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Goran McKim, jeu 07/01/2016 - 17:53

Après Rivera, c’est au tour de Gerber et Picard de nous quitter.

 

Lorsque vous vous promenez dans différentes enceintes sportives à travers le monde, il est une chose qui est similaire dans tous les publics : l’attachement de ceux-ci à un ou plusieurs joueurs en particulier. Evidemment, en tant que fan d’une équipe, on soutient prioritairement celle-ci dans son ensemble, mais certains joueurs sortent inévitablement du lot.

 

Les raisons qui poussent un public à s’attacher à un ou ces joueurs « spéciaux » sont nombreuses et variées. Néanmoins, les plus fréquentes restent les origines du joueur, sa longévité au club, et/ou sa combativité, auxquelles on peut évidemment ajouter les performances sportives, même si cette dernière raison n’est pas forcément prioritaire.

 

A Genève, on peut citer des noms comme Fedulov, Bozon, Kolnik ou Stephan (liste volontairement non exhaustive) comme ayant fait partie des chouchous du public ces dernières années. Parmi les joueurs encore au club, on peut citer Bezina et Vukovic entre autres. Et Roland Gerber dans une moindre mesure. C’est d’ailleurs sur son cas que je vais m’attarder en premier.

 

Oh mon Roland !

 

Lorsqu’il débarque aux Vernets en 2011, tout le monde se demande ce qu’il va bien pouvoir apporter à l’équipe qui vient de disputer deux finales en 3 ans. Un parcours peu sexy, aucune saison à plus de 10 points en LNA, son arrivée se fait dans l’anonymat le plus complet. A l’époque, on se disait même que Pierrick Pivron (LOL) pourrait faire l’affaire à sa place. Et pourtant.

 

Au fil des saisons, l’Emmentalois a fait son trou dans notre effectif. Limité techniquement, et c’est peu de le dire, il est de ces joueurs détestables à devoir affronter. Il finit ses checks, patine fort (dans les deux sens de la patinoire ©) et incarne le joueur parfait pour notre 4ème ligne. Tombée folle amoureuse de lui (la preuve ici), la rédaction de 1905.ch l’a rencontré il y a peu (comment ça vous ne l’avez pas encore lu ?), découvrant un personnage ô combien sympathique derrière sa timidité apparente.

 

Au contraire des deux autre cas que j’évoquerai par la suite, Roland Gerber n’a jamais véritablement fait lever les foules et son rôle ingrat en 4ème ligne n’est pas forcément reconnu à sa juste valeur mais une chose est sûre : il va nous manquer la saison prochaine. Malheureusement pour nous, et malgré l’offre que Chris lui a faite, il a préféré retourner dans sa région natale et personne ne le lui reprochera.

 

Picard, ce showman

 

Le cas d’Alexandre Picard est sensiblement différent. Son arrivée à Genève, avec son étiquette de joueur drafté en 9ème position, est porteuse d’espoirs. Avec 88 points en 128 matchs de LNA (playoffs compris) sous nos couleurs, son bilan n’est pas dégueulasse, mais c’est plutôt dans un autre registre qu’il régalera les Vernets.

 

Tout commence avec son jeu physique, dont il fera étalage à chacune de ses apparitions. Plus les arbitres l’avaient à l’œil, plus le public l’aimait. En multipliant les charges, les accrochages voire les belles bagarres, Alex et ses 294 minutes de pénalité en LNA devinrent rapidement l’idole des jeunes et des moins jeunes.

 

Il conquerra définitivement le public le soir d’une victoire contre Bienne, le 16 septembre 2014. Rappelé par la Tribune Nord, il viendra la saluer normalement tout d’abord. La suite ? Cette vidéo parle d’elle-même. Une communion rare et qui fait chaud au cœur.

 

Malheureusement pour lui, son rendement sera jugé insuffisant par Chris, et sa blessure contractée au pouce cet été ne l’aidera en rien à regagner la confiance du boss, pas plus que le fait que nos étrangers actuels donnent entière satisfaction. Tombé en disgrâce, Picard aura donc profité de la Coupe Spengler pour décrocher un contrat à Davos pour la fin de saison. On lui souhaite tout le meilleur là-bas et on se réjouit de pouvoir l’acclamer le 16 février prochain aux Vernets.

 

N’oublions pas Rivera

 

Le départ de Chris date désormais, et je m’étais déjà exprimé sur celui-ci (voir ici), donc je ne vais pas y revenir trop longuement aujourd’hui. Toujours est-il qu’il fut le premier de nos 3 larrons à quitter le navire, même si on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une choix délibéré de sa part. Mais finalement aujourd’hui, peu importent les circonstances, il n’en demeure pas moins qu’un joueur ô combien emblématique nous a quittés pour passer chez l’ennemi.

 

Picard, Gerber et Rivera : ces trois joueurs tant aimés par tout ou partie du public se sont donc allés, ou sont sur le point de le faire. Qui va donc pouvoir prendre leur place dans nos cœurs ?

 

Vuko, who else ?

 

Notre histoire d’amour avec Daniel Vukovic ne date pas d’hier et il ne fait nul doute que la place de chouchou des Vernets l’attend maintenant. Bien sûr, un joueur comme Goran Bezina a déjà, et aura toujours, une place particulière dans nos cœurs, mais force est de constater que notre histoire d’amour est plus proche de la fin que du début avec notre capitaine et que Vuko semble être son successeur tout désigné.

 

Puisque je parlais des origines des joueurs au début de cet article, Jonathan Mercier, pur Genevois et faisant partie des meubles, pourrait aussi postuler à ce titre d’idole. Mais contrairement aux jours précédemment cités, il lui manque ce petit zeste de charisme ou de folie pour atteindre cette stature, même s’il n’en reste pas moins un joueur très apprécié.

 

Pas une nécessité

 

La présence de chouchous ou d’idoles dans une équipe n’est pas une nécessité, mais force est de constater qu’un public a toujours besoin d’en avoir, c’est naturel. Et mon petit doigt me dit qu’un certain Romain Loeffel, qui vient de prolonger son contrat, qui performe et qui est sympathique, pourrait tout à fait être un des prochains sur la liste. Et je mettrais même volontiers une petite pièce sur un certain… Jim Slater, si tant est qu’il poursuive l’aventure en grenat au-delà de cette saison.

 

Finalement, peu importe à qui reviendra ce rôle, nous sommes bien d’accord. Tout joueur qui défend le maillot mérite qu’on le respecte et le soutienne et in fine, c’est toujours l’équipe qui prévaudra. Mais les idoles, les chouchous, font rêver des publics qui en ont toujours besoin. Et du rêve, ces trois-là nous en auront donné, chacun à leur manière. Bon vent à eux !