24 janvier 2018

Le Genevois a rendu la tâche difficile à Patrick Fischer. Mais le sélectionneur national pourrait le retenir pour les Mondiaux en mai…

 

Dans un coin de sa tête, là où se nichent ses petits secrets, il a espéré que Patrick Fischer l’appelle pour lui annoncer une grande nouvelle. Qu’il était retenu pour les Jeux olympiques de Pyeongchang. Or, si Noah Rod a bien reçu, ce lundi, un coup de fil du sélectionneur national, ce n’était pas pour l’inviter à se rendre en Corée du Sud avec l’équipe de Suisse.

 

Après sa bonne Coupe Spengler, l’attaquant de Genève-Servette possédait de grandes chances d’être du voyage. C’est dans tous les cas ce que lui avait laissé entendre le coach lors d’une de leurs dernières discussions. Mais à 21 ans, il se contentera de suivre ses copains internationaux à la télévision.

 

Noah Rod, que vous a dit Patrick Fischer, lundi, pour justifier sa décision de ne pas vous avoir sélectionné pour les JO?

 

Que je lui avais rendu la tâche difficile car j’avais disputé de bons matches à la Coupe Spengler. Il m’a répété plusieurs fois que cela avait été très compliqué de choisir mais que finalement, il avait accordé sa préférence aux joueurs d’expérience. Il a ajouté que j’étais encore jeune et que la nouvelle génération aura tout bientôt sa chance. À vrai dire, je m’y attendais un peu.

 

Vous n’êtes donc pas aussi déçu que Tanner Richard, Grégory Hofmann, Joël Genazzi ou Damien Brunner, ou on se trompe?

 

Je n’ai pas parlé avec Tanner dans l’équipe mais il est clair que j’étais tout de même un peu déçu, forcément. D’un autre côté, cette décision de Patrick Fischer était aussi compréhensible. Et puis, je vais peut-être vous surprendre, mais mon objectif de la saison c’était de jouer la Coupe Spengler et les championnats du monde.

 

La Coupe Spengler, c’est fait. Il reste donc les Mondiaux, où vous avez également de solides arguments pour revendiquer une place dans la sélection…

 

Je pense qu’après les Jeux, il y aura deux à trois joueurs qui prendront leur retraite internationale. C’est mon avis.

 

Selon vous, les joueurs qui n’ont pas été appelés seront-ils toujours aussi motivés avec leur club ou vont-ils être moins performants sur la glace? Vous, par exemple…

 

Je pense plutôt que cette sélection va encore plus pousser les joueurs qui, comme moi, n’ont pas été retenus. On se dit qu’il y a encore passablement de travail avant d’y arriver. En revanche, il est possible que ceux qui ont eu la chance d’être appelés risquent de lever le pied pour ne pas se blesser!

 

Si on vous comprend bien, des Mondiaux au Danemark auront autant de valeur que des Jeux?

 

Les Jeux, c’est quelque chose, bien sûr. Mais cette année, il manquera les stars de NHL. C’est joli d’entrer dans le stade olympique pour la cérémonie d’ouverture, mais ce qui est le plus incroyable aux JO, c’est de pouvoir jouer contre des joueurs que tu n’as pas l’habitude d’affronter habituellement. Et là, c’est dommage que ces stars ne soient pas présentes à Pyeongchang.

 

Allez-vous tout de même regarder ces Jeux à la télévision?

 

Les matches de l’équipe de Suisse, oui. Et probablement ceux de la Suède avec Fransson. Je ne vais pas forcément suivre les Canadiens, car à part Kevin Poulin qui a fait un gros match contre nous en finale de la Coupe Spengler, je ne connais personne.

 

Sinon, Noah, êtes-vous perturbé par les problèmes extrasportifs de Ge/Servette ou pas du tout?

 

Je ne vous cache pas qu’à chaque fois qu’on se lève, on regarde s’il y a du nouveau sur les réseaux sociaux. On se pose forcément des questions. Tout le monde est conscient de la situation et cela plombe un peu l’ambiance dans le vestiaire. On n’aimerait pas se retrouver du jour au lendemain sur le carreau à chercher un nouveau club. On a tous envie de rester à Genève.

 

Craignez-vous une faillite?

 

Honnêtement, je ne crois pas que le club va déposer son bilan car je connais des personnes qui ont l’envie et la capacité de racheter le club. Cela dit, ce serait bien que tout soit réglé une bonne fois pour toutes et qu’on passe à autre chose.

 

Comme ce match de vendredi contre Lausanne…

 

Par exemple, et, surtout, ce serait bien qu’on le gagne!

 

C’est dans un autre coin de sa tête…