19 décembre 2017

De retour avec les Aigles, le portier s’apprête à garder ce soir la cage face à Ambri-Piotta. L’équipe d’où il a encore été rapatrié

 

La malchance des uns trace le destin des autres. Nouveau dicton. Il colle bien à Gauthier Descloux. À 21 ans, promis à un bel avenir, le gardien espérait du temps de jeu à Ambri-Piotta depuis la saison dernière déjà. Mais cette saison, entre les blessures de Mayer (avant la saison) et de Bays, c’est surtout auprès du club qui l’a prêté au Tessin qu’il en trouve. Rappelé une première fois pour assurer le début de saison des Aigles, il est de retour à Genève-Servette maintenant pour de bon. La Ligue n’autorisant pas plus de deux allers-retours, Descloux sera Grenat jusqu’à la fin de la saison cette fois.

 

C’est à Lausanne, avec la victoire du courage à la clé, qu’il a repris du service. Brillamment. Cela n’enlève rien aux efforts de Giovannini, notamment lors de la victoire à Lugano. Mais si une hiérarchie devait s’installer, alors Descloux serait sans doute le portier No 1 du moment. En attendant que le genou de Robert Mayer (ménisque) soit rétabli.

 

Et ce mardi soir, c’est… Ambri-Piotta qui se trouve sur le chemin des Aigles. Entre les Vernets et ses anciens coéquipiers, double dose de retrouvailles pour le gardien.

 

«Le plus important: jouer»

 

«Oui, il faut s’adapter, sourit-il. J’ai déjà vécu ça au début de la saison. C’est ainsi: de toute façon, le plus important, pour un jeune gardien, c’est de jouer. Je suis content d’avoir pu le faire pour les Aigles au début de cette saison déjà et je suis prêt maintenant à apporter tout ce que je pourrai, à nouveau.» Oui, mais sans possibilité de retourner ensuite à Ambri, le règlement l’interdit après une première «pige».

 

À en juger par sa performance à Malley, Descloux est prêt à bloquer les envois de ses ex-coéquipiers d’Ambri. Mais au juste, quel Genève-Servette a-t-il retrouvé à Lausanne?

 

«J’ai vu un système mieux en place qu’au début de la saison, assure-t-il. Je dirais que nous sommes dans une bonne dynamique. Bien sûr, le classement est très serré et nous n’aimons pas notre situation actuelle. Il faut se battre.» Et ne pas céder à la pression. Gauthier Descloux, un homme qui pourrait avoir quelques appréhensions? «La pression fait partie du jeu, coupe-t-il. Elle m’a toujours aidé, elle me rend alerte. Il faut la gérer, oui, mais c’est plutôt positif. Parce que la pression, pour moi, c’est vouloir bien faire. Et puis il faut aussi se dire que tous les matches seront décisifs pour la qualification aux play-off.»

 

Un classement si serré

 

Pas le temps de souffler, non. Entre le 10e, Lausanne, et le 3e, Zurich, il n’y a que neuf points. Inutile de dire que la bataille fait rage autour de la barre. C’est pour cela que Gauthier bosse dur avec Sébastien Beaulieu.

 

«Nous sommes allés le chercher pour qu’il nous porte, rappelle l’entraîneur des gardiens grenat. Parce que c’est son avenir de jouer en No 1 pour une équipe. Il doit profiter du temps de jeu qui lui est offert.»

 

Gauthier Descloux doit aussi jongler pour tout mettre à jour. Au Tessin, il louait un appartement à Bellinzone. «J’essaie de trouver quelqu’un pour reprendre le bail, lance le portier. C’est typiquement ce qui fait partie des choses désagréables: l’appartement, le déménagement, le leasing de la voiture.»

 

Autre souci, mais seulement esthétique: les couleurs qu’il porte. Son casque et ses jambières bleus. Une solution pourrait se dessiner prochainement.

 

Mais totalement en grenat ou pas, Descloux attend Ambri sans trembler. «Il faut bien rester frais mentalement, se concentrer, contrôler ses émotions.» Il faudra bien ça à Genève-Servette cette semaine, avant une pause de dix jours. Ambri-Piotta ce soir puis Kloten jeudi, les deux fois aux Vernets: autrement dit six points à engranger face au dernier et à l’avant-dernier. Avant un déplacement, le 22, à Zurich, d’où il faudra bien rentrer avec quelque chose dans la hotte. Rien ne sera simple cette saison.

 

Power-play

 

L’affiche Ge/Servette - Ambri-Piotta, patinoire des Vernets, coup d’envoi ce mardi soir à 19 h 45.

 

Les «opérés» Goran Bezina et Jonathan Mercier ont été opérés comme prévu. D’une rupture du tendon du biceps pour le premier, du ménisque pour le second. Cela s’est bien passé.

 

Les absents Outre Bezina et Mercier, les Aigles sont toujours privés de Gerbe, Mayer, Bays, Antonietti, Almond, Massimino et Hasani.

 

Craig Woodcroft de retour Il était coach assistant du Canada durant la Channel One Cup en Russie, la semaine passée. Woodcroft est rentré lundi après-midi. Tömmernes et Fransson sont aussi de retour.

Le mot de Matte et d’O’Leary En l’absence du boss, ce sont les adjoints Matte et O’Leary qui ont dirigé les opérations. Avec succès. «Nous restions en contact quotidien avec Craig et nous lui racontions comment nous voyions les choses, expliquent-ils en chœur. Surtout avec les blessures de Bezina et Mercier, il fallait réagir.» À Woodcroft de garder le cap maintenant.