30 septembre 2016

C’est dans le corps d’un Lion que cet ex-junior des Aigles sera demain aux Vernets. Le Genevois rêve de garder la tête avec Lausanne

 

A chaque fois qu’il revient aux Vernets, c’est la même émotion qui l’envahit. Il n’y a pas que les battements de son cœur qui s’affolent, c’est forcément un pan de son passé qui ressurgit et une kyrielle de souvenirs qui émergent de sa mémoire. «Je ne sais plus combien de matches j’ai vu dans cette patinoire, mais je me souviens qu’on avait des places tout en haut, au bloc K…» La première fois que Johnny Kneubuehler a enfilé des patins, haut comme trois pommes et demie, c’était dans ces vestiaires, qu’il va retrouver demain dans la peau d’un… Lion.

 

«Cela me fait toujours quelque chose d’aller jouer là-bas», reconnaît ce Genevois de 20 ans, qui se réjouit de griffer à nouveau cette glace où il a si souvent brillé, des bambini aux Novices Elite, avant de s’exiler en 2012, durant douze mois, à Davos, au centre de formation. «Dans ce grand village de hockey, c’était assez spécial mais j’y ai découvert des bons gars, une bonne ambiance avant que je ne termine mes classes juniors à Lausanne…»

 

Si certains hockeyeurs, à son âge, rêvent de NHL ou de titre national, lui n’a qu’une ambition: «D’être heureux chaque jour, de me donner à 100% aux entraînements et de me concentrer sur le moment présent.» Johnny Kneubuehler est un garçon chanceux qui croque la vie à pleines dents dans cette équipe vaudoise si joyeuse et séduisante depuis que son entraîneur, Dan Ratushny, l’a métamorphosée. Avec huit matches et 20 points, ça rigole pour ce Lausanne HC, perché en tête du classement de LNA, avec la meilleure défense et la deuxième attaque du pays.

 

Fraîcheur et vitesse

 

«Après une bonne préparation, c’est un plaisir actuellement d’évoluer avec cette formation, s’emballe l’attaquant. On va faire le maximum pour que cela continue ainsi, même si on ne doit pas non plus tomber dans l’euphorie. Reste que notre système de jeu nous convient bien. Il nous laisse quelques libertés pour tenter des trucs, mais on est aussi tous conscients dans le groupe qu’il faut respecter ces consignes, que ce soit défensivement ou offensivement, si on veut aller de l’avant.»

 

Très peu utilisé la saison dernière avec le frileux Heinz Ehlers, ce travailleur hors pair prend de plus en plus de place et de responsabilités avec le leader. «J’essaie d’apporter ma fraîcheur et de la vitesse», renchérit ce garçon réfléchi mais qui ne se pose pas de question s’il doit «y aller physiquement à fond». Sur la glace, il ne cherche que la victoire. «Comme on est premiers du classement, c’est bon pour la confiance, mais d’un autre côté, nos adversaires vont venir encore plus fort qu’avant.»

 

«Un derby compliqué»

 

Ce sera le cas ce soir à Malley avec la venue de Lugano. Et surtout demain aux… Vernets. «Face à une très bonne équipe, on s’attend à un derby compliqué avec un petit score, comme l’an passé», sourit celui qui dans la mythologie antique aurait été un griffon, un animal fabuleux possédant un corps de lion, des ailes et une tête d’aigle!

 

«Mais je n’aurai pas de haine pour Ge/Servette, juste de l’excitation et encore plus de motivation.» Et s’il devait marquer? «Je vais me laisser aller, on verra ce qui sort de moi», renchérit Johnny Kneubuehler, qui lèvera peut-être la tête là-haut, en direction du bloc K, où devraient se trouver ses parents et ses potes. Avec, comme à chaque fois, beaucoup d’émotions…

 

Power-play

 

L’affiche Ge/Servette (7e, 12 points) se déplace ce soir dans les Grisons pour y affronter Davos (8e, 12 points). Coup d’envoi à 19 h 45. Samedi, à la même heure, les Aigles recevront Lausanne, l’actuel leader, aux Vernets. «Je pense que la personne qui a parié en début de saison qu’on retrouverait le LHC en tête du classement après huit journées doit aujourd’hui bien se frotter les mains», plaisante Arnaud Jacquemet.

 

Le mot de Chris McSorley «Je suis allé à l’église.» Le boss des Vernets résume, rictus aux lèvres, «qu’après ce week-end on pourra dire si mes joueurs sont des hommes ou des enfants et s’ils seront ou non en mesure d’être des prétendants au titre cette saison». Et d’ajouter, concernant le HC Davos: «Arno Del Curto et moi sommes très amis, mais en cette première partie de saison après avoir jeté un rapide coup d’œil au classement, notre amitié reste pour l’instant au vestiaire! Ce sera un match excitant car ils vont la jouer «rock’n’roll» et nous aussi.» Et Lausanne? «C’est une équipe qui était très bien coachée par le passé et qui l’est tout autant aujourd’hui. L’instinct défensif du groupe est toujours le même et fait partie intégrante de son ADN.» Reste que son équipe demeure sur trois victoires d’affilée. Cela confirme que le non-match des Aigles à Bienne a eu l’effet d’un «électrochoc» dans le vestiaire.

 

L’équipe Jonathan Mercier, Eliot Antonietti et Mike Santorelli manquent toujours à l’appel. Daniel Rubin, blessé lors du déplacement à Lugano, a rejoint l’infirmerie. Un temps jugé incertain en raison d’un problème à la hanche, Noah Rod sera bel et bien de la partie à la Vaillant Arena. Chris McSorley a confirmé que Cody Almond, «un monstre en défense», continuera d’assurer les arrières des Aigles jusqu’au retour des défenseurs blessés.

 

Contrats Sur le site Internet du Ge/Servette (www.gshc.ch), le président du club, Hugh Quennec, a publié hier un long message destiné aux supporters. Dans son billet, le Québécois annonce des prolongations de contrats de plusieurs joueurs. Il promet de «dévoiler» les noms tout prochainement. Affaire à suivre…