4 octobre 2017

Les Genevois ont fait peine à voir, s’inclinant pour la troisième fois contre Fribourg, pour une cinquième défaite à l’extérieur

 

Instaurer du trafic devant le gardien, gratter des rondelles dans les bandes, aller là où ça fait mal et la mettre au fond. C’était en substance le discours des joueurs servettiens la veille avant ce nouveau derby. Les filets pouvaient commencer à trembler. Mais encore fallait-il, pour passer des paroles aux actes, rallumer la flamme. Comment s’y prendre pour redonner une âme à ces Aigles décidément bien moribonds lorsqu’ils quittent les Vernets. Cinq matches à l’extérieur, cinq défaites.

 

Face à un adversaire aussi indiscipliné et aussi amorphe, Fribourg Gottéron qui restait pourtant sur un week-end à zéro but et zéro point, n’en demandait pas plus pour se refaire une santé.

 

A l’image d’un Barry Brust, qui n’a pas trop été inquiété, les Dragons n’ont pas eu besoin de sortir le grand jeu pour renouer avec la victoire, leur troisième contre des Genevois toujours aussi faibles. Ils ont même inscrit cinq buts en un match, cela ne leur était pas encore arrivé depuis le début de l’exercice.

 

Changement laborieux

 

Inutile de réclamer le retour à la bande de Chris McSorley: l’ex-druide des Grenat ne reviendra pas. Ainsi en ont décidé les dirigeants de Ge/Servette, ceux qui tiennent les cordons de la bourse. Ils voulaient un changement. Ils l’ont eu mais force est d’admettre aujourd’hui qu’avec Craig Woodcroft, il s’opère laborieusement, la «sauce» peinant vraiment à prendre. Les Aigles se donnent beaucoup de peine, mais en ont terriblement et en font encore plus.

 

A Fribourg, les «blancs» ont été transparents, quasi inexistants. Goran Bezina, lui le taulier, a bien tenté de secouer le cocotier au milieu du deuxième tiers lorsqu’il a réduit le score (2-1), mais cela s’est avéré insuffisant. Tanner Richard a bien essayé de jeter l’allumette en direction de Barry Brust pour chercher à mettre de l’émotion dans ses rangs, mais là encore, si les Grenat ont bénéficié, grâce à son coup de poker, de cinq minutes de pénalité, rien n’y fit. Le jeu de puissance des Genevois est aussi pauvre que le reste.

 

Sans un Gauthier Descloux longtemps en état de grâce, puis avec Robert Mayer qui l’a relayé avec brio à mi-match alors que les Genevois avaient encaissé le quatrième but, la fessée aurait pu être bien plus lourde tant la domination fribourgeoise était impressionnante.

 

Sur des détails

 

«On a pris trop de pénalité, pestait Adam Hasani au terme de la rencontre. On savait que Gottéron était redoutable en power play et on les a laissés entrer dans le match.» Même en junior on vous explique qu’il faut éviter la «prison» en tout début de partie. Il a fallu moins d’une minute pour que Noah Rod soit envoyé au cachot et cent vingt secondes pour que Laurent Meunier ouvre la marque. Daniel Vukovic, qui n’a pas la confiance de son entraîneur, manque terriblement en box-play…

 

«Il nous a manqué aussi de force dans les duels, renchérit Adam Hasani. On en a perdu énormément. C’est sur ce genre de détail que le match s’est joué.» Le Servettien pourrait ajouter aussi de la substance tant cette formation est bancale. Ge/Servette a besoin au plus vite de se renforcer. Pour instaurer notamment de la concurrence entre des étrangers qui sont transparents. Cory Conacher est paraît-il libre sur le marché…

 

«Il est vrai que ce soir on a montré un mauvais visage et que cette défaite est humiliante, poursuit Hasani. Personne n’est heureux dans l’équipe, mais on sait que nous pouvons réagir. Nous avons deux matches importants en fin de semaine (Lugano vendredi et à Zoug samedi), nous devons nous remettre au travail.» Et commencer surtout à retrouver un jeu, une âme…

 

Infirmerie des Aigles Guillaume Maillard a passé une IRM lundi après-midi. Le jeune attaquant, qui avait gagné la confiance de Craig Woodcroft, souffre d’une déchirure aux adducteurs. Son absence est évaluée entre trois à quatre semaines. Il espère être remis à temps pour disputer les Mondiaux M20 fin décembre à Buffalo.