22 août 2015

Après la relégation avec Rapperswil, le défenseur suédois a retrouvé des ailes avec les Aigles. A voir ce soir en Ligue des champions

 

Quand il n’était encore qu’un adolescent, qu’il hésitait entre la glace et le rectangle vert, dans les bras de Morphée il portait le maillot du Real Madrid. Ou alors il était le roi du… bandy. Bandy? Johan Fransson, qui n’a rien d’un voleur, était en effet également à l’aise dans ce sport qui se pratique en Scandinavie et en Russie avec une canne mais sur un terrain de foot gelé. Et c’est alors que le destin a fait de lui un hockeyeur devenu champion du monde avec la Suède en 2013 contre la Suisse. «A 15 ans, j’ai dû opérer un choix…» C’est finalement dans une patinoire qu’il a décidé de briller. Dans son pays (Kalix, Luleå, Frölunda, Linköping), en Russie (en KHL, à Saint-Petersbourg) et enfin en Suisse (Lugano et Rapperswil). «La NHL ne me manque pas, assure celui qui a fait un essai avec les Los Angeles Kings il y a deux ans. J’adore jouer en Europe avec ce jeu tout en verticalité, où ça monte et ça descend!»

 

Ambitieux, comme Chris!

 

Débarqué cet été aux Vernets, ce défenseur international de 30 ans (61 sélections avec la Tre Kronor) arrive dans la Cité de Calvin avec la rage et l’envie de retrouver des ambitions après avoir connu la relégation dans la patrie des Knie. «C’était très difficile pour la confiance en soi, pour quelqu’un qui a l’esprit de vainqueur, explique Fransson. On avait pourtant un bon groupe, mais nous n’avons malheureusement pas réussi à trouver la recette du succès. Et quand tu es compétiteur, que tu cherches la victoire, le moral s’étiole progressivement. A moi d’en retirer le positif pour remporter un titre ici!»

 

Après la pluie, le beau temps, dit le dicton! Le Viking est à Genève pour soulever des trophées. «Avec un aigle sur le maillot, je vais patiner plus vite», promet le nouveau renfort des Grenat, qui se sent déjà pousser des ailes depuis qu’il est dans la peau d’un rapace. «Je me verrais bien gagner la finale de la Ligue des champions face à mon ancien club de Lulea», s’exclame le No 20 des Genevois, prêt à s’offrir dès ce soir (19 h 45) le scalp du Sparta Prague.

 

«On m’avait dit beaucoup de bien de lui avant qu’il n’arrive, s’enflamme Chris McSorley. Mais je ne me rendais pas compte qu’il s’agissait d’une personne aussi bonne. Je ne m’attends pas à ce qu’il soit le héros du match, il l’est à chaque fois qu’il se trouve sur la glace!»

 

Le courant a tout de suite passé entre ces deux ambitieux. «Quand Chris sort le gardien alors que nous sommes à cinq contre trois, c’est du poker et j’aime ça, sourit celui qui est aussi, avoue-t-il, un joueur sur la glace. Pour avoir affronté plusieurs fois Ge/Servette avec Rapperswil, je savais que c’était une équipe difficile à manœuvrer. Du coup, quand j’ai su qu’il y avait de l’intérêt pour moi ici, j’ai rencontré Chris et il y a eu d’emblée un bon contact entre nous, confirme-t-il. A Genève, il y a un beau défi, des ambitions, un système de jeu qui me plaît et un magnifique public.» Il est prêt à poser sa main sur le cœur au moment du célèbre Cé què lainô !

 

«Une bonne affaire»

 

Que ce soit dans le vestiaire de la Diners Arena ou aux Vernets, tout le monde apprécie la simplicité de «ce bon gars», sa bonne humeur quotidienne. Ni diva, ni foireur, ni hypocrite, sa réputation est celle d’un camarade exemplaire. «Il est complet, grand, physique et possède un supershoot, c’est une bonne affaire pour Ge/Servette», estime dans Top Hockey Marco Pedretti (actuellement en test aux Vernets), lui qui l’a côtoyé la saison passée.

 

«Je suis quelqu’un de très heureux qui a beaucoup de plaisir dans la vie, qui aime venir à la patinoire s’entraîner et voir ses copains, reprend ce beau bébé de 187 cm (90 kg). Je suis un bon patineur, doté d’une bonne vision du jeu, qui aime donner le puck le plus vite possible aux attaquants pour créer le danger.»

 

Attiré par le filet, cet ancien attaquant, fan de Peter Forsberg aime bien participer aussi à l’offensive. «Peut-être un peu trop parfois, je vous l’accorde, reconnaît celui qui a beaucoup appris avec Jan Sandström, son maître de Lulea. Je vais essayer de corriger ce défaut. Vous savez, je m’améliore tous les jours. Pour les autres qualités, il faut demander à ma femme», se marre-t-il.

 

Sa fille joue au football!

 

Marié à Jenny, ce papa poule est très attentionné avec Tindra (10 ans), Troy (6 ans) et Otis (2 ans et demi) qu’il emmène volontiers sur un parcours de golf, en balade en forêt, à la patinoire ou assister à un match de foot. Au point que sa fille, l’aînée, a commencé à taper dans un ballon dans un club de Genève. «Je pense que mes garçons, eux, vont jouer au hockey, sourit Johan. Celui du milieu a essayé l’an passé à Rapperswil et il aime ça. Quant au petit dernier, il suivra car il fait tout comme son frère.»

 

A moins qu’il ne choisisse, comme sa sœur, le football et signe un jour au Real Madrid… 

 

Power-play

 

L’affiche Dans le cadre de son premier match de la Ligue des champions, Ge/Servette accueille, dans le groupe M, Sparta Prague, vainqueur, jeudi en Norvège, 3-2 face à Storhama Hamar. Le coup d’envoi sera donné ce soir à 19 h 45.

 

L’effectif Chris McSorley sera privé de Vukovic (encore deux semaines sans charges), Rivera (il revient gentiment en forme), Bays (il se remet de son opération aux deux hanches), Picard (il soigne un poignet au Canada), Traber et Iglesias, tous convalescents.

 

«Les matches amicaux, c’est fini!» Après les deux défaites aux Hockeyades du Sentier et une troisième mercredi à Langnau (6-3), faut-il s’inquiéter pour les Genevois avant d’aborder la Ligue des champions? Réponse de Chris McSorley: «C’est la période de l’année où tu peux te permettre de perdre trois matches de suite, parce que les joueurs ont beaucoup d’informations à emmagasiner. Cela travaille beaucoup plus en dessus des épaules plutôt qu’au bas du corps. Mais maintenant, les matches amicaux, c’est fini!»