21 mars 2017

L’Ontarien a rencontré ses dirigeants, qui lui auraient proposé un job à sa convenance…

 

Ce lundi matin, dans les sous-sols des Vernets, on entendrait presque une mouche voler. Dans cette patinoire d’un autre temps, ce silence est oppressant et l’atmosphère plutôt pesante. Comme l’impression de traverser un tunnel ou une voie sans issue qui n’annonce rien de bon. Il n’y a personne sur la glace pour la grattouiller ni la griffer. La Zamboni, cette machine qui refait la surface, est restée garée à sa place. Alors que les play-off se poursuivent, c’est Zoug qui recevra Davos mardi pour les demi-finales. Pas Genève. Il ne manque que le corbillard…

 

Habituellement, il y a des odeurs de vestiaires, de hockeyeurs qui ont transpiré. On les apprécie, ces relents de l’effort intense. Mais ce matin, rien. Cela sentirait même la rose. Un peu plus loin, dans le long couloir, la porte du bureau de Louis Matte (le coach adjoint), mais aussi de Patrick Emond (le chef des juniors Elite) et de Sébastien Beaulieu (l’entraîneur des gardiens), est entrouverte. Devant son ordinateur, l’assistant de Chris McSorley semble un peu ailleurs. Il a rencontré Hugh Quennec et Mike Gillis samedi, mais il ne pipera pas. La rumeur l’habillerait dans le costume du coach principal, mais il aurait refusé l’offre. «Je ne peux rien vous dire…»

 

Même Jimmy Omer, le chef matériel, ne sait rien. Ou plutôt si. Que Francis Paré est venu chercher ses affaires, qu’il est sur le point de prendre la route pour l’aéroport. Il retourne au Québec. C’est l’heure des au revoir. «Je vous souhaite un bon été, sourit-il. Peut-être que je serai là à la rentrée, peut-être pas.» Ainsi va la vie d’un sportif professionnel. Noah Rod revient, lui, de la salle de musculation. Il peaufine sa condition physique avant de rejoindre non pas les San Jose Sharks, qui ont un œil sur lui, mais l’équipe nationale. Damien Riat, qui aurait pu aller suivre un camp à Washington, a préféré aussi la sélection suisse, comme Robert Mayer, Romain Loeffel et Cody Almond. Ils sont attendus le 5 avril à Kloten. Avant de les défier lors des Mondiaux à Paris, ils affronteront, en amical, les Français le 8 à Amiens.

 

C’est alors qu’apparaît, comme par enchantement, Chris McSorley, avec son vélo, tout souriant. «La réunion, ce dimanche, avec Quennec, Gillis et Henning a été très constructive, explique celui qui assume encore les deux fonctions d’entraîneur et de manager. Ils nous ont observés durant un an et ils ont pu se faire une bonne vision de la situation. Il y a eu des critiques mais qui vont aider notre organisation à aller de l’avant. J’ai le sentiment qu’ils se préoccupent vraiment de l’avenir du club.» Va-t-il devoir quitter son poste d’entraîneur et ne conserver que son job de directeur sportif? «Je ne peux pas vous en dire plus pour l’instant, regrette l’Ontarien. Une annonce va être faite ces prochains jours.»

 

Sachant qu’une rupture de son contrat coûterait plusieurs millions au club, McSorley devrait certainement conserver son rôle de manager. Question: sera-t-il alors consulté pour choisir le profil du nouvel entraîneur qui sera sous ses ordres? Aux dirigeants de faire mouche…

 

«Sherkan» prêt à s’envoler!

 

Sherkan, l’emblématique pygargue à tête blanche de Ge/Servette, a-t-il effectué vendredi soir, jour de fête, son dernier vol aux Vernets? «Moi, je suis venu pour Chris McSorley il y a seize ans et j’ai toujours dit que le jour où il ne serait plus là, on s’en irait également, avoue Jacques-Olivier Travers, le fauconnier qui a fait de son «aigle» son MVP, la vedette des Grenat et l’image forte du club. On a commencé ensemble, on finira ensemble, renchérit le Français. Aux dirigeants, qui œuvrent dans son dos, de bien réfléchir car ce serait vraiment dommage de casser le jouet.»

 

Le Savoyard se souvient de ses débuts à Genève, lors de l’arrivée de McSorley, quand il n’y avait que 800 personnes à la patinoire. Un animal vivant qui ouvrait un match de hockey? C’était une première en Europe! «C’est Chris qui a amené cette ambiance dans la patinoire. Il faut lui rendre hommage, sans son idée et sa force de persuasion il n’y aurait jamais eu un aigle aux Vernets.»

 

Si le coach «emblématique» devait rester au club, Sherkan serait prêt à se faire encore et encore photographier avec ses nombreux fans et reprendre son envol aux Vernets…