23 octobre 2015

A Malley, ce soir, il faudra compter sur le Suédois. Et aussi sur les autres leaders grenat pour bousculer le LHC

 

Autorité sur la glace, force tranquille en dehors. Johan Fransson est un joueur précieux, où qu’il se trouve. A 30 ans, il est désormais facile à reconnaître: il est le top scorer de Genève-Servette, un défenseur offensif qui fait parler la poudre. Un honneur qu’il vit calmement, sans se prendre la tête. C’est pour tout cela qu’il est très apprécié dans le vestiaire grenat. Pour cela aussi qu’il s’est parfaitement intégré.

 

Il rigole d’ailleurs volontiers de la curiosité, cette distinction de meilleur pointeur de l’équipe, lui qui est d’abord un défenseur.

 

Johan, le casque jaune vous va-t-il bien?

 

D’habitude, j’aime bien la couleur noire. Mais je dois avouer que le jaune commence à me plaire aussi.

 

Et comment vivez-vous le fait d’être top scorer de l’équipe?

 

Oh, je suis un peu surpris. C’est plutôt cool. Mais ce n’est pas un objectif en soi, pour moi. Il m’importe plus que Genève-Servette gagne en jouant bien que de savoir qui marque. De toute façon, à chaque match, dans le vestiaire, je dis que c’est la dernière fois que je porte ce casque.

 

Mais vous l’avez touj ours, et depuis de longues semaines déjà: un défenseur si performant, est-ce une conséquence du système de jeu des Aigles, cette saison?

 

Peut-être, oui. Nous, les défenseurs, devons suivre le rush offensif. Cela aide donc pour marquer. Il y a également le fait que je me sens de mieux en mieux avec ce groupe. Mais nous devons encore progresser.

 

Justement: Genève-Servette est capable de tenir la dragée haute aux grosses écuries du championnat, mais aussi d’avoir des passages à vide inquiétant, parfois. Pourquoi?

 

C’est vrai, parfois on perd le fil du match. Nous produisons un jeu solide, nous jouons vraiment bien et d’un coup, nous commettons une erreur qui peut faire basculer une rencontre du mauvais côté. Alors pourquoi? Personne ne fait exprès de faire des fautes, mais il faut les minimiser, c’est sûr. Il y a des hauts et des bas, difficilement explicables: à nous d’évacuer ça de notre jeu pour garder un niveau supérieur, plus constant, sur soixante minutes.

 

Ce système est exigeant, physiquement: est-ce un problème?

 

Non. Nous nous sommes préparés pour cela avant la saison et c’est ce qui nous permet de mettre en place ce système. Non, il faut être plus performant encore. Je ne suis pas forcément satisfait de toutes mes prestations. J’en veux toujours plus. Mais je ne suis pas inquiet pour la suite, nous sommes sur le bon chemin. Ce contingent a du potentiel et un immense esprit d’équipe règne, comme je n’en ai pas souvent vu.

 

Quel est votre rôle, celui d’un leader qui peut conseiller les plus jeunes?

 

Je me vois comme quelqu’un qui doit montrer l’exemple, pourquoi pas. Mais je sais que je peux apprendre encore beaucoup, y compris des jeunes qui m’entourent. J’ai l’esprit très ouvert.

 

On vous sent très serein. C’est votre nature?

 

Oui, sans doute. Je ne suis pas un mec compliqué dans la vie de tous les jours. Ou alors sur la glace seulement… Sinon, je suis comme cela avec ma femme et mes trois enfants aussi: pas compliqué à vivre. Je ne suis pas du genre à faire des plans en me disant: tiens, il faut que je me comporte comme ci ou comme ça.

 

L’objectif de Johan Fransson avec Genève-Servette, cette saison et ce soir déjà, contre Lausanne?

 

Gagner, en équipe. C’est encore la meilleure sensation qui soit: bien jouer ensemble et récolter la victoire. Garder un niveau élevé de performance. Après, tout est possible et c’est bien agréable… 

 

«Je ne suis pas satisfait de mes attaquants»

 

On connaît ses colères froides ou ses bouillants emportements, c’est selon. On sait aussi toute la passion qui l’anime. Alors on devine un Chris McSorley tiraillé entre deux sentiments depuis le début de la saison, avec un Genève-Servette qui alterne le bon et le moins bon.

 

Une statistique d’abord: les Aigles sont à ce jour les meilleurs de la ligue en power play. Mais ils sont aussi parmi les plus performants en box play. Autrement dit, dans les situations spéciales, pas de problème à l’horizon, les Grenat savent gérer les situations.

 

C’est donc à cinq contre cinq que les soucis peuvent exister. Et là, Chris McSorley ne fuit pas ses responsabilités. «Oui, mettre en place le jeu à cinq contre cinq, c’est ce qu’il y a de plus simple pour un entraîneur, normalement, lance-t-il. Alors oui, il faut des améliorations et je le dis déjà: le soleil arrive! Euh… enfin, j’espère qu’il arrivera très vite…»

 

A la veille d’un match face au si hermétique système lausannois, l’annonce vaut son pesant de cacahuètes. Surtout pour un Genève-Servette qui a encore trop tendance à s’égarer dans le contenu de ses matches.

 

«Nous avons un peu tendance à nous tirer une balle dans le pied au pire moment, admet l’entraîneur. Nous offrons des chances à l’adversaire, il faut le corriger. Nous jouons un hockey agressif, mais il faut encore trouver le bon équilibre.»

 

Avec Fransson en top scorer et Loeffel qui le talonne, les Aigles auraient aussi besoin d’attaquants au diapason. On pense à D’Agostini, Romy, Slater ou Pyatt, ceux qui sont le plus appelés à montrer le chemin.

 

«Je ne suis pas satisfait de mes attaquants, de ceux sur qui je dois compter, tranche McSorley. Il faut qu’ils prennent leurs responsabilités, l’équipe a besoin de ses leaders offensifs au top. Mais je crois dans ce groupe.»

 

Il le faudra pour se frotter au LHC, ce vendredi soir à Malley. Comment bousculer les Vaudois? «Ils jouent pour ne pas perdre, plus que pour gagner. Ils ne nous donneront rien, pas le moindre centimètre carré de glace, prédit McSorley. Alors il faudra peut-être savoir se défaire du puck pour le pousser dans des zones intéressantes pour nous.»

 

Un peu de billard avec les bandes, à Malley. Il faudra tout tenter pour que la machine défensive vaudoise se grippe… 

 

Power play

 

L’affiche Lausanne HC - Ge/Servette, 19 h 45 à la patinoire de Malley. Lausanne est septième au classement, les Aigles sont huitièmes, à égalité de points avec eux mais classés derrière pour la confrontation directe.

 

L’effectif Rubin est suspendu un match à titre provisoire. Pedretti prendra sa place. Lombardi, Almond. Vukovic, Traber, Picard et Bays sont blessés. Du côté de Lausanne, Augsburger, Herren, Bang, Fischer et Ritz manqueront à l’appel, blessés.

 

Revanche à prendre Entre le GSHC et le LHC, les liens sont cachés ou évidents, cela dépend à quel niveau… Il n’en demeure pas moins que les Aigles ont trop souvent de la peine à forcer la serrure du coffre-fort vaudois. De quoi faire le dépit des supporters grenat qui seront dans l’antre de Malley, ce soir. Un coup de pouce des Aigles leur ferait plaisir, histoire de prendre une revanche…

 

Le mot de McSorley: «Il y aura 9000 fans derrière l’équipe de Lausanne, cela représente sans doute le pire environnement pour nous dans ce championnat et le LHC est une équipe très bien coachée.» Chris McSorley prépare-t-il le terrain? Ou se propose-t-il de planter le décor pour mieux savourer un succès de prestige? Réponse ce soir à Malley.