18 octobre 2014

Le Canadien est venu encourager les Servettiens, mais cela n’a pas suffi. Kloten, sans Denis Hollenstein, profite d’un cadeau grenat

 

Joueur de poker hors pair, toujours prêt à prendre des risques suicidaires, Chris McSorley, qui déteste par-dessus tout la défaite, a tout tenté, en sortant son gardien à 3’19’’ de la fin, pour permettre à son équipe, à six contre quatre, d’égaliser. Mais il était écrit que ce ne serait pas son soir, que l’Aigle battrait de l’aile en situation spéciale…

 

Malheureusement, alors que le power play des Servettiens était en nette amélioration lors de ses dernières sorties, il a «capoté» au mauvais moment. C’est d’ailleurs en supériorité numérique que les Genevois ont encaissé le quatrième but victorieux des Aviateurs, alors qu’ils avaient tout dans leur jeu pour s’imposer une nouvelle fois contre les Zurichois. Kloten, qui restait sur trois succès d’affilée, n’en demandait pas tant pour continuer d’amorcer son décollage…

 

«On se fait piéger en contre, ce sont des choses qui arrivent», regrettait, frustré, un Kevin Romy à nouveau brillant, auteur de deux buts hier soir. En vain. Rageant.

 

Même si les Genevois se sont imposés 3 à 2 en ouverture de saison à la Kolping Arena, l’équipe de Felix Hollenstein, qui restait pourtant sur un point en cinq déplacements, demeure leur bête noire: en 27 matches, il s’agit de la 12e défaite aux Vernets!

 

«Mais qui est-ce ce joueur qui porte mon casque jaune?» a certainement dû se demander, dans les tribunes, Matthiew Lombardi, de retour au bercail.

 

Daniel Rubin, qui n’a plus marqué depuis huit matches (le 20 septembre, contre Zoug) est prêt à lui rendre sa tunique de top scorer. Le Bernois, qui s’est encore créé quelques occasions hier soir, semble être maudit avec ce paletot sur le dos…

 

Quand «Lombo» est arrivé en début de soirée, avec un large sourire dans cette patinoire qui lui a donné tant de frissons, il a ressenti, forcément, des belles vibrations. Celles qui avaient fait de lui un roi la saison dernière. Le Canadien qui a débarqué hier matin de New-York à Genève n’avait pas encore digéré le décalage horaire qu’il était déjà parmi les siens, en début de soirée, comme s’il n’avait jamais quitté les Vernets.

 

«Je ne sais pas si j’ose les déranger…» A quelques minutes du coup d’envoi, le No 10, qui a renoncé à ses rêves de NHL, a fini par rejoindre les copains dans le vestiaire, pour aller leur taper dans le dos, pour les pousser vers le succès. Mais si les Grenat n’ont pas été loin de confirmer leur victoire de mardi à Bienne, cela n’a pas suffi.

 

Et de demander: «Denis Hollenstein est-il là?» Sachant qu’il ne serait pas accueilli les bras ouverts, son ex-coéquipier, parti la tête basse et à l’anglaise rejoindre son père à Kloten, n’a lui pas «osé» revenir, prétextant une blessure aux côtes…

 

Alors qu’on a eu droit durant deux tiers à un festival de cannes perdues sur la glace, son papa n’a pas eu besoin de lui. C’est finalement Martin Gerber, le portier des Zurichois, qui a décroché la palme en perdant son casque. Mais si en face Christophe Bays s’est aussi illustré dans sa cage (quel arrêt à la 54e!), c’est malgré tout le vétéran des Flyers qui est sorti la tête haute.

 

«J’ai encore besoin de quelques jours d’entraînement avant de retrouver ma place sur la glace», a lâché un Matt Lombardi qui fera le plus grand bien aux Servettiens. En attendant, les Aigles prendront, en fin de matinée, la direction de Lugano.