10 mars 20107

Les Servettiens, battus 5 à 1 à Zoug, ont craqué après à la fin du premier tiers. Mais Cody Almond est sûr qu’ils peuvent encore se qualifier

 

Evidemment, dans le sport, il y a parfois des choses qui ne s’expliquent pas, des miracles qui arrivent une fois dans une vie. Des équipes d’exception qui trouvent on ne sait où des forces insoupçonnées pour renverser en quelques minutes une situation désespérée. Depuis mercredi soir et l’exploit au Camp Nou du grand Barça, tout le monde a eu la preuve que rien n’est impossible.

 

Mais si les Servettiens sont désormais menés 3 à 0 en quarts de finale des play-off par Zoug, force est de constater que les joueurs de Chris McSorley, qui ont une fois de plus perdu leur pari, n’ont, eux, absolument rien d’un rouleau compresseur comme peut l’être le Barcelone de Neymar et de Messi. Contrairement à l’équipe servettienne qui avait réussi à remonter, en 2010, une situation tout aussi mal engagée en quarts de finale contre Fribourg Gottéron (1-3), on ne voit pas ce groupe réussir un même exploit. Comme a titré notre confrère de L’Equipe après l’élimination du PSG, ce Genève-Servette, de par son jeu et son comportement, était inqualifiable. «Ils ont été à la hauteur de rien et en dessous de tout», aurait ajouté Vincent Duluc dans le quotidien français.

 

Battus au «sprint» après deux crevaisons évitables samedi lors du prologue, lâchés mardi lors de la première ascension aux Vernets, les Genevois n’avaient plus trop le choix s’ils voulaient revenir sur la bonne échappée. Avec le retour de Francis Paré dans le peloton, les Aigles avaient pourtant cette fois-ci dans leur groupe un leader capable de rouler avec un gros braquet. Mais pour réussir un tour de force, il aurait fallu éviter un nouveau saut de chaîne au moment où les Zougois ont accéléré sur la première difficulté de la soirée.

 

Si les visiteurs avaient commencé la partie comme lors du premier acte, avec de bonnes intentions, l’illusion n’aura duré que vingt petites minutes. Ou plutôt 19’30’’, avant que le colosse Timo Helbling ne trouve l’ouverture dans une forêt de jambes. Les Servettiens auraient pu rejoindre le vestiaire avec ce petit but de retard, mais après la boulette de Daniel Vukovic samedi, le tir de Tim Traber sur la latte dans la foulée en prolongation, la faillite collective du match No 2, c’est cette fois-ci Robert Mayer qui a perdu ses nerfs. Si le portier genevois avait été irréprochable dans sa cage jusque-là, notamment à plusieurs reprises lorsque le visiteur s’est retrouvé durant deux minutes à cinq contre trois (13e), sa sortie intempestive dont il a le secret à moins d’une seconde du premier gong a eu l’effet d’un gros coup sur la tête au moment de la sirène. La chance, c’est comme un peloton du Tour de France, on l’attend longtemps et ça passe très vite! «Robert n’avait pas le droit de lâcher le puck ainsi, son erreur est lourde de conséquences», s’insurgeait un Chris McSorley qui en voulait aussi à M. Wehrli pour avoir sifflé autant de pénalités. «Nous étions les meilleurs à cinq contre cinq», pestait encore l’Ontarien. Il est vrai qu’après avoir profité de l’erreur de Mayer, David McIntyre s’est ensuite régalé à deux reprises en supériorité numérique avant que Reto Suri ne pose, lui aussi à… quatre contre cinq, la cerise sur le gâteau.

 

Même si, comme le répétait Johann Morant ce jeudi, «le dernier point est toujours le plus compliqué à marquer», on imagine mal comment ce Ge/Servette, mené 3-0, pourrait renverser la série.

 

«Si Barcelone peut marquer six buts, pourquoi ne serions-nous pas capables de renverser cette situation?» s’exclame Cody Almond. S’il le dit…