3 janvier 2015

Timothy Kast, joker du power play genevois, a bien digéré la Coupe Spengler. Le voilà déterminé à faire en sorte que sa première saison en LNA ne soit pas la dernière.

 

Une Coupe Spengler au palmarès, un statut de joker décisif sur les situations spéciales et une fin de saison appétissante à l’horizon: Timothy Kast avait toutes les raisons de franchir le cap de la nouvelle année avec un large sourire.On a retrouvé l’attaquant de GE Servette (deux buts et un assist dans les Grisons) hier midi, le temps d’un thé en ville, sans trop savoir s’il avait atterri.

 

«C’est indescriptible au début, tout se chamboule, on ne réalise pas ce qui se passe, sourit l’ex-Chaux-de-Fonnier à propos du succès de Davos. On est très heureux d’avoir ramené le trophée, d’avoir enchaîné quatre victoires face des équipes très solides de KHL ou le Team Canada. On a montré qu’il faudrait compter sur nous durant cette fin de saison.» Plus loin dans la discussion: «On n’a pas à avoir peur devant n’importe quelle équipe de la Ligue. On a les moyens de battre tout le monde, alors on va lutter.»

 

Timothy Kast, 26 ans, dispute sa première saison pleine parmi l’élite; mais il a déjà bien adopté le vocabulaire maison. Comme l’an passé, les Genevois  pourraient profiter d’un vent favorable après leur séjour en altitude. Quant au plus léger du vestiaire «grenat», il continue à gratter pour construire son nid dans l’effectif des Aigles. Auteur de son premier but en LNA le 8 mars 2008 contre Rapperswil, «Kast junior» (son père Jean-Pierre fut joueur puis entraîneur aux Vernets) n’avait pas été retenu à l’époque. Il file à Bâle, en LNB, où il a «la chance de prendre conscience que le talent n’est qu’une infime partie de la réussite». Puis il se développe à La Chaux-de-Fonds, où il aligne plus de 150 points en quatre ans. «Mon parcours est atypique, j’ai dû cravacher, m’accrocher à mes convictions. Je pense que cette force de caractère a plu à mon entraîneur», dit l’intéressé à propos du contrat d’un an que lui a proposé Chris McSorley. Puis il ajoute: «Maintenant que j’en suis arrivé là, je ne compte pas m’arrêter, ce serait trop bête de tout gâcher.»

 

Alors Timothy Kast, qui a connu des hauts et des bas depuis l’été, fait tout pour digérer l’immense écart entre les deux ligues. «Le plus gros saut, c’est au niveau de la solidité dans les duels, explique-t-il. Ça accroche, c’est dur, ça tape. Vous devez faire le jeu avec un affamé de 110 kilos qui vous arrive sur le dos. En ligue B, si tu es un peu malin et technique, quand il y a une bataille, tu arrives à retirer le puck. En LNA, c’est compliqué.»

 

Sans se poser de questions

 

En manque d’impact physique par rapport aux standards habituels de Chris McSorley, le Genevois cherche à amener d’autres qualités: «L’entraîneur ne m’utilise pas contre nature, il me demande d’amener ma technique dans les situations spéciales, d’utiliser ma vitesse et mon agilité, de mettre de la pression, de créer des revirements, d’essayer d’étouffer l’adversaire. Des fois, ça va mieux que d’autres. Mais, à la Coupe Spengler, cela ne s’est pas mal passé...»

 

L’ordre du jour, dès la demi-finale de Coupe de Suisse le 6 janvier contre Kloten, ce sera continuer à mouliner, à marquer des points en vue d’un nouveau contrat. «Si vous vous posez trop de questions, au final, ça bloque un peu», constate Timothy Kast. Il a quatre mois devant lui pour lâcher les chevaux.

 

Timothy Kast en quelques citations

 

« Enfant, on ne s’imagine pas qu’on peut participer à la Coupe Spengler.  Pour l’équipe comme pour moi, tout a marché comme s’il n’y avait que des feux verts en ville de Genève. Alors on apprécie, on profite»

 

« Petit, j’étais touche­ à ­tout: ski, football, tennis, tout à part la natation. J’aurais pu choisir le foot, mais, à un moment, je suis allé naturellement vers le hockey parce que, voilà, dans la famille, on est accro»

 

« La question était de sa­voir si j’allais avoir un impact dans le jeu, bien que je ne fasse pas 100  kilos. Je peux amener de la vitesse et de l’agressivité,  mais pas dans le sens où je dois démonter quelqu’un»

 

« Toutes les fins de saison sont cruciales, parce que vous ne savez pas de quoi votre avenir sera fait. Mais j’ai trop pensé à ça à un moment,  j’ai gambergé. Mainte­nant, je fais de mon mieux et advienne que pourra»