Hormis les quelques mois «d’infidélité» en 2016, Goran Bezina fait partie des meubles aux Vernets. Présent depuis 2004, le Montheysan a décidé de ne pas terminer sur une saison compliquée. «C’était le bordel, rigole-t-il de Split, où il vient de commencer sa préparation physique. Sur le coup, je me suis posé des questions. Mais je suis motivé par le projet que l’on m’a proposé.» Par «projet», le défenseur aux 829 matches dans l’élite entend remettre GE Servette «à sa place». «Nous avons eu de bonnes discussions avec Chris (ndlr: McSorley).

GE Servette quitte au moins les play-off la tête haute, malgré cette ultime défaite 5-2, hier soir dans la capitale. Il y aurait toutefois eu suffisamment de place pour réaliser un exploit et s’offrir une sixième manche jeudi aux Vernets. Les Aigles, comme lors des 50 premières minutes de l’acte II, comme durant le quatrième duel qu’ils ont remporté samedi dernier sur leur patinoire, ont été à la hauteur et par moments redoutables. Leurs intentions étaient les bonnes, mais ils se sont une fois de plus heurtés à un champion inébranlable.

Il n’y a pas d’autre solution que de réussir le match parfait pour espérer tenir tête à ce CP Berne pas forcément étincelant, mais toujours terriblement aussi sûr de lui. Les Genevois avaient déjà été bons mardi lors de l’acte II. Leurs efforts avaient toutefois été insuffisants pour inquiéter les doubles champions en titre. Les Aigles ont élevé leur niveau de jeu et retroussé leurs manches hier dans la capitale.

Mené 2-0 dans la série, GE Servette est en grande difficulté face au CP Berne. Les leaders ne sont pas à la hauteur.

 

«Die Jungs sind hungrig.» Les gars ont faim, en français. Telles ont été les paroles de l’entraîneur du CP Berne, Kari Jalonen, dans une lettre ouverte adressée hier aux supporters du CP Berne. C’est ce qui manque à GE Servette cette saison, mais c’est aussi ce qui déjà faisait défaut la précédente sous les ordres de Chris McSorley: de la grinta.

 

GE Servette a longtemps été à la hauteur mais n’a tout de même pas réussi à battre le CP Berne. Le problème des joueurs de Craig Woodcroft – le coach canadien avait bouleversé son alignement en alignant notamment Romain Loeffel en attaque – se situe là: être bon n’est largement pas suffisant pour inquiéter une machine telle que le CP Berne, double champion de Suisse en titre.

 

Il fallait s’y attendre: Berne et, surtout, GE Servette ont accordé une importance toute relative à ce 50e et dernier match de la saison régulière. En prévision des retrouvailles de samedi en quarts de finale des play-off, les deux camps ont joué au chat et à la souris plutôt que cartes sur table.

 

Dans la forêt du Schluefweg vivait autrefois un grand du hockey suisse. Désormais, on ne s’étonne plus d’y entendre les supporters siffler ceux qui sont devenus les cancres de la ligue. Problème, ces cancres-là, les Genevois ne sont pas parvenus à les écraser hier soir. Vainqueurs après les tirs au but, les hommes de Woodcroft ont frisé le code, menés qu’ils étaient de deux longueurs à trois minutes du terme, au moment précis où ils se sont réveillés, pour marquer deux fois en 25 secondes.