17 septembre 2014

Les Grenat, qui menaient 4 à 1 après 24 minutes, se sont fait peur face à Bienne avant de préserver l’essentiel aux tirs au but

 

Trois à zéro après 14’ 15”, puis 4 à 1 après 23’ 44”: Bienne semblait mûr pour la camisole et une grosse fessée. Mais comme samedi face à Lugano, les Genevois, qui avaient tout pour s’offrir un succès sans histoire devant leur public, n’ont pas été suffisamment solides, incapables qu’ils ont été de tuer le match, d’enfoncer le clou quand il le fallait. Qui a dit syndrome du deuxième tiers?

 

Ge/Servette a dû se contenter finalement d’une petite victoire après les tirs au but. Merci Juraj Simek (enfin), Romain Loeffel et, surtout, Christophe Bays.

 

En se déplaçant aux Vernets, Kevin Schläpfer et les Biennois redoutaient ce jeu physique, viril, à l’agressivité toujours à la limite, même si le coach seelandais avouait, dans le Journal du Jura du jour, que ses joueurs étaient préparés à relever ce challenge physique. «Face à ce type d’adversaire, les arbitres doivent sévir tout de suite, ce sont eux qui décident du sort d’un match contre Genève…» Mauvais joueur, le coach du Stade de Glace? Même les directeurs de jeu n’avaient rien à redire après un tel début de match des Grenat, qui évoluaient sur du velours.

 

Qui a éteint la lumière?

 

Louis Matte, l’adjoint de Chris McSorley, a eu alors cette réponse magnifique: «Avec 20 plombiers, on n’a pas d’électricité!» Mais qui a ensuite éteint la lumière?

 

A vrai dire, Genève-Servette n’avait pas eu besoin d’employer la manière forte pour remettre, dans un premier temps parfait, cet outrecuidant visiteur à l’ordre. Il avait suffi de lancer dans la bataille un certain Alexandre Picard…

 

Du côté de Bienne, on le craignait d’ailleurs comme la peste le «furieux No 81» et sa réputation de mauvais garçon. Mais cet homme qui cherche systématiquement des crosses est resté sage comme une image. En tribunes lors des deux premiers matches de la saison, le chouchou des Vernets avait surtout plein de fourmis enfouies dans ses patins prêtes à jouer, cette fois-ci, les cigales.

 

Le Québécois a eu d’emblée l’envie de brûler la glace, permettant ainsi à Ge/Servette de mettre rapidement le feu à cette partie, de prendre rapidement ses distances. Avec deux buts en six minutes, le «cinquième élément» de McSorley avait profité du refroidissement de Matt D’Agostini pour réchauffer le cœur des fans grenat. Avec, en prime, un missile à la ligne bleue de Romain Loeffel en power play et les Aigles semblaient avoir fait la différence (3-0) lors du premier tiers déjà. La suite n’aurait dû être qu’une formalité.

 

Méchants, les Servettiens?

 

Finalement, pas tellement que cela. Il a suffi, comme en Ligue des champions face à Villach ou samedi dernier au deuxième tiers face à Lugano, qu’ils lèvent le pied. Que le remuant Tim Kast, qui en voulait autant que Picard, s’en aille deux fois en cachot pour que Bienne revienne dans le match. «Moi qui ai évolué à Genève, je sais très bien comment ça se passe! C’est une équipe qui joue intense, très physique et qui patine beaucoup, relevait avant le match Eliot Berthon, parti cet été dans le Seeland. On le sait, on l’a vu lors de notre match amical livré à Champéry, ce qui nous attend ce soir. Ce ne sera pas une surprise, ni pour moi ni pour mes coéquipiers. Cela va être un match assez intense!»

 

Il ne devinait pas que les Grenat feraient preuve d’autant de suffisance... «Je me sens bien à Bienne», sourit Berthon, qui se trouvait sur la glace lorsque Kamber a égalisé, jetant un froid dans la patinoire. Arnaud Jacquemet (33e) puis Taylor Pyatt (59e) auraient pu éviter cette prolongation et les tirs au but, mais il était dit que ce Ge/Servette, qui avait mis la gomme avant de s’effacer, serait bien gentil avec Bienne ce mardi soir, avant que Christophe Bays, Juraj Simek et Romain Loeffel ne sauvent la fa(r)ce dans l’épreuve des tirs au but.

 

Face au Dragon, il s’agira à l’Aigle d’éviter un tel relâchement ce vendredi à Fribourg, histoire d’éviter une fessée…