2 septembre 2014

Alors que les Aigles s’envolent ce matin pour la Suède, Chris McSorley assure qu’il possède une équipe encore plus forte que l’an passé

«Si je vous donne une belle voiture de sport et que je garde les clés, cela ne vous servira à rien!» Chris Mc Sorley, qui conduit, selon lui, une Mercedes de luxe, a toujours le sens de la formule. Dans son bureau modernisé, le coach de Ge/Servette nous explique devant son ordinateur comment il note ses joueurs, leur belle progression ou le contraire. «L’an dernier, j’arrivais à un total de 91 points, cette année j’en suis déjà à 94…»

Voilà pourquoi l’Ontarien est une fois encore convaincu de posséder «la meilleure équipe qu’il n’ait jamais eue». Et d’éclater de rire! «Il y a certains détails que l’on fait moins bien, mais tellement d’autres qui sont beaucoup mieux…» A dix jours de la reprise du championnat, l’entraîneur-manager est en forme, impatient que cela recommence. «Mais après autant d’année de coaching, je ne me sens jamais prêt à cette période de l’année, avoue-t-il. J’ai toujours le sentiment qu’il reste encore plein de choses à faire, notamment tactiques, pour que l’équipe soit compétitive.»

 

Le gardien

 

Lors des rencontres de préparation, certaines personnes dans les gradins ont reparlé de Tobias Stephan, persuadé qu’il ne sera pas remplacé. «Tout le monde a toujours quelque chose à dire, se marre Chris McSorley. La règle d’or en tant que manager c’est de ne pas écouter les fans, sinon il devient à son tour lui-même un supporter! Maintenant, poursuit le boss, je serais évidemment plus confiant si nos portiers étaient les deux en santé. Car c’est ensemble qu’ils seront efficaces pour l’équipe. S’il en manque un, cela va être compliqué.» Toujours blessé à une cheville, Robert Mayer manque encore à l’appel. «On va chercher des solutions pour le remplacer tant qu’il n’est pas rétabli», précise le coach, convaincu qu’une fois opérationnel, «il deviendra l’un des meilleurs goalies du pays». A moins que ce ne soit Christophe Bays…

 

La Ligue des champions

 

Actuellement en tête de son groupe en Ligue des champions, Ge/Servette poursuit, cette semaine, son expérience européenne. C’est du côté de Göteborg que les Aigles poseront leurs patins ce jeudi avant de défier samedi les Diables Rouges à Briançon. «Après le match aller, les Suédois ne vont pas nous prendre à la légère, craint le boss. Cette équipe, qui a effectué peu de mouvement cette saison, est en avance sur nous au niveau des systèmes de jeu. L’idéal serait, bien sûr, de terminer le tour préliminaire avec six victoires dans notre poule, mais notre objectif est aussi de ne pas concéder plus d’une défaite pour passer au prochain tour.» Autrement dit, un revers en Scandinavie ne serait pas une catastrophe si les Genevois enchaînent derrière avec trois succès. «Mais il s’agira de ne pas prendre les Français de haut car on a vu face à Villach que c’est dangereux de jouer avec le feu.» Chris McSorley a fait de cette compétition, à l’instar de la Spengler, la Coupe de Suisse et le championnat, une des priorités de la saison…

 

Les renforts

 

«La Ligue des champions est la manière la plus efficace de se préparer avant le championnat», se réjouit le chef des Vernets, content du comportement de son groupe lors des deux premières parties. «Après trois semaines d’entraînement sur la glace, nous sommes plus avancés tactiquement que par le passé, constate le quinqua d’Hamilton. La raison est que je possède des joueurs de haut niveau et très intelligents.» L’Ontarien est heureux de ses renforts. «Tim Traber est pour moi une très belle surprise, au même titre que Dario Trutmann en défense, qui est très solide, se félicite-t-il. Au niveau des étrangers, je suis également satisfait de leur adaptation, ils sont déjà bien intégrés.»

 

Le cas Goran Bezina

 

Chris McSorley n’est pas mécontent de son premier coup de poker de la saison: celui d’avoir placé Goran Bezina, son ministre de la défense, en attaque aux côtés de De Agostini et Romy. «Pour l’instant, son job est de remplir les chaussures laissées vides par Cody Almond et il fait plutôt bien son travail», apprécie le boss, qui ne cache pas qu’il espère le retour de son Canado-Suisse, en test à Minnesota Wild. «On l’accueillera à bras ouverts, mais je souhaite surtout pour lui qu’il réussisse à trouver un contrat en NHL.»

 

L’ambition

 

La question, enfin, du pronostic le fait à chaque fois sourire. «Si je ne réponds pas que je veux terminer dans les quatre premiers, aller en finale et gagner le titre, je n’ai plus rien à faire dans ce bureau», se marre McSorley, qui possède les clés d’une belle voiture de sport…

 

Avantage Ge/Servette?

 

U Avant le départ pour la Suède, c’était hier aussi l’occasion d’évoquer le début du prochain exercice de LNA – reprise le 12 septembre à l’extérieur face aux Kloten Flyers – avec Chris McSorley. Au menu? Le principal changement à venir cette saison: à savoir l’agrandissement de la zone offensive de 1,53 m, offrant ainsi plus d’espace aux attaquants. «Les autres équipes parlent déjà d’une Geneva rule !» s’exclame le boss des Vernets, sourire en coin. La règle genevoise, donc.

Cette nouvelle mesure, adoptée cet été par Swiss Ice Hockey – sous l’égide de la Fédération internationale –, serait-elle à ce point-là propice au jeu de Ge/Servette? «C’est en tout cas ce que mes collègues entraîneurs veulent croire, lâche l’Ontarien. Je ne cache pas que notre système, porté très rapidement de bas en haut, peut faire du mal à nos adversaires. Il ne fait en tout cas nul doute que des joueurs comme Picard, Gerber ou encore Rivera vont se faire un malin plaisir à se ruer en attaque et sur le puck. Et ce encore plus que par le passé.» Une vision «terrifiante» pour les défenses, ose Chris McSorley.

Dans tous les cas, le chef de file des Grenat admet avoir décrypté «sous tous les angles», de longues heures durant, aux côtés de son entraîneur assistant Louis Matte, les nombreux nouveaux choix tactiques que peuvent apporter ces nouvelles dimensions de jeu. «Je pense avant tout que le premier bénéficiaire de cette nouvelle mesure est le public. Ce dernier devrait assister à plus de but. Les parties seront plus engagées et plus débridées.»

Premier élément de réponse aux Vernets, le 13 septembre, face à Lugano.