27.03.2015

Il n’y a plus trop de jus dans le moteur des Servettiens, qui risquent bien de vider une dernière fois leur coffre demain aux Vernets

 

Pourquoi faut-il cliquer sur «démarrer» pour éteindre son ordinateur? Quelle question! Les Servettiens n’ont, forcément, pas trouvé la réponse déjà qu’ils sèchent comme des malades sur l’énigme posée par les Zurich Lions depuis deux matches. Cela rend fou d’ailleurs Chris McSorley, cet homme qui hait plus que tout la défaite. Du coup, il a fermé son vestiaire à double tour une fois le nouveau couac de sa formation consommé. Les murs ont tremblé…

 

Pourquoi la roue a-t-elle tourné? Pourquoi cette baraka, si complice en début de série avec les Genevois, se trouve désormais dans l’autre camp? Pourquoi Lukas Flüeler, si fébrile lors des trois premiers actes, ne se couche plus aussi facilement devant les attaquants grenats? Pourquoi y a-t-il autant de commotions? Même Romain Loeffel, lui si souvent irréprochable, a craqué, en perdant la rondelle à la fin du deuxième tiers. Pourquoi Ge/Servette n’y croit plus?

 

Parce qu’ils ont compris qu’au bout du village il n’y a plus de maison. Ou alors une toute petite où scintille une dernière bougie qui s’éteint gentiment. C’en est probablement terminé de la belle aventure des Servettiens en direction du titre, même s’il y a eu un léger soubresaut lors du dernier tiers. A moins que ce ne soit le champion qui ait coupé la lumière. En effet…

 

Comme on pouvait le craindre la veille, le miracle n’a donc pas eu lieu hier soir du côté du Hallenstadion. Les nouvelles défections d’Alex Picard et de Noah Rod, s’ajoutant à celles de Matt Lombardi, de Taylor Pyatt, de Christian Marti et de Chris Rivera étaient vraiment de trop dans le camp des Grenat. Bien disciplinés, les hôtes ont tenu le coup durant cinq minutes, avant que, ironie de l’histoire, un gamin de 18 ans, Denis Malgin, ne réveille les Lions d’un petit ronron.

 

Le cœur des Servettiens, déjà fortement sollicité depuis le début des play-off, s’est arrêté de battre juste avant la fin du premier tiers. Le contraire eût été étonnant. Cette forte résilience qui avait notamment permis aux Aigles de vaincre la maladie (gastro-entérite), la malchance ou des iniques suspensions (Mayer, Wick), a ses limites. Les Zurich Lions, plus forts dans tous les compartiments de jeu n’ont même pas eu besoin de forcer leur talent.

 

L’instinct de survie, l’énergie du désespoir, cette grosse envie qui renverse des montagnes? Cela donne souvent des forces insoupçonnées à une équipe qui se retrouve au bout du gouffre, un patin dans le vide, avec l’obligation de s’imposer. Ce n’était donc pas le cas de Ge/Servette hier soir qui sait qu’il a encore une dernière chance d’apporter la touche «finale» demain aux Vernets. Mais les joueurs de Chris McSorley ont-ils encore du jus dans le réservoir? En restera-t-il suffisamment demain pour pousser le champion à un septième match?

 

Comme le disait Flavien Conne avant la rencontre, «il n’y a pas plus dangereux qu’une bête blessée». Mais si les Servettiens ont réagi lors du dernier tiers c’est pour finir en beauté demain devant leur public. Démarrer avant de s’éteindre…