Genève a donné une leçon de réalisme au LHC hier soir à Malley (2-5). Les Aigles ont remporté une cinquième victoire de rang, Lausanne patine
dans la mauvaise direction.
Cela saute aux yeux, GE Servette ressemble de plus en plus à une équipe capable de renverser des montagnes. Les blessés sont revenus au compte-gouttes et il ne manque désormais plus grand monde (Noah Rod et Daniel Rubin) pour que le compte soit bon. Hier, c’était au tour de Kevin Romy, près de trois mois après sa blessure à une clavicule, de retrouver enfin la compétition. Le Chaux-de-Fonnier a certes vécu des débuts tout en douceur (une passe décisive), mais sa simple présence donne un tout autre visage à la formation genevoise, terriblement bien armée à la position de centre (Almond, Romy, Paré, Kast et Slater, surnuméraire hier une fois de plus).
Chris McSorley a de quoi se frotter les mains à moins de trois semaines des play-off. Son équipe, qui ne cesse de monter en puissance, vient de remporter ses cinq derniers matches et termine la saison régulière en force. Le patron de la formation des Vernets est bien sûr un habitué de la formule qui claque et il ne tardera pas à rappeler que «son équipe est la meilleure qu’il ait eue sous la main depuis son arrivée à Genève». Sauf qu’il faudra cette fois-ci peut-être le croire sur parole au lieu d’en sourire. L’Ontarien dispose (ra), pour autant que son groupe soit épargné par les blessures, d’une profondeur de banc quasi inédite en play-off (quatre blocs solides et un duo Spaling-Gerbe de plus en plus percutant). Hier soir à Malley, les Aigles en ont profité pour faire passer un message important: il vaudra sans doute mieux ne pas croiser leur route au premier tour des séries.
Lausanne n’y arrive plus
Quant aux Vaudois, qui semblent avoir perdu leurs repères et surtout leur baraka, ils n’ont pas les mêmes certitudes. La glace continue de se dérober sous leurs lames, la faute avant tout aux mauvaises habitudes dont ils n’arrivent plus vraiment à se départir depuis la fin abrupte de leur série historique de victoires (neuf de rang entre le 20 décembre et le 20 janvier). Ils ont concédé hier une sixième défaite en sept matches, et cela commence à faire beaucoup. Rien de bien dramatique toutefois – même si la possibilité de laisser filer ce quatrième rang n’est plus tout à fait à exclure –, mais avant tout une question de confiance et d’exécution. Les Lions savent encore comment mettre le feu à la zone offensive adverse. Mais il leur manque ce petit quelque chose (comme la spontanéité) qui les rendait irrésistibles il y a peu. Trop de fougue, trop peu de patience et parfois de jugeote. La bonne nouvelle: il reste encore un peu de temps pour corriger tout cela.