17 octobre 2014

Alors que Lombardi arrive ce matin à Genève, le boss des Aigles n’envisage aucun départ. Kloten est ce soir aux Vernets

 

Quand il ferme aujourd’hui les yeux, c’est pour mieux s’ouvrir les cieux: il se revoit à Genève, au milieu des étoiles, jouant à nouveau comme un dieu. «J’ai hâte de me mettre en forme et de me retrouver sur la glace avec les gars!»

 

C’est sur ces bonnes paroles que Matthew Lombardi a quitté hier soir New York et ses rêves de NHL pour débarquer ce matin à Cointrin. Le Canadien, qui avait tant brillé avant de tenter à nouveau sa chance dans le Nouveau Monde, se réjouit de reprendre son envol avec les Aigles. Il est attendu comme le messie par ses coaches, ses anciens coéquipiers et tout le public des Vernets.

 

Mais au fait, que va faire Chris McSorley? Alors qu’il n’a le droit d’aligner que quatre étrangers en championnat, le voilà avec six mercenaires dans son contingent. Va-t-il devoir se séparer de l’un d’entre eux ou va-t-il tous les conserver? «Il y a énormément d’équipes qui aimeraient connaître ce genre de problème», rigole l’Ontarien, convaincu qu’avec son numéro 10 s’ajoutant au 11 (Tom Pyatt), 14 (Taylor Pyatt), 81 (Alex Picard), 36 (Matt D’Agostini) et 75 (Paul Ranger), il a tiré le gros lot.

 

«Notre projet initial n’était pas de compter six mercenaires dans l’effectif, mais avec la disponibilité de Matthew Lombardi qui n’était pas prévue, cela a obligé le club à signer avec lui. On ne pouvait pas laisser passer une telle opportunité. Il y aura du monde dans le vestiaire.»

 

Chris McSorley, avec l’arrivée de Matthew Lombardi, quelle décision allez-vous prendre par rapport à vos étrangers?

 

Notre intention est de conserver nos six joueurs importés, histoire de garder un environnement très compétitif dans l’équipe. Il va y avoir une bonne concurrence. C’est un bon problème qu’on va tenter de bien gérer. Il y a beaucoup de matches cette année et on aura besoin d’être renforcé si on désire aller loin dans toutes les compétitions où le club est engagé.

 

Si on vous comprend bien, il n’y a donc aucun joueur qui va, dans l’immédiat, partir?

 

Non, ce n’est pas mon intention de renvoyer ou de prêter qui que ce soit. Cela dit, si un joueur ne devait pas supporter ce rôle de surnuméraire, je ne le retiendrais pas contre sa volonté. S’il veut partir, on verra bien ce qu’on peut faire. Or, pour l’instant, je le répète, je veux garder les six avec nous.

 

Etes-vous satisfait de vos cinq étrangers depuis le début de la saison?

 

Bien sûr qu’on attendait une meilleure production de certains! Mais j’ai la conviction que l’arrivée de Lombardi va leur donner une autre motivation…

 

Qu’en est-il de Paul Ranger, dont on dit qu’il a le mal du pays?

 

Vous me l’apprenez!

 

Et Matt D’Agostini? N’est-il pas fâché d’être à chaque fois surnuméraire?

 

Soit tu es fâché et tu ne réagis pas. Soit tu décides, lorsque tu reviens sur la glace, d’être meilleur que celui qui a pris ta place. Cela permet d’être plus fort, de progresser. Etre fâché est parfois un bon feeling, une bonne émotion. Tous nos Canadiens se respectent. Il n’y a aucun problème entre eux.

 

Avec Kloten ce soir et un déplacement délicat demain à Lugano, c’est un week-end compliqué qui vous attend…

 

Il y a treize ans que mes week-ends sont compliqués. Vous savez, il n’y a plus de petites équipes ni de soirs où tu peux te dire que ce sera tranquille. Regardez Fribourg, comme ça change vite! D’un instant à l’autre, tu peux être en une de Penthous e et, la semaine d’après, dans la niche du chien!

 

Et Ge/Servette, qui n’a pas été loin de connaître le même sort, où se retrouve-t-il aujourd’hui?

 

Il nous reste encore beaucoup de chemin avant qu’on puisse exploiter notre gros potentiel. Mais nous, on ne sera jamais dans la même situation que Fribourg-Gottéron. Je ne sais pas comment ça marche là-bas, mais avec Louis Matte, Hugh Quennec, Christophe Stucki et le staff, on ne laisserait jamais la situation se dégrader ainsi.

 

Et quel sera votre étranger surnuméraire ce soir?

 

Je prendrai ma décision avant le match, après le dernier entraînement (il sourit) . Je ferais un bon politicien, n’est-ce pas?

 

Cela signifie-t-il qu’un étranger va bientôt quitter les Vernets?

 

 

«Denis ne sera pas accueilli à bras ouverts» (Par Grégoire Surdez)

 

C’est un match que les supporters ont inscrit en majuscules dans leurs agendas. Le 17 octobre, date du retour aux Vernets de Denis «Pinocchio» Hollenstein. Les fans n’ont pas digéré qu’il rejoigne Felix «Geppetto» Hollenstein, son papa, qui officie à la bande dans la banlieue zurichoise après une année seulement passée à Genève et malgré un contrat courant sur trois saisons encore. C’est surtout la communication du joueur qui a fortement agacé. «Ce n’était pas simple pour lui, témoigne Arnaud Jacquemet. Tout au long de l’année, il disait à la presse qu’il restait. Mais quand a-t-il pris véritablement sa décision? Nous-même n’étions pas au courant. Et pourtant, je suis très proche de lui depuis toutes nos années passées ensemble à Kloten, dès les juniors. J’ai été surpris quand, à la fin de la saison, il nous a annoncé son départ. Cela dit, je le comprends tout à fait de vouloir jouer sous les ordres de son père. C’est légitime.»

 

Arnaud Jacquemet, lui aussi, a donc inscrit dans son agenda ce match contre les Flyers, un club pour lequel il a un sentiment particulier. «J’y ai passé tant de saisons, dit-il. C’est encore à chaque fois des rencontres particulières. Et cette fois encore plus puisqu’en face, en plus des gars qui sont là depuis longtemps, il y aura Denis. Le public ne l’accueillera pas à bras ouverts. Et moi non plus. Avec ma ligne, je risque bien de croiser sa route et je ne lui ferai pas de cadeau.»

 

Tout cela pour dire que l’Aigle se méfie d’une équipe en pleine résurrection. «Ils vont beaucoup mieux depuis quelques matches», témoigne Arnaud Jacquement, qui s’attend à «un âpre combat».

 

Le parcours des Kloten Flyers épouse en somme celui de l’attaquant. D’abord annoncé partant par Chris McSorley. Surnuméraire ensuite. Le Valaisan a su saisir sa chance, sans broncher. Un exemple de professionnalisme, en somme. «C’est dans ma nature, explique-il, j’essaie de faire mon maximum à chaque présence sur la glace, sans me poser de question.» Au point de se rendre à nouveau indispensable.

 

Power-play

 

L’affiche Ge/Servette accueille ce soir Kloten à 19 h 45 aux Vernets. Demain, long déplacement à Lugano.

 

Equipe Loeffel purge le 6e de ses 7 matches de suspension. Sauf surprise, D’Agostini sera surnuméraire. Lombardi arrive en Suisse aujourd’hui.

 

Décollage Longtemps lanterne rouge, les Flyers ont laissé ce poste peu glorieux à Rapperswil puis Fribourg. Les Zurichois ont gagné 4 de leurs 5 derniers matches et restent sur un dernier succès probant contre Davos (3-2).

 

Retour Les Aviateurs ont fait revenir Peter Mueller. L’Américain, 46 points (24 buts) en 49 matches la saison passée, a lui aussi tenté de retrouver de l’embauche en NHL. En vain. Il fera son retour en LNA ce soir aux Vernets.