21 novembre 2015

Les Genevois, en pleine confiance, ont pris les Vaudois à la gorge pour s’offrir un septième succès d’affilée. Au tour de Fribourg…

 

Dans le vestiaire, la sono crache à fond de l’electro. C’est soir de fête aux Vernets. Genève-Servette est toujours en pleine euphorie. Alors, comme le chante Stromae, on danse. Des fans, VIP privilégiés, profitent de ce moment intime où des flashes crépitent. Les joueurs, ces héros, savourent. Ce n’est pas tous les soirs qu’ils bat tent Lausanne…

 

C’est bien connu, le derby ne se joue pas, il se gagne. Par n’importe quel moyen. Tous les coups, ceux que le règlement ne punit pas, sont permis. Et cette saison, les Servettiens les avaient toutes perdues, ces parties-là. Pire encore: à chaque fois qu’ils avaient la visite de leur voisin lémanique, c’était toujours la même histoire avec un gros sentiment d’impuissance à la fin.

 

«Tous ensemble»

 

Or ce n’est pas parce qu’un problème n’a pas été résolu qu’il est impossible à résoudre. Après avoir fait toute une montagne de cet outrecuidant visiteur, Ge/Servette a enfin trouvé la solution et le moyen de relever le col. «Pourtant, ce matin à l’entraînement, ils m’ont fait un peu peur», craignait le président Hugh Quennec au terme d’un premier tiers abouti. Mais c’était un de ces moments phares de l’hiver où les acteurs les plus lumineux ont brillé «tous ensemble» sous les projecteurs.

 

Il y a bien longtemps qu’on n’avait plus vu ça aux Vernets, pratiquement un an. Le Lausanne HC, cet empêcheur de tourner en rond, qui s’imposait toujours contre les Genevois, s’est fait danser sur le ventre. Comme le 4 décembre 2014, 3 à 0. «On savait pourtant qu’il fallait être prêt contre ce Ge/Servette là, pestait le capitaine John Gobbi. Il ne fallait pas commettre d’erreurs et voilà…»

 

Les Vaudois, pris à la gorge, étouffés, archidominés, se sont pliés au diktat, exigence imposée par un adversaire en pleine confiance, plus fort, tout simplement. Depuis le 20 octobre, date de leur dernière défaite face à Fribourg, les Aigles volent sur la glace. A l’image d’un Jonathan Mercier qui marque les yeux fermés pour son 600e match en LNA, d’un Robert Mayer auteur de son troisième blanchissage et qui évolue sur un nuage: les Grenat sont actuellement inarrêtables. Même durant vingt secondes à trois contre cinq (38e), rien ne pouvait rentrer!

 

Première pour Lombardi

 

A vrai dire, les hommes de Chris McSorley ont réussi le début de rencontre idéal face à ce genre d’équipe. Plonger la tête la première sur sa proie avec l’intention de frapper un grand coup: il était indispensable de marquer d’entrée avant de se mettre au show. Cinq minutes ont suffi à Noah Rod et Damien Riat pour briser le mur lausannois avant que Matthew Lombardi, qui retrouve gentiment son coup de patin dévastateur d’il y a deux ans, ne batte enfin, lui aussi, Cristobal Huet. Cela ne lui était encore jamais arrivé. «Marquer trois fois contre lui, c’était un grand défi et on peut être fier, jubile le Canadien. La manière avec laquelle on joue présentement, avec quatre blocs solides, la vitesse de Rod, de Riat et cette confiance, on en profite.» Kevin Romy aussi: «Chacun joue pour l’autre et on évolue discipliné, c’est un plus», explique le Neuchâtelois, conscient qu’avec cette confiance on renverse des montagnes. Mais, prévient l’attaquant, avant que les Aigles ne s’envolent ce soir à Fribourg, il s’agit de rester concentré.

 

«Ce ne sera pas facile là-bas, soupire Lombardi. A nous de jouer comme ce soir…» Les Genevois restent sur sept victoires d’affilée et ne sont plus qu’à deux succès de leur record de la saison 2012-2013…