27 février 2015

S’il entend survivre au premier tour des playoff, GE Servette devra neutraliser Fredrik Pettersson. Mais attention, le meilleur compteur de LNA est aussi un agitateur hors pair.

 

Des buts (33), des passes décisives (36) et surtout beaucoup de «chevaux» dans son moteur (610 pour le bolide de sport qu’il conduit au quotidien): «spettacolo», comme ils disent au Tessin. Fredrik Pettersson n’est-il pas trop rapide et imprévisible pour la défense de GE Servette? En théorie, oui. Ce qui est certain, c’est que Chris McSorley n’aura pas oublié de concocter un plan pour neutraliser le meilleur compteur de LNA.

 

Un plan? Mais en existe-t-il seulement un pour contrer la force de frappe de l’attaquant suédois. «C’est en tirant que l’on provoque des choses, explique celui qui domine la Ligue avec 208 lancers. C’est ce que j’aime le plus faire, tenter ma chance, prendre des shoots.»

 

Perfectionnisme

 

Les Genevois, pour limiter son champ d’action, devront forcément tenter de le frustrer en le privant de son petit plaisir. Mais il y a encore Linus Klasen, son pourvoyeur attitré de passes  décisives (35). Les deux hommes – qui n’évoluent pour l’heure côte à côte qu’en supériorité numérique – passent des heures à décortiquer leur présence sur la glace à la vidéo. Avec, toujours, cette volonté de s’améliorer. Des perfectionnistes. «Nous sommes souvent d’un avis différent quant à ce que nous aurions dû faire pour que cela fonctionne mieux, admet Pettersson. Entre nous, c’est un débat incessant.» Pas de quoi s’alarmer toutefois: les deux hommes sont de grands potes en dehors de la glace. «Avec Linus, la chimie s’est créée assez naturellement, explique l’ailier de 27 ans. Si j’ai réalisé une telle saison, c’est surtout à sa présence que je le dois.» Les deux «magiciens» seront, dès demain, au centre de toutes les attentions  genevoises. «Je m’y attends et je suis prêt», souffle Pettersson, qui sait pertinemment qu’il aura droit à un traitement particulier de la part des Aigles. Et puis Lugano, éliminé il y a tout juste un an par GE Servette en quarts de finale, n’a plus passé un tour de play-off depuis… 2006, date de son dernier sacre national. Pression supplémentaire? «Je ne pense pas à cela, contre Pettersson. Je n’ai que la qualification pour le prochain tour en tête…»

 

Habile lanceur de gourde

 

S’il s’est transformé en un canonnier hors pair depuis son arrivée à Lugano en novembre 2013, le Suédois est avant tout un agitateur de premier ordre sur et en dehors de la glace. «J’ai  toujours été le plus petit dans les équipes pour lesquelles j’ai joué, il fallait bien que je me fasse remarquer d’une façon ou d’une autre», sourit-il. Les Genevois n’auront sans doute pas oublié l’épisode du 5 décembre dernier, lorsque les esprits s’étaient échauffés dans les couloirs de la Resega lors de la deuxième pause d’un match remporté 3-1 par les Aigles. Le bouillonnant Pettersson n’avait pas hésité à balancer une gourde dans le dos d’Alexandre Picard, après avoir manqué de peu Chris McSorley, qui passait lui aussi par là. Un geste sanctionné de 500 francs
d’amende par le juge unique. «Cet épisode ne fera que rajouter un peu d’huile sur le feu», a lancé le Canadien de GE Servette Matt D’Agostini. Le même soir, Tim Traber avait commis une  véritable agression (sept matches de suspension) sur le défenseur des Bianconeri Marco Maurer, tandis que l’un des meilleurs défenseurs des Aigles, Christian Marti, s’était sérieusement blessé à une épaule. Les deux équipes ont quelques antécédents à régler, et il y a fort à parier qu’elles mettent les choses à plat au cours des prochains jours. Quant à Pettersson, il sera forcément dans tous les coups: les bons comme les mauvais.

 

La grande vadrouille (par Frédéric Lovis)

 

Comment GE Servette va-t-il s’y prendre pour rejoindre Lugano afin d’y jouer ses matches de quart de finale des playoff? Tour des possibles et réponse

 

En avion de ligne, en jet privé, en train ou en car? Ce sera en car, comme d’habitude. Enfin presque, puisque GE Servette a choisi, dès l’acte III, de modifier sa routine de la saison régulière en  se rendant un jour avant le match au Tessin. Cette solution de la mise au vert, si elle coûte plus cher au club, a l’avantage d’éviter aux organismes la fatigue et le stress liés à un long voyage effectué juste avant le coup d’envoi. Des conditions dont les joueurs bénéficieront dès mercredi en vue de l’acte III et des (éventuels) suivants. Pourquoi pas le train ou l’avion? Un coup d’oeil
sur les coûts engendrés par ces modes de transport n’assurant pas forcément un retour immédiat à la maison après le match suffit pour répondre à la question.

 

Transports.jpg