3 janvier 2018

Les Grenat continuent leur belle série avec neuf victoires en dix sorties. Ils repoussent Langnau et la barre

 

Suivant comment on les tourne, on peut faire dire n’importe quoi aux chiffres qui sont parfois trompeurs mais contrairement à certains livres de comptabilité qui manquent de transparence, les statistiques, elles, ne mentent jamais. Depuis 2005, à chaque fois qu’on a joué un 2 janvier, que ce soit aux Vernets ou à l’Ilfis, Genève-Servette s’est à chaque fois imposé contre les Langnau Tigers: cinq matches, cinq victoires, le compte est bon!

 

À vrai dire, en treize ans, les Grenat ont même pris la bonne habitude de remporter onze fois (sur quatorze) le premier match de l’année. Entrés avec ces bonnes résolutions et du bon patin dans la nouvelle année, les Aigles ont poursuivi sur leur bonne lancée ce mardi soir…

 

Les Bernois, qui restaient pourtant sur deux succès après prolongation cette saison contre les Genevois, ont dû s’avouer cette fois-ci vaincus. Il s’agit de leur quatrième revers d’affilée.

 

«On a été très réaliste»

 

Or, il est vrai qu’un résultat aussi flatteur soit-il peut aussi prêter, question panache, à discussion. Si les Grenat ont pris rapidement les devants, ils n’ont pu souffler qu’une fois le match vraiment terminé, connaissant des moments de flottement lors du dernier tiers notamment. «Je pense qu’en étant objectif, sur l’analyse de notre performance de ce soir on n’a pas effectué un très bon match, admet le capitaine Kevin Romy. On a surtout été très réaliste en marquant le premier but en power play, mais on a dû batailler jusqu’à la fin en donnant notamment une possibilité à notre adversaire à 5 contre 3, alors que nous menions 4 à 1. On s’en tire bien avec ces trois points. On devra mieux jouer à Bienne.»

 

L’attaquant neuchâtelois, qui a inscrit le 2-0 du… dos, après un tir de Fransson, est sévère avec son équipe, qui a bien su gérer la rencontre, même s’il est vrai qu’en cherchant la perfection, les Aigles avaient été bien plus brillants avant la pause de Noël.

 

Il n’empêche, pour revenir à nos statistiques, que les Aigles n’ont plus perdu depuis cette fessée mémorable du 30 novembre aux Vernets (0-4) contre Lugano. Après huit succès en neuf sorties lors du mois de décembre, les Grenat ont continué leur envol en délivrant un match toujours aussi pétillant.

 

Riat montre la voie

 

C’est Damien Riat, dans une forme «olympique» depuis quelques semaines, qui a montré la voie aux Grenat, profitant d’un bon travail de Henrik Tömmernes, lequel, depuis qu’il est papa, joue l’esprit libéré, comme il le faisait déjà brillamment en Suède avant de débarquer à Genève.

 

Descendu de sa montagne avec plein de bons globules rouges, Noah Rod a aussi profité, comme Tanner Richard et Will Petschenig, de sa bonne Coupe Spengler avec la Suisse et le Team Canada pour inscrire le 3-0. «Cela fait du bien de gagner, se réjouissait l’international helvétique. C’était assez dur de se remettre dans le championnat, sur notre bonne lancée, mais ce qui compte c’est de ramener les trois points.»

 

Si, dans les vestiaires de Ge/Servette, on parle, on s’interroge sur l’avenir du club, on ne veut pas encore trop s’affoler sur ce qui leur pend au nez. Les joueurs, certains de l’incertain, s’attendent tous à l’inattendu, mais comme le pense le philosophe Edgar Morin, ils veulent surtout comprendre les incompréhensions en essayant de les réduire. «Le mois de janvier est encore long», leur a répondu le président Hugh Quennec, un matin, alors qu’il était venu s’entraîner avec eux entre Noël et Nouvel-An. S’ils ne savent toujours pas de quoi sera fait demain, s’ils ne sont pas assurés de recevoir leur salaire à la fin du mois, les hockeyeurs des Vernets font toujours (bien) leur job sur la glace. Ils méritent tout notre respect.

 

Alors que Remo Giovannini est toujours aussi épatant dans la cage des Aigles, les deux prochaines parties, face à des Biennois tout aussi euphoriques, promettent de beaux affrontements. On s’en réjouit déjà…