22 septembre 2018

Même s’il ne s’agit que du premier match de la saison, les Genevois ont été décevants à Bienne. Réaction attendue ce soir aux Vernets

 

Comment faire pour leur redonner de la vie et ce feu sacré qui a fait durant une décennie la légende des Grenat? On nous avait promis une formation physique, désagréable, méchante au possible, qui déménage et qui dérange, on a franchement été déçu.

 

Les mains dans le dos ou sur les hanches quand ce n’était pas sur ses lunettes, Chris McSorley a longtemps eu le regard hagard, perdu dans le vide, secouant la tête très souvent, incrédule. Comme s’il avait hérité d’un Rubik’s Cube entre les doigts: par où commencer? Par Johan Fransson, complètement à la rue sur les deux premiers buts? Le Suédois, qui ne met plus un patin devant l’autre, est inquiétant. Ou sur tous ses leaders qui n’ont pas répondu présent…

 

S’il a retrouvé un groupe qui n’aspirait à rien d’autre que de tourner la page d’une saison calamiteuse, avec un entraîneur hautain, caractériel et arrogant, le coach ontarien ne pensait pas que ses guerriers seraient aussi amorphes et autant perturbés sur la glace. À croire qu’en un an, ils ont tout oublié de ses principes, sa hargne et son fameux système. Même son chien, comme il l’a révélé à «Sport dimanche», est plus discipliné que ses Aigles.

 

Les vaines promesses et les belles paroles ont volé en éclats dans le Seeland. Que d’erreurs et quelle lenteur d’exécution. Trois jours après un match compliqué du côté de Viège, en Coupe, Ge/Servette a une nouvelle fois souffert ce vendredi soir à Bienne, dans une Tissot Arena où, il faut bien l’admettre, l’équipe du bout du lac n’est jamais très à l’aise.

 

Après un premier tiers où Robert Mayer a d’emblée été pris d’assaut, le visiteur n’a jamais été vraiment dans le coup, en mesure d’inquiéter de bons Biennois, en confiance; depuis l’arrivée la saison dernière de Törmanen, il se passe quelque chose de fort, de construit et de réfléchi, il y a tout pour séduire et réussir. Damien Riat a fait un bon choix.

 

«Je pense que de commencer le championnat à l’extérieur nous avait rendus un peu nerveux, plaidait le capitaine Noah Rod, à l’heure du réquisitoire. On n’a pas mis assez d’intensité et on s’est surtout beaucoup trop compliqué la tâche. Mais bon ce n’est que le premier match, on a une équipe pour faire quelque chose de bien.» C’est vrai, reste que ce Ge/Servette-là ne fait vraiment peur à personne.

 

«Il n’y a pas un joueur qui a échappé à ce naufrage ce soir, reconnaît l’adjoint Louis Matte. On avait chaque fois une seconde de retard dans l’exécution, c’est une très mauvaise performance d’équipe. Il va y avoir des changements dans les lignes samedi.»

 

Comme le «slame» Grand Corps Malade, on a tous en nous une bonne étoile, sauf qu’hier elle était bien planquée. «Contrairement aux Biennois, il y a tout à reconstruire chez nous, à commencer par l’état d’esprit», soupire Louis Matte, qui espère bien qu’il y aura plus de vie et de l’émotion ce samedi aux Vernets pour la venue de Fribourg…

 

13

C’est le temps, en minutes, qu’aura joué Tommy Wingels à Bienne avant de se tordre de douleur. Selon les premières nouvelles, l’Américain de Ge/Servette souffrirait d’une fracture de la mâchoire. Il a tout de suite été transporté à l’Hôpital universitaire de Genève où il devait passer des radios. On craint une absence de plusieurs semaines.