23 février 2015

La fragilité défensive des Aigles a éclaté au grand jour face à Gottéron, pourtant condamné aux play-out

 

On prend les mêmes, ou presque, et on recommence. Vingt-quatre heures après sa victoire au terme de la séance des tirs au but (5-4) à la BCF Arena, Fribourg Gottéron s’est imposé sur la même marque et selon le même scénario, samedi soir aux Vernets. Mais les Fribourgeois avaient le triomphe modeste… La victoire de Bienne face à Lausanne (3-0) les condamnait définitivement au purgatoire des play-out. Autant dire qu’ils ont regagné les vestiaires la mine basse et épuisés après deux derbies livrés avec dix attaquants seulement, un choix assumé par Gerd Zenhäusern, un entraîneur déjà contesté dans le vestiaire des Dragons.

 

Genève-Servette, très vite assuré de sa 6e place au vu de la tournure des événements au Stade de Glace, a choisi la réaction plutôt que l’action. On ne lui en tiendra pas rigueur. L’absence de Romy, blessé à la clavicule et dont la durée de l’indisponibilité pourrait se prolonger, ajoutée à celle de Rod, en bonne voie de guérison, sans oublier celle de Taylor Pyatt, lui aussi sur le flanc, a obligé Chris McSorley à démanteler sa ligne d’attaque de parade et à sacrifier Lombardi, flanqué pour la circonstance de Picard et Wick. Qui – pas besoin de vous faire un dessin – évoluent dans un autre registre que les Pyatt brothers.

 

Trop de buts encaissés

 

Ge/Servette, infirmerie pleine à ras bord, a aussi cherché à éviter d’autres blessures à une semaine du début des séries finales. Cette prudence a forcément rejailli sur la qualité du spectacle, qui ne s’est emballé qu’au troisième tiers-temps où, en l’espace de 5’ 19”, le tableau de marque s’est affolé avec cinq buts au compteur des deux équipes. De quoi se poser des questions sur la crédibilité défensive des Grenat, qui ont encaissé la bagatelle de 15 buts lors de leurs quatre dernières sorties. «C’est beaucoup trop, reconnaissait Goran Bezina, qui fêtait samedi son retour sur la glace après trois semaines et demie d’absence. Même si la relève est là, que Mercier prend du volume, que Vukovic est égal à lui-même, qu’Antonietti progresse et que Loeffel est mon successeur tout désigné, nous offrons trop de buts faciles à nos adversaires.»

 

Or, il ne suffit pas d’appuyer sur le bouton «play-off» pour régler ce genre de problèmes récurrents d’une minute à l’autre. «Nous devons être plus disciplinés, plus agressifs, plus rapides dans notre zone défensive, explique le «docteur» Bezina. Et bloquer les tirs adverses, ce que l’on ne fait plus depuis le début de la saison.»

 

Le capitaine ne se voile pas la face. Il sait que seuls un gardien irréprochable – Mayer a clairement deux buts sur la conscience samedi face à Fribourg – une défensive de fer et un engagement physique irréprochable permettront à Ge/Servette de passer le cap des quarts de finale. «Notre bilan de la saison régulière, admet-il, est mitigé. Nous visions clairement plus haut que le 6e rang. Mais, au final, il faut bien s’en contenter.»

 

Qui en play-off?

 

Avant de se déplacer mardi à Rapperswil pour un match sans enjeu, le GSHC ne connaît toujours pas son adversaire des quarts de finale des play-off. Sera-ce Lugano, Zoug ou Davos? La dernière journée du championnat livrera son verdict, sachant qu’en cas de victoire du club grison face à Zoug et de défaite de Lugano à Zurich, Chris McSorley aura rendez-vous avec son meilleur ennemi, Arno Del Curto.

 

Pas sûr que cette éventualité enchante les deux coaches. En revanche, Goran Bezina ne craint ni l’opposition zougoise ni celle de Lugano. «L’un et l’autre n’apprécient pas beaucoup notre jeu physique», lâche-t-il. Reste que les Tessinois affichent une forme resplendissante. N’ont-ils pas remporté cinq de leurs six dernières rencontres?