20 décembre 2017

Les Aigles dominent Ambri mais perdent Gauthier Descloux. Si cela rigole sur le plan comptable, le sort s’acharne en ce mois de décembre…

 

Rien. Rien ne semble devoir être épargné à Genève-Servette durant ce mois de décembre. Ni le meilleur ni le pire. Comme si la joie comptable devait fatalement se contrebalancer de douleurs personnelles, de ces blessures qui frappent une équipe plus souvent qu’à son tour, déjà. Alors oui, cette victoire capitale contre Ambri-Piotta propulse à nouveau les Aigles au-dessus de la barre. Mais elle les bascule aussi dans le désarroi avec la blessure de Gauthier Descloux, comme pour faire un triste écho à celle de Bezina ou à celle de Mercier. Sans même parler de l’incertitude qui plane autour de la main de Tanner Richard, absent lors du dernier tiers hier soir…

 

Le sort est moche quand il s’acharne. Et il est particulièrement injuste pour le pauvre Descloux, héros malheureux de cette fin de match. Il avait déjà opposé son véto à Kostner dans un premier penalty. S’il se montrait pareillement intraitable face à Lhotak à la 57e, obligé de sortir le grand jeu dans ces troisièmes tiers que les Grenat négocient trop souvent sur la défensive, le portier s’écroulait aussitôt qu’il bloquait l’envoi du Tessinois.

 

Ischio-jambiers touchés

 

Ce sont ses premiers gestes désespérés qui ont glacé l’ambiance des Vernets. Il appelait à l’aide, étendu sur la glace, mesurant déjà sans doute le sérieux du problème. Selon les premières constatations, le gardien, qui venait tout juste d’être rappelé… d’Ambri, souffrirait d’une déchirure musculaire aux ischio-jambiers. Il a fini à l’hôpital pour des examens approfondis. Mais à voir la mine de Craig Woodcroft, de retour après le tournoi en Russie avec son Team Canada, cela ne sent pas bon du tout pour le prometteur Descloux.

 

Woodcroft dépité

 

«Je regarde la liste des blessés et des absents, soupire-t-il. Tellement de joueurs clés qui manquent… Bien sûr que si c’est sérieux, la question de prendre un gardien se posera. Dans ces circonstances, avec ce que traverse l’équipe et les points qu’elle arrive à faire, je lui tire le chapeau. C’est à mettre au crédit des joueurs. Malgré tout, les choses se mettent en place. On ne cherche pas des excuses, mais des solutions.»

 

Il y a aussi le cas Tanner Richard. Le top scorer des Aigles est devenu un élément indispensable. Avec Da Costa, il tire le groupe vers le meilleur et cette série de sept matches positifs n’est pas étrangère à l’élan donné par ces deux-là. Seulement, le buteur n’a plus griffé la glace lors de la dernière période. Il n’était même pas sur le banc. Une autre catastrophe de plus?

 

«Il a reçu un coup sur la main, nous n’avons pas voulu prendre le moindre risque», expliquait Craig Woodcroft. Richard aussi a filé à l’hôpital pour se faire ausculter. Les Genevois croisent les doigts, sans mauvais jeu de mots… Autant dire que Genève-Servette n’a pas pu fêter comme il l’aurait voulu ce succès si important. Face à un Ambri-Piotta guère reluisant, les Aigles ont dominé les débats sans partage ou presque durant les deux premiers tiers-temps. Le temps de prendre trois longueurs d’avance. Il aurait sans doute fallu un peu plus de sérieux par la suite, notamment dans ce dernier tiers. Parce que c’est là que certains petits relâchements ont failli coûter cher: 1-3, 2-3, un puck qui fuse… Il est là question de constance, sans laquelle tout se complique.

 

«Nous le savons, nous sommes une équipe qui doit être constante, on ne peut pas se faire l’économie de ces efforts, en permanence», assure Woodcroft.

 

Il serait bien aussi que le sort épargne de son côté un peu les Aigles. Parce que là, ça commence vraiment à faire beaucoup.