8 janvier 2018

Ge/Servette, qui demeurait sur neuf succès en dix matches, ressort son gardien. S’est-il vu trop beau? Revanche mardi

 

Y a-t-il de bons ou de mauvais moments pour jouer son as? Robert Mayer, absent depuis le 8 décembre, opéré du ménisque, devait-il déjà se remettre en cage, ce samedi à Bienne, pour ce choc qui opposait les clubs les plus en forme de ces vingt derniers matches? La question, pertinente, peut prêter à sourire, mais elle est légitime, sachant que la formation des Vernets restait sur une série positive et que le dicton veut, en principe, qu’on ne change pas une équipe qui gagne.

 

Fallait-il, en effet, écarter de cette manière Remo Giovannini, qui restait sur trois bons succès avec Ge/Servette? Le Davosien, appelé à jouer les pompiers de service après la blessure du gardien No 3, Gauthier Descloux, n’a rien dit. Mais il est évident que lorsque le coach a annoncé à ses joueurs qu’il avait choisi de remettre son portier titulaire devant le filet, le remplaçant du remplaçant du remplaçant a dû accepter cette sanction même s’il ne la méritait pas. N’aurait-on pas pu attendre encore un match avant de le remettre ainsi à la porte devant le banc?

 

«Robert, qui a effectué une bonne semaine à l’entraînement, était prêt, assure l’entraîneur des gardiens des Aigles, Sébastien Beaulieu. Il aurait pu déjà jouer le 2 janvier contre Langnau. On avait juste retardé l’échéance…»

 

Il n’empêche que la partie de ce samedi à la Tissot Arena n’était vieille que de douze petites secondes lorsque Mayer s’est couché une première fois devant un Marc-Antoine Pouliot en feu, tout heureux de le faire plonger dans le doute, aussitôt la première action des Seelandais engagée. «Je ne pense pas qu’encaisser un but aussi rapidement ait pu influencer la suite de ses performances, renchérit son coach. Il a réussi ensuite de bons arrêts au premier tiers.»

 

Un cadeau empoisonné…

 

Le goalie vedette des Vernets, qui rêve encore d’un ticket olympique pour Pyeongchang, a fini par céder son poste, une fois le quatrième but encaissé (28e) à la suite d’une deuxième période cauchemardesque des Grenat. Revenus à 2-2 (25e) dans deux situations spéciales (en box-play et en power-play) grâce à Kevin Romy (quelle classe) et Juraj Simek (bien inspiré), les Genevois ont ensuite connu un trou noir avec trois buts en moins de deux minutes (107 secondes) – entre la 26 et la 28e. «Comme nous rejouons mardi contre Bienne, la décision de Craig Woodcroft de sortir Mayer après le 4e but ne m’a pas choqué», poursuit Beaulieu, qui n’a pas le sentiment que de lancer, à froid, Remo Giovannini dans ces conditions avait tout d’un cadeau empoisonné. «Il savait qu’il pouvait très bien embarquer de cette manière dans ce match, il a le tempérament et les nerfs pour cela. Mais je suis d’accord qu’avec ce qu’il nous a donné ces dernières semaines, il aurait mérité de rester sur quelque chose de positif. On l’a retiré après une série de victoires, c’est vrai, mais il devait s’attendre à ce qu’on remette le gardien No 1.»

 

Bienne était plus affamé…

 

Romain Loeffel vole d’ailleurs à son tour au secours des deux cerbères: «On ne doit pas mettre la faute sur nos gardiens, c’était à nous, les cinq sur la glace, de faire un meilleur boulot défensivement pour éviter ce genre de défaite», estimait le défenseur d’un Ge/Servette qui restait sur neuf succès en dix sorties. «Après avoir été bien payé mardi contre Langnau, on s’est peut-être vu un peu trop joli depuis quelques jours, admet Beaulieu. Aujourd’hui, Bienne était tout simplement plus affamé que nous dans les premières minutes. Avec confiance, on est certes revenu à 2--2 mais les erreurs et les pénalités ont fait que, cette fois-ci, c’est la meilleure équipe qui a gagné!»

 

Les deux équipes se retrouveront mardi aux Vernets. Avec quels gardiens? Robert Mayer se remettra, bien sûr, en cage. Tout comme Jonas Hiller, malade samedi, même si le jeune Elien Paupe a joué comme un pape! En vue des play-off, pour Ge/Servette et Bienne, c’est en effet le moment de jouer leurs as!