4 septembre 2015

Les Aigles ont buté devant la cage norvégienne. Pour continuer la route en Ligue des champions, ils doivent s’imposer en République tchèque

 

Il ne pouvait pas la rater. Cette boule, la noire, sa dernière, il l’a rentrée comme un chef. Or contrairement à Chris McSorley, impérial, la veille autour de la table de billard de l’hôtel, ses joueurs n’ont pas eu la même réussite. En séchant une fois de plus devant leur copie, ils ont manqué une belle occasion de se relancer dans la patinoire de Storhamar.

 

Comme ce fut le cas samedi aux Vernets, les Genevois n’ont pas trouvé le moyen, dans un premier temps, de tromper la vigilance du portier des Norvégiens, Oskar Ostlund se montrant tout aussi intraitable que son alter ego Robert Hestmann qui avait brillé, lui, à Genève.

 

Après avoir dominé durant le premier tiers, les Servettiens ont fini par voler en éclats. Comme par désenchantement. «On a été bons sur beaucoup de choses, mais pas dans le dernier geste, du coup on s’est battu contre le score tout le long, peste le coach ontarien. Nous étions pourtant tous très confiants avant le match, mais à force de patiner dans la boue, on a fini par perdre pied moralement…»

 

Affaire ratée

 

Ils ne pouvaient pas rater ça. Une cage vide. Mais le puck noir est resté collé dans les tentacules de Norvégiens plutôt bons et euphoriques et il n’en fallait pas plus pour que l’Aigle cale à Hamar. Le visiteur, qui s’imaginait se remettre sur de bons rails avant son déplacement en République tchèque, a raté son affaire. Il aurait fallu aller là où ça fait mal, là où on gagne des rebonds, des duels, un match. Comme cinq jours plus tôt, cela n’a pas été le cas. C’est donc samedi à Prague que tout se jouera dans ce groupe M de la Champions hockey League. Les Grenat devront s’imposer, et ce dans le temps réglementaire, s’ils entendent se qualifier pour les seizièmes de finale. «Nous avons le dos au mur et c’est là que nous verrons le caractère de nos joueurs.» Chris McSorley a poussé un gros hurlement dans le vestiaire avant de convoquer ses leaders dans son local.

 

Titularisé à la place de Robert Mayer, ménagé en vue de la rencontre de samedi «chez lui» à Prague, Gauthier Descloux ne pouvait pas manquer, lui non plus, cette belle opportunité. Malgré cinq buts encaissés, le jeune international juniors, qui selon son entraîneur Sébastien Beaulieu a le niveau de LNA, a su se montrer malgré tout à la hauteur de l’événement. Le goalie qui avait déjà brillamment relayé en mars le tchéco-davosien lors des play-off face à Lugano, a relevé le défi avant que ses coéquipiers ne l’abandonnent à son triste sort. «Ce n’est pas le premier but qui nous a fait mal, mais les 3e et 4e, remarque le portier, conscient que ses potes marchaient sur des oeufs devant le filet. On ne pouvait pas se permettre de rater devant la cage vide…»

 

Jusque-là, dans une patinoire qui avait accueilli le patinage artistique durant les Jeux de Lillehammer, il avait séduit le jury par son style et son talent naissant. Que ce soit devant Romild (2e), Hotham (5e), Skatdsdammen (6e), Gustafsson (13e) ou Reichenberg (17e), il a longtemps permis à ses copains de rester dans le match.

 

Oublier la défaite

 

Avant que «G Baby» ne capitule sur le tir canon de Reichenberg juste avant la première pause. Après que D’Agostini (7e et 10e), Pyatt (11e) et Lombardi (19e) eurent flirté avec l’ouverture du score, cette réussite a libéré ensuite des Viking. «Après avoir analysé nos erreurs, chacun doit oublier cette défaite et donner le meilleur de soi-même samedi», renchérit Gauthier Descloux, le seul à surnager hier soir. Comme l’a écrit un jour Agatha Christie, ce n’est pas parce qu’un problème n’a pas été résolu qu’il est impossible à résoudre. A méditer pour des Servettiens qui n’ont plus le choix. Cette fois-ci, ils ne pourront plus la rater..