9 octobre 2017

Après deux matches inquiétants, les Genevois ont montré un autre visage à Zoug. Il ne manque plus que des buts…

 

«Zaï, zaï, zaï, zaï!» Comme dans la chanson de Joe Dassin, ils sont tous montés sur la colline zougoise avec un bouquet d’églantines. Le cœur vaillant, les Servettiens ont cueilli des fleurs et sifflé tant qu’ils ont pu. Ils ont attendu, attendu, mais elle n’est jamais venue… La réussite, cette diva pour l’instant inaccessible, tarde à se jeter dans leurs bras!

 

Samedi, le GSHC a pourtant fait tout juste pour l’amadouer, la charmer, mais il a manqué l’essentiel: le mot magique, celui qui permet d’ouvrir sa porte. Tobias Stephan s’est dressé comme un mur qu’il est toujours et les Grenat ont encore dû s’avouer vaincus. Trois rencontres cette semaine, trois défaites. Plus dure est la chute. Mais si mardi à Fribourg et vendredi aux Vernets face à Lugano, les Aigles, amorphes, sans âme, sans leader ni plan de jeu, avaient considérablement manqué d’arguments, ce n’était plus le cas en Suisse centrale. Il y a eu de la rébellion, des envies, de la vie. Et même de l’émotion avec une bagarre en fin de match, Almond et Gerbe étant très remontés. On est rassuré!

 

33 tirs à 24!

 

Le Ge/Servette de Craig Woodcroft a montré un autre visage, plutôt séduisant. Dans une patinoire de la Bossard Arena où les Genevois n’ont plus gagné depuis le 30 novembre 2014, ils n’ont pas été loin de renouer avec le succès. On ne va pas vous dévoiler la liste exhaustive des Grenat qui ont buté sur l’ancien portier des Vernets, mais de Rod à Gerbe, en passant par Hasani, Simek, Jacquemet, Wick et Fransson, il y a eu des occasions. Trente-trois tirs à vingt-quatre pour le visiteur! Or les filets n’ont pas tremblé. Il a manqué la signature au bas du tableau. Longtemps dominé, emprunté, le leader zougois a dû avoir recours à une grosse situation spéciale (1’42’’ à 5 contre 3) puis à un penalty pour tromper Robert Mayer. Même dans un mauvais soir, Zoug n’a pas besoin de 36 000 opportunités pour marquer. «Ge/Servette, qui a fait ce qu’il fallait pour s’imposer en dominant avec beaucoup de possession, n’a pas eu de chance en tombant sur une équipe en pleine réussite et bien en place, reconnaît l’ex-Grenat Tim Kast, mais s’il continue de jouer ainsi, cela va finir par tourner.»

 

Les Genevois ont également eu des possibilités en supériorité numérique, mais une fois encore ils ont séché dans le jeu de puissance. Dans cet exercice, seul Kloten, le dernier de classe, a fait moins bien (11e avec seulement 8,7% de réussite). «C’est vrai que notre power play ne fonctionne pas comme on l’aimerait, mais on ne va pas baisser les bras, on doit continuer de le travailler et avancer, la saison est encore longue.» Romain Loffel entrevoit lui aussi la lumière et des raisons d’espérer.

 

«C’est le genre de match qu’on veut livrer, avec cette mentalité-là, poursuit le défenseur. Mais maintenant, il va falloir marquer des buts. Tobias Stephan, comme Robert Mayer, est l’un des grands gardiens de la ligue, mais personne n’est imbattable. On doit continuer de tirer comme on l’a fait et mettre du trafic devant le portier. Cela va finir par entrer!»

 

135 minutes de disette

 

Voilà plus de 135 minutes que les Grenat sèchent devant la cage. Avec 20 buts seulement au compteur, c’est vraiment peu. Tel est aussi l’avis de Noah Rod, lequel commence à trouver le temps long. «Mais on sait ce qu’on doit faire pour marquer, (r)assure l’attaquant. A Zoug, le job a été fait. On n’a vraiment pas grand-chose à se reprocher. On a mis des pucks sur le but mais on n’a pas eu les rebonds en notre faveur. Tobias Stephan a aussi réussi un gros match.»

 

Après une semaine cauchemardesque, Rod avoue que lui et ses coéquipiers avaient même perdu le plaisir de jouer au hockey avant de prendre le chemin de la Bossard Arena, là où les Grenat s’étaient arrêtés en quart de finale des play-off le printemps dernier. «Mais ce samedi nous avons montré que nous étions une autre équipe, sur la bonne voie. On s’est parlé dans le vestiaire, on travaille dans la bonne direction. Il n’y a pas de résultat et il y a des raisons d’être frustrés mais on est content de la manière dont on a évolué. On a joué avec le puck, on a réussi nos passes, c’était du bon hockey. Ce match va redonner confiance à tout le monde. Si on sort ce jeu tous les soirs, cela va finir par entrer…»

 

La réussite va-t-elle se manifester ce mardi à Malley contre un Lausanne qui a aussi beaucoup de peine à décoller? Relégués en dessous de la barre, les deux frères ennemis sont condamnés à réagir, à gagner. Malheur aux vaincus. «Il ne faut pas paniquer, on va finir par marquer et s’imposer, on n’a pas le choix», sourit Noah Rod, prêt, comme ses coéquipiers, à remonter sur la colline avec son bouquet d’églantines…