6 avril 2016

Après avoir été opéré des deux hanches et une saison blanche, le gardien veut rester à Genève. Il va devoir se battre avec Mayer. Et Descloux…

 

Dans son regard un peu tristounet, il y a forcément des regrets. Mais aussi beaucoup d’envie. Celle de revenir à son meilleur niveau. Et d’oublier ce cauchemar. En un mot, tourner la page.

 

Samedi passé, lors de la cérémonie de fin de saison de Ge/Servette, Christophe Bays était de retour avec tous ses coéquipiers; pour remercier les supporters de leur soutien pendant toute la saison. Le gardien a même reçu un trophée de la part de Jimmy Omer, le chef matériel, saluant son état d’esprit exemplaire dans le vestiaire. Cette reconnaissance lui a fait le plus grand bien.

 

«Lors de la longue séance d’autographes (trois heures!), les gens m’ont félicité pour ce qu’on a fait, mais moi, sourit le sympathique rouquin, je n’ai pas fait grand-chose. Mais cela prouve qu’ils ne m’ont pas oublié, cela fait chaud au cœur.» Depuis son arrivée aux Vernets, il y a deux saisons, ce portier de 25 ans venu avec de grands espoirs de Lausanne a surtout été frappé d’une malchance tenace.

 

Dans l’ordre: déchirure du labrum acétabulaire et fissure au niveau du cartilage, une commotion, une contusion au visage (la carotide avait été touchée à la Spengler) et, au final, une opération des deux hanches l’été passé. «Un mois d’hôpital et la chaise roulante, ce n’était pas facile et cela a pris beaucoup de temps, soupire Christophe Bays. Je me suis alors posé beaucoup de questions sur mon avenir, avec un moral chancelant. Je ne m’en sors finalement pas si mal par rapport à ce que j’ai vécu.»

 

Vous n’avez plus rejoué depuis le 27 janvier 2015 (contre Fribourg, succès 5-4). C’est long…

 

J’ai cru, dans un premier temps, que l’opération avait été la pire expérience de ma vie. Mais au final, de voir jouer les potes sans rien pouvoir faire durant une saison dans les gradins ou devant sa télé, on se sent impuissant. Même lors d’une victoire tu ne peux même pas prendre du plaisir en tribune. Cinquante matches de championnat, la Ligue des champions et les play-off, c’est en effet très long et très stressant. Maintenant c’est une page qui se tourne. J’ai quatre mois pour me préparer physiquement et mentalement.

 

Durant ces mauvais moments, votre entraîneur, Sébastien Beaulieu, a été important…

 

Il est venu me voir à l’hôpital et m’a suivi toute la saison. Il sait que je me suis retrouvé sur une chaise roulante et que j’ai dû réapprendre à marcher. Quand je suis revenu sur la glace, il ne m’a mis aucune pression. Il a aussi servi d’intermédiaire avec Chris McSorley pour m’envoyer jouer à Ajoie. Il est clair que sans lui je n’aurais pas resigné. J’aurais même pu arrêter…

 

Mais ce match que vous auriez dû jouer le 11 janvier à Ajoie, vous avez dû y renoncer…

 

On avait vraiment élevé mon niveau durant la semaine et on s’était dit que c’était le bon moment pour franchir un stade. Mais le matin du match, les douleurs étaient trop fortes et j’ai dû jeter l’éponge. Mon corps avait besoin de plus de temps pour récupérer. Heureusement, j’ai un gros caractère, c’est ma force. Mais là, après cet épisode d’Ajoie, j’ai bien cru que c’était fini pour moi. C’est grâce à Sébastien Beaulieu si j’ai pu remonter la pente.

 

Avez-vous des certitudes que ce sera avec Ge/Servette?

 

J’ai un contrat avec Genève, mais je n’ai aucune certitude. J’espère juste que je vais pouvoir jouer la concurrence avec Robert Mayer, qu’on pourra continuer à travailler ensemble. Je l’apprécie énormément. Si on se tire la bourre vers le haut, ce serait parfait pour moi…

 

Avec Gauthier Descloux, brillant avec Ajoie, vous serez trois.

 

Gauthier a prouvé qu’il était un grand gardien, il l’a démontré dans le Jura. Il est jeune, travaille fort et a beaucoup de talent. Après, ce sera forcément au boss de choisir. Que va-t-il faire avec nous trois? A nous de prouver qu’on mérite l’une des deux places. Rester en LNA avec Genève, c’est mon souhait.

 

Vous avez un été pour redevenir le Christophe Bays d’avant.

 

Et même encore meilleur car je n’ai plus les mêmes gênes. L’opération a débloqué les articulations et j’ai gagné en amplitude, en souplesse. Je me sens vraiment mieux qu’avant. C’est ce qui me donne du courage de continuer. Au mois d’août, je me sentirai vraiment bien, sans trop de douleur.