15 mars 2018

Mené 2-0 dans la série, GE Servette est en grande difficulté face au CP Berne. Les leaders ne sont pas à la hauteur.

 

«Die Jungs sind hungrig.» Les gars ont faim, en français. Telles ont été les paroles de l’entraîneur du CP Berne, Kari Jalonen, dans une lettre ouverte adressée hier aux supporters du CP Berne. C’est ce qui manque à GE Servette cette saison, mais c’est aussi ce qui déjà faisait défaut la précédente sous les ordres de Chris McSorley: de la grinta.

 

En un peu moins de deux ans, les Aigles ont perdu leurs huit derniers matches de play-off. Que reste-t-il de l’ADN du GSHC, qui, par le passé, avait bâti sa réputation lors des séries pour le titre? Tandis que les Bernois Tristan Scherwey, Thomas Rüfenacht ou Simon Bodenmann brillent de mille feux dès l’arrivée du printemps, les joueurs-clés de GE Servette ne parviennent plus à décoller. Le gardien Robert Mayer et le capitaine Kevin Romy étaient là l’an dernier lorsque les Aigles s’étaient fait «balayer» par Zoug au premier tour des play-off (4-0). L’hypertalentueux mais lunatique Stéphane Da Costa et le top scorer Tanner Richard les ont rejoints cette saison. Tous ne sont que l’ombre d’eux-mêmes depuis le début de la série face à Berne.

 

Ils ont toutefois des circonstances atténuantes: le CP Berne est une machine à broyer les illusions. Reste que le salut du GSHC passera par leur capacité à inspirer un groupe qui n’attend qu’un signal de leur part.

 

Rober Mayer - Un problème récurrent

 

Instable Le gardien de GE Servette est malheureusement en passe de se forger la réputation d'un gardien qui perd ses moyens en play-off. Il a plombé le début de match de son équipe samedi à Berne lors de la claque 7-0. Il a récidivé mardi vers la fin de l'acte II en passant complètement au travers sur les buts décisifs marqués par le SCB. Sébastien Beaulieu, coach des gardiens du GSHC, ne cesse de louer la capacité de son protégé à rebondir après une contre-performance. Il est temps que Mayer lui donne enfin raison. Ou que Christophe Bays prenne le relais dans les buts.

 

Kevin Romy - Trop discret pour un capitaine

 

En retrait Le capitaine de GE Servette est trop talentueux pour rester à ce point en retrait lorsqu'il est sur la glace. Les Aigles doivent compter sur l'expérience du joueur de centre, notamment lors de phases de supériorités numériques qui peuvent s'avérer être cruciales en play-off. Le Chaux-de-Fonnier avait inspiré son équipe il y a deux ans losque les Aigles avaient atteins les demi-finales (13 points en 11 matches). Mais il n'a pas obtenu un seul point en quatre matches l'an dernier contre Zoug et n'est pas beaucoup plus inspiré cette année.

 

Stéphane Da Costa - Besoin de ses coups de génie

 

Pas inspiré En deux coups de patins et une feinte de corps, Stéphane Da Costa est capabe de faire la différence à lui seul contre n'importe quel adversaire. Il l'a déjà prouvé suffisamment de fois par le passé avec l'équipe de France ou le CSKA Moscou, son ancien club dans le très relevé championnat de KHL. Le Français n'a rien réussi et surtout tenté très peu de choses depuis le début des play-off. Reste que GE Servette aura besoin des coups d'éclat et de génie de son élément le plus talentueux s'il espère mettre le CP Berne en difficulté.

 

Tanner Richard - Il est temps de s'y mettre

 

Peu concerné Pour l'instant, Tanner Richard donne avant tout raison à Patrick Fischer de ne pas lâvoir retenu avec l'équipe de Suisse pour les JO. Le Canado-Suisse semble tourner en rond et jouer au ralenti. Manque-t-il de "coffre" pour répéter les effort et augmenter son niveau de jeu? Le top scorer des Aigles est, avec Stéphane Da Costa, le principal atout offensif de GE Servette. Il doit maintenant prouver qu'il vaut bien mieux que ce qu'il a montré jusqu'ici. Marquer les esprits à Berne lors de l'acte III serait assurément un bon signal de sa part.

 

La solution doit venir des joueurs

 

Craig Woodcroft a bouleversé l’alignement de son équipe avant l’acte II de la série contre Berne. Coup de folie? Incompétence? Non. Le coach de GE Servette n’avait sans doute pas d’autre choix, tout simplement parce que certains joueurs écartés n’étaient pas aptes à jouer. Nous sommes en play-off, royaume de l’intox et des cachotteries. Ne l’oublions pas.

 

Le problème de GE Servette n’est pas sur le banc mais bien sûr la glace. Les Aigles, avec ou sans Craig Woodcroft, ont perdu leurs huit derniers matches de play-off en même temps que leur aura dans cette compétition. Leur dernière victoire dans les séries remonte au 24 mars 2016.

 

En play-off, la solution doit venir des joueurs. Pointer du doigt le coach ne sert qu’à camoufler les contre-performances de ceux qui sont sur la glace. Le GSHC n’a plus, jusqu’à preuve du contraire, aucun élément capable de prendre les choses en main et d’élever son niveau de jeu arrivé à ce stade de la compétition.