29 octobre 2014

Chris Rivera et les Genevois sont convaincus qu’ils peuvent battre Lausanne. A eux de le démontrer ce soir en Coupe de Suisse

 

Depuis qu’il est tout petit, qu’il porte un maillot grenat, c’est à chaque fois la même histoire qui attrape le hoquet. Lors des derbys, Chris Rivera ne cache pas qu’il a toujours eu «de la haine», sur la glace, quand il affronte Fribourg-Gottéron et le LHC.

 

«Peu importe l’adversaire, on n’aime jamais perdre, s’exclame le Genevois, qui abhorre la défaite plus que tout. Mais contre le LHC, c’est encore plus dur, s’égosille-t-il. Surtout que cela fait un bon moment qu’on ne gagne plus contre ces Vaudois. Face à un système qui ne nous convient pas, on n’arrive pas à trouver la solution et cela devient très frustrant. A plus forte raison lorsqu’on passe aussi près que vendredi dernier…»

 

Si Ge/Servette a de la fierté, il est l’heure de le montrer! Dans son bureau, Chris McSorley nuance: «Ce ne sont pas les Lausannois qui ont gagné ce match, c’est nous qui l’avons perdu!» Mais comment donc s’y prendre pour dompter ce Lion qui prend un malin plaisir à mordre l’Aigle depuis qu’il a opéré son retour en LNA (sept succès en huit rencontres depuis la saison dernière)?

 

«Beaucoup de caractère»

 

«C’est une bonne question!» se marre Alexandre Picard, prêt une nouvelle fois à poser son cœur sur la glace, ce soir, à l’occasion des huitièmes de finale de la Coupe de Suisse. «On a beaucoup de caractère dans cette équipe et les gars ont tous envie de relever la tête, renchérit Chris Rivera, qui veut se convaincre que la série va prendre fin. A nous de régler les détails…» Comme marquer en premier, même si cela n’a pas suffi vendredi passé? «On domine, on se procure beaucoup d’occasions, mais si on a l’envie de bien faire, on n’arrive pas à loger le puck au fond des filets, regrette l’attaquant genevois. Mais je suis persuadé qu’on est sur la bonne voie, si chacun cherche à s’améliorer.»

 

De la patience avec Ranger

 

Top scorer des Aigles avec douze points (4 buts), Daniel Rubin n’a plus allumé la petite lumière rouge depuis treize parties (20 septembre, contre Zoug). Il est en plein doute mais travaille fort pour retrouver la confiance. A l’instar des étrangers, à commencer par Paul Ranger? «On est très patient avec lui, confesse McSorley, on lui laisse le temps pour qu’il retrouve son niveau de NHL…» Matt Lombardi n’étant toujours pas opérationnel, l’ex-défenseur des Maple Leafs de Toronto sera à nouveau dans l’arène ce soir. Pour Alexandre Picard, il s’agira surtout d’«arrêter de se battre nous-mêmes». Autrement dit, cesser d’offrir des cadeaux aux Lausannois. «Il faut vraiment appliquer notre plan de match durant soixante minutes, pas cinquante-cinq. Si on se réfère à notre dernière partie face à eux, on n’a pas le droit d’encaisser un but à trois secondes de la fin du premier tiers. C’est un déficit de concentration. Ce n’est pas le talent qui nous manque, mais des petites choses faciles à corriger…»

 

Une question de temps

 

Des paroles aux actes, Chris Rivera acquiesce. «Il y a des mauvaises phases qu’on ne gère pas encore bien, où on encaisse des goals qui font mal. Mais on possède un bon gardien, une très bonne équipe, inutile de tout remettre en question. C’est juste une question de temps…»

 

En attendant, la coupe est pleine pour Ge/Servette, qui doit enfin dompter sa bête noire avant de se rendre vendredi à Davos! «A nous de faire en sorte de trouver la même haine face à Lausanne que contre Berne et Fribourg», s’exclame Chris McSorley, qui déteste autant la défaite que Chris Rivera et ses joueurs…

 

Power-play

 

L’affiche Cinq jours après une défaite frustrante aux Vernets, Ge/Servette reçoit le LHC, pour le compte des huitièmes de finale de la Coupe de Suisse cette fois-ci. Depuis leur retour en LNA, les Vaudois restent sur six victoires en sept matches face aux Aigles, dont trois d’affilée cette saison. Coup d’envoi à 19 h 45.

 

L’effectif Les Genevois enregistrent le retour de Jonathan Mercier. Blessé au bas du dos, Matthew Lombardi n’est pas encore d’attaque. A l’instar de Taylor Pyatt (commotion), le Canadien assistera à la partie dans les tribunes. «Sa situation sera évaluée au jour le jour, explique Chris McSorley. Mais on ne va pas le pousser à jouer tant qu’il ne sera pas à 100%.» Malgré des douleurs à un talon, Alex Picard se trouvera, lui, sur la glace. «Quand je mets mon patin, cela me fait horriblement mal, mais on verra bien», sourit le Québécois, qui en a vu d’autres.

 

Cinq héros de 1972

 

Pour le premier match de Coupe de Suisse aux Vernets depuis mars 1972, le GSHC a décidé d’honorer des héros de la victoire de cette même année (2-0 face à Ambri).

 

Le gardien Daniel Clerc ainsi que Jean-Pierre Bettiol, Louis Christoffel, Bernard Giroud et Claude Henry seront présents pour cet événement. Des bannières commémoratives des deux succès genevois en finale de la Coupe de Suisse (1959 et 1972) seront hissées avant la partie.

 

La phrase «Dans la tête des fans genevois, il est tout simplement inconcevable que leur équipe ne soit pas favorite face au LHC! Dans celle des joueurs aussi, je crois. Pour eux, on reste le petit. Un agréable rôle d’outsider qui nous convient plutôt bien.» C’est signé du Genevois Paul Savary, aujourd’hui Lausannois.

 

Coup de cœur Il s’appelle Marouane, il a 8 ans et il est atteint d’un cancer. Grâce à l’association Courir ensemble, ce garçon, passionné de hockey, a pu «voir en vrai» ses héros en assistant vendredi au dernier duel entre les Aigles et le LHC ainsi qu’à l’entraînement des Grenat hier matin. «Les joueurs ont été très touchants», sourit l’organisatrice Carole Lauk, des trémolos dans la voix. Noah Rod lui a même offert spontanément sa canne. «Dès qu’il aura sa prothèse (il lui manque une jambe), il pourra même patiner avec eux», renchérit la présidente. C’est Chris McSorley qui l’a invité!