31 mars 2015

L’échec face aux Zurich Lions à peine digéré, Chris McSorley affiche déjà de grandes ambitions pour 2015-2016

 

Dans le vestiaire des Servettiens, il y a encore ces odeurs de hockeyeurs qui rappellent que samedi soir, les guerriers des Vernets sont allés au bout de l’effort avant de tirer leur révérence sur un gros coup de chapeau. C’est dans le bureau du chef, là où transpire surtout son téléphone portable, qu’on a mis Chris McSorley sur le gril.

 

«Marc Crawford, le coach des Zurich Lions, a su, avec Tallinder et Smith, limiter le rayon d’action de D’Agostini, soupire le boss. Et avec trois étrangers sur la touche, cela devenait vraiment compliqué…»

 

L’échec à peine digéré, le coach ontarien pense forcément déjà à la saison prochaine.

 

Chris McSorley, quel est votre bilan de la saison?

 

Quand on a appris, à la mi-juillet, que Cody Almond et Matthew Lombardi partaient tenter une aventure en NHL, on avait perdu presque un tiers du top 6 de nos attaquants. Avec les frères Pyatt et D’Agostini, trois joueurs de NHL, on a pu, malgré tout, accomplir de grandes choses en début de saison avec la Ligue des champions. Il faut aussi saluer le travail de toute l’équipe, qui a su s’adapter au forfait de Robert Mayer, blessé lors du premier match amical. Je tiens d’ailleurs à souligner les bonnes performances de Christophe Bays et Gauthier Descloux, mais aussi Mickael Fluckiger, Kevin Huber et Janick Schwendener venus à la rescousse quand il a fallu. Durant ces cinq mois difficiles, l’équipe a pu forger son caractère. Après notre succès à la Coupe Spengler, on a réussi ensuite à se mettre en bonne position avant les play-off. Je suis fier de ce que les gars ont accompli. Je reste persuadé que si on avait récupéré au moins la moitié de nos blessés, on aurait affronté Davos en finale. Le point positif est d’avoir découvert des perles comme Jeremy Wick, Douay et Impose, c’est la fondation du club.

 

Allez-vous garder la même ossature pour la future saison?

 

Par bonheur, presque tout le monde est sous contrat. On va amener de la jeunesse dans l’équipe tout en cherchant à renforcer le secteur défensif. Sur mon système de notation des joueurs, j’arrive à un total de 98 points: je n’ai jamais connu un meilleur résultat. Nos objectifs seront donc encore plus élevés la saison prochaine. Quand je parle à un nouveau joueur, il sait tout de suite à quoi s’attendre. Une saison de hockey chez nous, c’est comme une course de chiens. Ça commence vite et ça se termine sur le même rythme: à pleine vitesse.

 

Comment expliquez-vous toutes ces commotions: le fait de jouer très physique s’est-il retourné contre vous?

 

Je n’avais jamais vu ça de toute ma carrière. Maintenant il est vrai que lorsque tu joues physique, tu prends le risque de subir des commotions. Comme les joueurs adhèrent à ce jeu dur, forcément que le risque existe. Mais on va récupérer tous nos blessés à la reprise. Et j’espère bien qu’on ne connaîtra plus le même calvaire avec nos gardiens pour se retrouver très vite en position de force.

 

Allez-vous défendre votre trophée à la Coupe Spengler?

 

Si tu t’engages à y aller c’est une charge émotionnelle et physique assez importante. Je vais en parler avec mes leaders cette semaine et tenir compte de leurs avis. Nous irons voir ensuite Hugh Quennec et Christophe Stucki pour leur présenter notre position. Le fait que nous sommes de nouveau engagés en Ligue des champions va aussi pencher dans la balance.

 

Inti Pestoni portera-t-il le tricot grenat ailleurs qu’à la Spengler?

 

Il est encore sous contrat avec Ambri et franchement je ne le vois pas jouer avec un autre maillot en championnat. Là-bas, les Léventins seraient prêts à boucler le Gothard pour éviter qu’il s’en aille!

 

Gardienne de l’équipe de Suisse, Florence Schelling va-t-elle se mettre en cage avec les Aigles?

 

Ce n’est pas moi qui m’occupe de ce dossier, c’est à l’Association de Ge/Servette, à savoir Hugh Quennec et Jean-Philippe Paradis, de prendre la décision. C’est une très bonne gardienne capable de jouer avec des hommes, en première ligue, c’est certain. Maintenant, si la situation se présente, il est possible qu’elle vienne sur notre banc.

 

Un «gros» renfort suisse en défense (par Grégoire Surdez)

 

L’entraîneur a rangé son sifflet et son tableau pour enfiler son costume trois pièces de manager. Un effectif, «c’est un puzzle compliqué et chaque joueur est une pièce compliquée qui doit s’accorder avec les autres», dit-il. Tour d’horizon, secteur par secteur. Gardiens Au niveau des gardiens, Robert Mayer sera le No 1. Il sera secondé par Gauthier Descloux. Christophe Bays doit régler ses soucis aux hanches. Il pourrait ensuite reprendre le rythme de la compétition en LNB avant de réintégrer le contingent des Aigles. La défense Peu de changement à prévoir. Paul Ranger, la grosse erreur de casting de la saison écoulée, coûte cher. Surtout en tribune. Il devrait quitter les Vernets malgré un contrat valable encore un an. Chris McSorley est sur la piste d’un gros poisson suisse en défense. Le départ de Dario Trutmann n’est pas officialisé par le club mais il est acquis. Reste le cas Goran Bezina, toujours en suspens. L’attaque Avec une nouvelle saison chargée (championnat, Ligue des champions, Coupe de Suisse et peut-être Spengler), le contingent des attaquants sera bien fourni (16 joueurs). «On commencera la saison avec cinq étrangers», affirme le boss. Selon l’évolution du dossier de ce fameux gros poisson en défense, Ge/Servette misera sur cinq mercenaires attaquants. Une première tendance se dessine: Taylor Pyatt va officialiser sa retraite sportive. Alexandre Picard, peu utilisé, devrait trouver son compte ailleurs dans un championnat plus ouvert aux étrangers (Allemagne). Seul Matthew Lombardi est sous contrat. «Il sera apte dès la reprise», assure Chris McSorley. Le club a une option pour une saison supplémentaire pour Tom Pyatt. Elle devrait être activée. Une nouvelle entente sera proposée à Matt D’Agostini, l’une des priorités de l’Ontarien qui a aimé la montée en puissance de l’ailier. Reste donc deux perles étrangères à trouver.

 

Au rayon des joueurs suisses, pas de départs prévus pour l’instant. Rivera et Kast verront sans doute encore la vie en grenat. Joey Dupertuis et Auguste Impose iront s’aguerrir en LNB (Ajoie) tout en restant à disposition des Aigles en cas d’épidémie ou de blessures. L’avènement de Floran Douay et la venue de Damien Riat mettent un peu de pression sur Roland Gerber et Arnaud Jacquemet qui possèdent un contrat valable encore un an. Révélation de cette fin de saison, Jeremy Wick restera aux Vernets avec de nouvelles responsabilités. Tim Traber devrait redescendre d’un échelon.

 

Le transfert

 

Damien Riat de retour C’est la première annonce officielle de l’intersaison. Damien Riat est de retour aux Vernets. Pur produit de la filière de formation des Aigles, l’attaquant de 17 ans revient dans «son» club après une saison au Canada et une en Suède. Il s’est engagé pour trois ans. Chris McSorley ne tarit pas d’éloges à propos de ce joueur que l’on connaît peu, forcément.

 

«Damien est à la fois un talent «maison» et un véritable Genevois, dit-il. Lorsqu’il évoluait au sein du Mouvement junior, il était un des joueurs les plus dynamiques de sa génération. Damien est un des meilleurs joueurs suisses nés en 1997. Même s’il n’évolue plus à Genève depuis trois ans, nous avons continué à suivre attentivement son développement.» Le joueur au déjà solide gabarit (1m83, 78 kilos), parle de retour dans un club qui donne véritablement sa chance aux jeunes.