir

Stéphane Da Costa

Monstrueux, en termes de volume de jeu. Si les français ont parfois la réputation d’être faignants, il en est alors la plus grande exception

L'esprit d'équipe

C’est en jouant comme ça qu’on ira en play-offs (enfin, à condition de ne pas tomber en faillite d’ici là)

La Direction

S’il est vrai que ce calendrier pourri est dû à l'absence du club à une assemblée de la Ligue...

Le power-play

Aussi agaçant que désespérant

La Direction

Qu’ils veuillent se débarrasser de Vukovic (et Mercier ?), ça fait quand même sacrément chier