6 janvier 2018

Avant de défier deux fois Bienne, Craig Woodcroft parle de lui, de Ge/Servette, du Team Canada et de son calme sur le banc…

 

Quand il se promène près du Jet d’eau ou dans les rues de Bernex, personne ne le reconnaît, ou presque. Tout le contraire de Chris McSorley, qui ne peut pas faire un pas sans se faire arrêter. Genève est son royaume. Craig Woodcroft (48 ans), le nouvel entraîneur de Ge/Servette, passe, lui, la majorité de son temps aux Vernets. «La seule fois où je sors de chez moi, c’est soit pour amener mes enfants – Holden et Carla – à l’entraînement ou aux matches, ou quand je viens travailler», s’excuse un coach canadien que les fans des Grenat n’ont jamais vu, non plus, au Pub McSorley après les matches. «Je suis désolé mais là non plus je n’ai pas le temps d’y aller, car directement après la partie, le calendrier est tellement chargé que je dois déjà préparer la suivante», renchérit ce bosseur qui a fait de son bureau sa résidence secondaire.

 

Craig, avez-vous le sentiment d’avoir changé depuis votre arrivée en Suisse?

 

Il y a eu du changement dans ma philosophie, c’est évident. C’est important pour un bon coach de savoir ajuster une stratégie si elle ne fonctionne pas. Je ne suis pas borné. Tout bon coach qui se respecte doit être capable d’échanger avec ses joueurs, d’écouter leurs points de vue et s’adapter. C’est donnant, donnant!

 

Dans les gradins, les gens sont toujours surpris de votre calme derrière votre banc…

 

Mon sang bout pendant les matches, mais c’est à l’intérieur. J’estime que le coach doit rester calme sur le banc. Il est inutile de hurler, les joueurs ont besoin de concentration avant de sauter sur la glace. Alors oui, certains ont besoin qu’on leur remonte les bretelles, d’autres qu’on les encourage, mais il y a des manières le faire sans gigoter dans tous les sens et faire du théâtre.

 

Comme joueur, vous étiez aussi ainsi?

 

Oh non! Il m’est arrivé de me mettre en colère. Mais avec l’âge, on gagne en sagesse et on se rend compte que le bon leadership passe plus par le calme. Il faut savoir écouter et rassurer le banc pour retourner un match. Les joueurs sentent bien ma compétitivité et le fait que je bouillonne, mais ce sont des choses qui doivent rester internes. Cela se passe durant la semaine dans le vestiaire ou à l’entraînement. Je n’ai pas à exploser en public les soirs de match depuis le banc.

 

En début de saison, quand les résultats ne suivaient pas, vous aviez tendance à mettre la faute sur vos joueurs. Ils ont bien compris le message…

 

Il faut leur donner du crédit, aux joueurs! Ils ont su par leur état d’esprit rester unis tout en continuant à s’impliquer dans le système. Ils y ont cru sans paniquer par rapport au manque de résultats. Cela leur a permis de progresser et de garder la tête hors de l’eau en faisant preuve de résilience. Aujourd’hui, ce bon groupe, impliqué sur un match entier, récolte les fruits de ce qui a été construit à mon arrivée. Il y a un gros caractère dans cette équipe compétitive, avec une envie de gagner incomparable. On est capable de prendre des points chaque soir contre n’importe qui malgré des blessures!

 

Et même quand vous n’êtes pas derrière le banc. Vous pouvez prendre des vacances!

 

Non! Pendant mon absence à mi-décembre, les adjoints ont fait du bon boulot, c’est vrai. Mais une fois encore, les joueurs ont appliqué tout ce que je leur avais dit avant. Même quand je ne suis pas là, ils peuvent s’en inspirer et récupérer le crédit de ces victoires!

 

Troisième assistant du Canada, ça veut dire quoi?

 

Je dois préparer l’équipe par rapport à l’adversaire et communiquer dans les gradins avec le banc pendant la partie. Mon rôle est aussi de travailler le power play aux entraînements. Il y a beaucoup de stratégie et de grosses responsabilités, c’est pour cela que j’ai été engagé. Je peux m’appuyer sur mes connaissances de KHL et de la Suisse maintenant.

 

La situation financière du GSHC vous inquiète-t-elle?

 

Que ce soit le coach ou les joueurs, on n’a aucune influence. Notre but est de jouer au hockey, de devenir la meilleure équipe possible, c’est le meilleur moyen d’aider le club.

 

À Bienne, Ge/Servette va jouer un match au sommet!

 

C’est un match qui oppose les deux équipes en forme du moment, mais il ne sera pas différent de celui qu’on jouera mardi ou dans deux semaines. À nous de mettre de l’intensité et de nous concentrer sur notre plan de jeu comme il a été défini. Nous sommes dans une situation où on peut regarder le haut de tableau plutôt que la barre, mais ce n’est pas une raison pour se reposer. Il y a encore des équipes devant nous. Jouons comme des morts de faim et chassons point par point pour être là où le groupe mérite d’être au classement…

 

Power play

 

L’affiche Ge/Servette se déplace ce samedi à Bienne pour une rencontre au sommet face à une formation qui a la même courbe de forme que les Aigles. Coup d’envoi à 19 h 45. La «revanche» aura déjà lieu mardi prochain (19 h 45) aux Vernets.

 

Romain Loeffel rétabli Blessé juste avant Noël à Zurich à un genou après une vilaine charge de Seger, le défenseur, qui avait dû malheureusement tirer un trait sur la Coupe Spengler, est de retour dans l’alignement des Aigles. Ce n’est pas le cas de Nick Spaling, qui avait également été touché le 22 décembre au Hallenstadion.

 

L’effectif Outre Spaling, les Grenat sont toujours privés de trois gardiens – Mayer (bientôt de retour), Bays, Descloux –, de trois défenseurs – Bezina, Mercier et Antonietti – et de deux autres attaquants – Hasani et Massimino. Rentré de Buffalo, où il a disputé les Mondiaux M20, Guillaume Maillard est à disposition.

 

Ici c’est Bienne Sorti après 3’29’’ jeudi en Coupe de Suisse, «par précaution», Jonas Hiller n’est finalement pas blessé, mais grippé. Le portier des Seelandais est incertain.
Fuchs (commotion) et Lofquist (pouce cassé) sont indisponibles. Malade jeudi, Joggi devrait être de retour.

 

Ge/Servette en tête! Avec neuf victoires en dix rencontres, les Aigles (26 points) ont réalisé le meilleur parcours depuis le début de décembre. Ils précèdent… Bienne, qui totalise 24 unités. Les Grenat figurent également au deuxième rang avec 48 points, juste derrière Berne (53) et devant… Bienne (42), lors des 25 dernières parties du championnat.

 

Ils voyagent bien! À noter également que les Grenat sont aussi leaders d’un classement qui prend en compte les dix derniers déplacements avec 23 points. Preuve que le match de ce samedi risque de tenir toutes ses promesses? Lors des dix dernières parties, Bienne est deuxième à domicile (21), juste derrière Berne (23) et devant Ge/Servette (18).