15 janvier 2015

L’attaquant de Ge/Servette joue désormais avec la deux du club grenat et se destine à devenir ingénieur en génie civil

 

Depuis le début de la saison, Jean Savary a disparu des écrans de la Ligue nationale. Boudé par Chris McSorley, il a sondé en vain le marché de la Ligue B et du championnat de France. Avant de rejoindre Ge/Servette II en première ligue et de se lancer dans des études d’ingénieur en génie civil.

 

La saison passée, à quel moment avez-vous pris conscience que vous ne faisiez plus partie des (bons) plans de Chris McSorley?

Ça faisait longtemps que je naviguais entre deux eaux. À la longue, cette situation est devenue pesante. J’ai perdu l’envie de m’entraîner, à force d’être relégué au bout du banc ou dans les tribunes pendant les matches. Un jour, Chris (ndlr: McSorley) m’a laissé clairement entendre qu’il ne comptait plus sur moi à l’avenir. Je me suis fait une raison.

 

Et donc, sur un coup de tête, vous avez décidé de renoncer au hockey sur glace de haut niveau?

Non, pas immédiatement. Avec l’aide de Louis Matte notamment, j’ai cherché de l’embauche en LNB pour la saison 2014-2015, mais malgré quelques touches en Suisse romande et des approches en France, j’ai compris que je ne pourrais plus vivre de ma seule passion du hockey. Les salaires sont trop bas. Sans oublier que mon futur club devait s’acquitter de mes droits de formation réclamés par Genève-Servette.

 

Du coup, vous opérez un virage à 180 degrés?

A ce moment-là, j’ai décidé de reprendre mes études que j’avais abandonnées quelques années plus tôt, maturité en poche. A 22 ans, je ne m’étais pas préparé à vivre une telle situation. Mais j’ai tourné (ndlr: provisoirement, sait-on jamais?) la page. À l’heure actuelle, je suis un stage obligatoire dans un bureau d’ingénieurs en génie civil, avant de m’asseoir sur les bancs de l’Hepia (Haute Ecole du paysage, d’ingénierie et d’architecture).

 

On imagine que le saut entre la vie de sportif professionnel et celui de travailleur à plein temps a dû bouleverser votre vie quotidienne?

A Genève-Servette, à l’exception des jours de match et les déplacements, sans oublier les manifestations où je représentais le club, j’étais libre tous les après-midi. Aujourd’hui, j’ai découvert la vraie vie. La transition a été brutale. Car à mes journées de travail normales s’ajoutent les matches et les entraînements (ndlr: quatre soirées au total par semaine) avec Genève-Servette II en première ligue.

 

Vous n’avez donc pas complètement lâché le hockey sur glace?

Non! On ne joue pas pendant huit ans au plus haut niveau (ndlr: novices Elite, juniors Elite, LNB et LNA, soit 330 matches toutes catégories confondues) pour abandonner cette activité du jour au lendemain.

 

Vous jouez avec Genève-Servette II, dans le groupe 3 de première ligue. Ne rêvez-vous pas d’évoluer dans un club plus ambitieux?

Quand Simon Saint-Hilaire, l’entraîneur de la deux, m’a sollicité pour venir donner un coup de main, je n’ai pas hésité. Forward Morges m’a certes proposé une entente, mais j’avais donné ma parole à Genève-Servette avec lequel j’ai fait toute ma carrière. Mais je ne ferme aucune porte. Après tout, je n’ai que 22 ans…