31 août 2015

Les Aigles n’ont jamais trouvé la solution pour battre le portier norvégien. Ils iront chercher la qualification jeudi à Hamar. Ou à Prague

 

Une grosse poche de glace sur un œil qui va petit à petit noircir, Noah Rod soigne les stigmates du combat qui l’a renvoyé, peu avant ses camarades, aux vestiaires. Il n’y a pas que dans les gradins qu’il faisait chaud samedi soir. Dans le sanctuaire des Aigles, ouvert à la presse à l’occasion des rencontres de Ligue des champions, l’ambiance n’était toutefois plus aussi chaleureuse que quelques minutes auparavant dans la patinoire. Ou qu’une semaine plus tôt après le succès des Grenat face à Sparta Prague. «Il a tapé fort, le bougre!»

 

«C’est de ma faute!»

 

La soirée n’a pas été seulement compliquée pour le jeune centre genevois, qui s’est attaqué à du lourd. En plein sauna des Vernets, Genève-Servette s’est fait refroidir par une coriace formation de Starhamar Hamar, diablement efficace et réaliste. «Le premier but, c’est de ma faute, s’excuse Daniel Vukovic, de retour au jeu après avoir été opéré cet été du ménisque du genou droit. Mais ce n’est pas fini. La semaine prochaine, là-bas, on va corriger deux à trois petites choses. Ce sera un match différent.»

 

Que le sympathique défenseur des Aigles, qui n’a ressenti aucune douleur, se rassure: ce n’est pas lui qui a tourné autour du pot devant le portier Robert Hestmann aussi redoutable qu’un Cristobal Huet lorsqu’il vient aux Vernets… Victorieux de manière inespérée la veille à Prague, les Norvégiens ont su surfer sur la vague du succès en s’appuyant sur l’incroyable état de grâce de leur ange gardien, véritable mur dans sa cage. «Il a dû aller à l’église ce matin, soupirait Chris McSorley à l’heure du sermon. Tout ce qu’on a envoyé dans sa direction, il l’a arrêté. Quand ce n’était pas ses poteaux qui venaient à son secours…»

 

Le boss n’en a donc pas voulu à ses hommes, si ce n’est qu’ils n’ont juste pas trouvé la solution pour faire sauter le verrou. Un avis que corroborait son adjoint, Louis Matte, qui avait vu juste la veille lorsqu’il parlait d’un adversaire sans faiblesse. «Dans l’ensemble, on n’a pas livré un mauvais match, mais il arrive parfois que le puck ne saute pas en ta faveur, que les rebonds soient défavorables, tu tires sur le gardien ou sur la transversale, philosophe le Québécois. Et puis, on est tombé sur un Storhamar gonflé à bloc qui, à la suite de son succès acquis dans les dernières secondes la veille, avait un esprit de conquérant.»

 

Au départ de l’action, il y avait Larrivée, et au final, Gustafsson avant que les visiteurs n’offrent, au nom De la Rose, un bouquet plein d’épines aux Genevois. «On a raté nos chances lors de nos quatre power play au premier tiers alors que les Norvégiens avaient les jambes lourdes, regrette Arnaud Jacquemet. On aurait dû marquer à cet instant, mais, malheureusement, cela ne voulait pas rentrer.»

 

31 tirs à 20!

 

Seize tirs au cours des vingt premières minutes, neuf au tiers médian et six dans le troisième contre seulement 20 aux Vikings: il y a forcément des regrets. «En ouvrant le score, le match aurait probablement été différent, car Storhamar n’aurait pas pu spéculer sur les contres, estime le Valaisan. Maintenant, on n’est pas allé là où ça fait mal pour gagner des rebonds. Pour marquer, il n’y a rien de gratuit. C’est une bonne leçon pour la suite.» A méditer.

 

La suite, c’est jeudi dans l’antre olympique de ces Dragons pratiquement qualifiés pour le prochain tour. Puis samedi prochain à Prague. «On a les cartes en main, lâche Chris McSorley. Si on bat Sparta dans le temps réglementaire, on est qualifié.» Avant cela, Noah Rod va retrouver Scott Hotham sur la glace de Ol-Amfi. «On ne va pas lâcher l’affaire», promet Romain Loeffel, prêt, lui aussi, pour un nouveau combat…