13 mars 2017

A l’image de tous ses coéquipiers et de son coach, le défenseur de Ge/Servette a quitté les quarts avec plein de regrets. Zoug peut rêver du titre

 

Comme l’a joliment écrit Vincent Duluc dans L’Equipe, au lendemain de la désillusion du PSG à Barcelone, «il ne fallait pas monter aussi haut si c’était pour redescendre aussi bas». Comme les Parisiens, Ge/Servette, qui rêvait de titre, a été incapable d’extraire de la lumière de cette nuit noire, pour tomber sur plus fort, un Zoug mieux préparé, plus discipliné, plus chanceux aussi.

 

Mais si on ne refait pas l’histoire, ce n’est pas samedi que les Aigles, qui ont été plutôt bons durant le premier quart d’heure, ont perdu leurs derniers espoirs. C’est bien avant ce deuxième tiers qu’ils ont battu de l’aile. Bien avant que Tobias Stephan nous rappelle qu’on voulait lui ériger une statue aux Vernets avant qu’il ne parte pour Zoug.

 

Comme lors des deux dernières sorties des Grenat, le cœur n’y était plus vraiment sur la glace, à l’image d’un Chris McSorley amorphe et semble-t-il résigné derrière son banc. Après le cinquième but marqué par Diem, les fans étaient visiblement fâchés. «Nous, on ne va pas reprendre l’abonnement», remarquaient même une quinzaine de fidèles.

 

Un gros coup de poignard

 

A l’heure des regrets, il y a ces gestes gratuits qui, au final, ont coûté vraiment très cher. Il y a eu, surtout, lors du premier acte, ce gros coup de poignard de Raphaël Diaz à sept secondes de la fin, après un puck mal maîtrisé de Daniel Vukovic derrière la cage de Mayer. Ge/Servette aurait dû gagner 2 à 1. Ou 3-2 si Tim Traber n’avait pas ajusté la latte alors que le but était vide. Outre la faute stupide de Jonathan Mercier dans la foulée qui a amené un premier point inespéré pour les Zougois, que de regrets avant tout le reste, dont les sorties manquées de Mayer au match No 3, qui a craqué nerveusement juste après un deuxième épisode cauchemardesque au niveau collectif.

 

Avec des si…

 

On le savait, un succès dans une série de play-off tient souvent à un coup du sort, à des détails. Et le premier match a vraiment fait mal aux Servettiens. Comme le confirmait Chris McSorley samedi, une fois son équipe (déjà) éliminée, ses hommes ne se sont jamais remis de ce match No 1, il y a neuf jours. «Je suis convaincu que si nous avions pu gagner cette première rencontre, nous aurions eu les moyens de mieux négocier la suite», lâchait, dépité, l’Ontarien. Et oui, avec des si…

 

Derrière, Zoug, mis en confiance, en a profité pour appuyer encore plus sur la tête de Genevois méconnaissables, que ce soit avec un Jim Slater fantomatique imposé par Lorne Hening (l’homme chargé de superviser McSorley) ou avec un Francis Paré revenu trop tard dans la bataille, sans le rythme qui lui a manqué.

 

«Contrairement à Zoug, on n’a pas su jouer avec la tête, regrettait Arnaud Jacquemet. Alors que notre adversaire ne s’est pas laissé intimider, on a été plus stupides que lui. On a fait le nécessaire pour arriver en play-off dans une bonne dynamique, en montrant sur les treize de nos quinze derniers matches du très bon hockey, mais moi ce sont surtout ces matches No 2, 3 et 4 qui me restent en travers de la gorge. On s’est mis nous-mêmes hors jeu avec des pénalités stupides. Ce n’est ni la tactique ni le coach ou je ne sais quoi. On n’a pas été bons et on doit tous se regarder dans la glace. A nous d’apprendre de ces erreurs pour la saison prochaine.»

 

Comme l’a dit aussi Chris McSorley, qui aimerait bien rester comme coach aux Vernets, «après chaque élimination en quart de finale, nous avons réalisé une grosse saison derrière». Après être descendus si bas, les Aigles vont devoir se montrer vraiment à la hauteur pour se retrouver un jour tout là-haut, au sommet.