5 octobre 2018

Ge/Servette a retrouvé son âme aux Vernets. Il s’agit, dès ce vendredi soir à Zoug, de l’emmener à l’extérieur

 

Une folle débauche d’énergie, des types qui se jettent devant tous les pucks et, au final, une belle victoire (3-1) arrachée avec les dents face à la plus grosse écurie du pays, le CP Berne. Tout ça malgré une kyrielle de blessés, avec seulement deux étrangers sur la glace et la pression du classement sur les épaules. Depuis mercredi soir, le doute n’est plus permis: le public des Vernets a retrouvé son Ge/Servette. Cette équipe de bagarreurs acharnés qui, en dépit des tuiles, ne lâche jamais rien; l’équipe de Chris McSorley.

 

«Oui, on peut dire que j’ai retrouvé mes lions, savourait le manager jeudi depuis Olten, où se tenait une réunion entre directeurs sportifs. Il y a une super alchimie dans le groupe, j’ai poussé dur derrière les joueurs pour qu’ils se surpassent – c’est mon job.» Chris McSorley n’en dira pas plus. Mais en ayant redonné son fameux esprit aux troupes, il sait qu’il a déjà réussi une bonne partie de sa mission come-back.

 

«Un pilote dans l’avion»

 

Aurélien Omer, comme tout le monde au club, ne tient pas à revenir sur la saison écoulée, lorsque Chris McSorley avait été privé de banc pour faire place à Craig Woodcroft. Mais le responsable du matériel évoque volontiers le pouls actuel du vestiaire: «À l’attitude des joueurs, l’envie, les regards, tu sens que quelque chose est en train de revenir. Une équipe de crocheurs, comme avant. Je le vois dès la sortie des vestiaires.» Puis il ajoute, faussement naïf: «J’imagine que ça vient du chef. Il arrive à insuffler cette grinta même sans les mots, de par son attitude derrière le banc pendant les matches.»

 

Avec le retour de Chris McSorley à la bande, on pouvait craindre le syndrome du réchauffé. Visiblement, la flamme est intacte. «On voulait ramener cet esprit combatif parce qu’il avait été non pas laissé de côté, mais moins présent ces deux dernières années, explique Louis Matte, assistant du boss. La grosse différence, c’est l’environnement, qui est beaucoup plus serein – rien à voir avec le hockey. C’est plus facile de susciter un esprit d’équipe quand tu n’as pas des manchettes tous les jours sur l’avenir du club. On a traversé une période de turbulences et maintenant, on sait qu’il y a un pilote dans l’avion.»

 

Une équipe à deux visages

 

Bref, l’esprit est là. Reste un problème à régler urgemment, si possible dès ce vendredi soir à Zoug: cette âme retrouvée, qui donne sa plénitude aux Vernets (trois victoires face à Fribourg, Zurich et Berne), a un mal fou à voyager (trois défaites à Bienne, Lausanne et Ambri). Un bilan ultracontrasté, qui esquisse l’idée d’une équipe à deux visages.

 

«C’est un peu tôt pour tirer des conclusions, tempère Louis Matte. Mais c’est vrai qu’on a trouvé notre osmose à la maison et pas encore sur la route, où on est peut-être trop respectueux de l’adversaire. Cet esprit conquérant qu’on a aux Vernets, cette envie de donner plus, il va falloir qu’on apprenne à les faire voyager, parce que gagner ses 25 matches à domicile, c’est plutôt rare…»

 

Après la défaite à Ambri, samedi soir, le staff genevois a évoqué ce côté «Jean qui rit chez lui, Jean qui pleure à l’extérieur». Mais pas question, après trois défaites sur la route, de laisser place à l’idée d’une malédiction.

 

«Si on parle trop de ça, ce sera le meilleur moyen de créer un blocage dans les têtes, estime Louis Matte. On va juste évoquer un ou deux points dans la théorie d’avant-match, à commencer par le fait qu’il est important de bien commencer.» Et puis bouffer la glace, se coucher devant les pucks. Prouver que l’âme retrouvée des Grenat sait aussi voyager.

 

Avant match

 

Menu Avant de recevoir Lugano samedi aux Vernets, les Aigles se déplacent ce vendredi à Zoug, destination qui ne leur convient guère. «Je n’ai pas l’impression que nous ayons marqué le moindre but là-bas la saison dernière», dit Louis Matte, dont le sentiment s’avère correct: défaites 2-0 et 3-0. Si les Genevois veulent glaner leur(s) premier(s) point(s) de la saison à l’extérieur, il faudra commencer par marquer un but.

 

Infirmerie Bouma, Wingels, Lazarevs, Simek, Bezina, Antonietti et Maillard manquent à l’appel. Ce dernier évoluera d’ailleurs avec le HC Sierre ces prochaines semaines, histoire de «se remettre en condition».

 

Gardiens Descloux s’est à nouveau montré brillant contre Berne, mais c’est Mayer qui défendra le filet à Zoug. «On est dans une phase de concurrence entre deux bons gardiens et pour l’instant, cela ne nuit pas à leurs performances, au contraire», note Louis Matte. «Je ne sais pas encore qui jouera contre Lugano», ajoute Chris McSorley.

 

Attente L’identité du prochain renfort étranger reste à confirmer. Sur les trois noms que Chris McSorley dit avoir sur sa liste, celui de Daniel Winnik se dégage. Mais rien n’a encore été officialisé. «Au moins, on sait quels étrangers on aligne ce week-end», rigole Louis Matte. Toujours les deux mêmes: Tömmernes et Fransson.